Benyamin Netanyahou signe l’arrêt de mort de milliers de migrants

Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 38 000 personnes sont concernées
Netanyahou impose à ces migrants de choisir entre leur expulsion ou leur incarcération. D. R.

Par Sadek Sahraoui – L’actuel gouvernement israélien prouve chaque jour que sa politique s’inspire en tout point des pratiques de l’apartheid. Pas plus tard que ce matin, il a annoncé le lancement d’un programme destiné à imposer à près de 40 000 migrants en situation irrégulière de choisir entre leur expulsion ou leur incarcération. S’exprimant au début d’une réunion de son cabinet, le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, s’est félicité sans gêne de la mise en place de ce projet destiné à «faire partir les migrants entrés illégalement». Ceux-ci ont jusqu’à la fin mars pour quitter Israël ; faute de quoi, ils seront emprisonnés pour une durée indéterminée.

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 38 000 personnes sont concernées. Le problème est que la majorité de ces personnes sont des Erythréens et des Soudanais. Et en les obligeant à partir, Israël signe en quelque sorte leur arrêt de mort puisque tout le monde sait qu’ils ne peuvent pas retourner chez eux. Le régime érythréen a été accusé, par exemple, par l’ONU de crimes contre l’humanité «généralisés et systématiques». La plupart des Erythréens ayant fui leur pays sont fichés par Asmara comme des «criminels». Donc, aussitôt leur retour, ils risquent d’être passés par les armes.

Ces migrants sont pour la plupart entrés illégalement en Israël via le Sinaï égyptien à partir de 2007. Israël a ouvert des centres de rétention dans le sud, où les migrants sont soumis à un régime de semi-liberté. Ces établissements-prisons vont bientôt fermer leurs portes. Dans un communiqué distinct, le ministre de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, chargé de l’application du programme, a prévenu lui aussi qu’Israël était «déterminé à renvoyer des dizaines de milliers de migrants entrés illégalement». Israël, voilà le modèle de pays que Washington s’évertue à présenter comme un exemple à suivre.

S. S.

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