Commission algéro-jordanienne : définir les domaines de partenariat et d’investissement
La 8e Commission mixte algéro-jordanienne, prévue du 15 au 17 janvier en cours, se tiendra dans un contexte marqué par une forte volonté politique de hisser les relations bilatérales sur les plans économique et commercial au mieux des intérêts des deux pays.
Cette réunion offrira aux entreprises des deux pays l’opportunité de définir les domaines de partenariat industriel et d’investissement commun et d’examiner les possibilités d’exportation de produits algériens vers le marché jordanien et ceux du Moyen Orient, estime la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci).
La Caci a annoncé la tenue d’un forum économique algéro-jordanien en marge de la 8e commission mixte, relancée après une suspension de onze années, à la faveur de la visite effectuée par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, à Amman en août dernier.
Les relations commerciales et économiques entre l’Algérie et la Jordanie ont connu quelques problèmes, soulevés lors de précédentes rencontres, et qui ont impacté les échanges entre les deux pays.
Le président de la Caci, Mohamed Laïd Benamor, avait souligné lors du colloque des hommes d’affaires algéro-jordanien tenu en septembre dernier à Amman, la disposition de l’Algérie à asseoir de véritables bases de partenariat économique et commercial avec la Jordanie, dans le cadre d’une approche gagnant-gagnant, ajoutant que l’investissement ne pouvait être unilatéral.
La Caci ambitionne d’intensifier et de développer les échanges économiques, a-t-il indiqué, affirmant que l’Algérie insiste pour que tous les projets de partenariat soient mutuellement bénéfiques.
La Jordanie pour la réactivation de l’accord d’échange commercial avec l’Algérie
Ces dernières années, de plus en plus de responsables, d’hommes d’affaires et d’industriels jordaniens appellent à la nécessaire «réactivation» de l’accord de libre-échange avec l’Algérie à l’effet de promouvoir et dynamiser les échanges commerciaux entre les deux pays et élaborer des projets communs qui servent les intérêts des deux peuples.
Le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Formation jordanien, Yaarab Elqodaat, qui présidera la délégation de son pays aux travaux de la commission mixte, avait mis en avant lors de la réunion des hommes d’affaires algériens et jordaniens en septembre dernier la volonté des autorités jordaniennes à aller de l’avant vers le renforcement de la coopération avec l’Algérie, soulignant l’importance de définir les opportunités susceptibles d’un véritable partenariat entre les hommes d’affaires.
«La Jordanie affiche une forte volonté d’instaurer un partenariat économique avec l’Algérie à la faveur des accords bilatéraux», a-t-il indiqué, exprimant la disposition de son pays à pallier les obstacles qui entravent les investisseurs algériens.
De son côté, le président de la Chambre d’industrie d’Amman, Zyad Al-Homsi, a indiqué que la Jordanie «ambitionne de renforcer ses relations commerciales et économiques avec l’Algérie», souhaitant que le gouvernement algérien accorde au royaume de Jordanie un statut privilégié facilitant l’accès des exportations jordaniennes, à l’image de l’accord signé entre l’Algérie et la Tunisie.
M. Al-Homsi a rappelé que la Chambre d’industrie d’Amman examine actuellement l’ouverture d’un bureau commercial à Alger en vue de renforcer les relations commerciales, industrielles et d’investissement entre les deux pays, ce qui se répercutera positivement sur le volume de leurs échanges commerciaux qui sont, a-t-il dit, en deçà des aspirations et dénominateurs communs.
De leur côté, les autorités algériennes affirment que «la priorité pour l’Algérie est de protéger son économie, en augmentant et en diversifiant les exportations hors hydrocarbures», ajoutant que l’appel de la Jordanie émane de son besoin de nouveaux marchés prometteurs, après avoir perdu des marchés des pays du voisinage suite aux crises prévalant en Syrie et en Irak.
De nombreux responsables ont souligné que l’Algérie «est disposée à coopérer avec tous les pays, notamment les pays arabes, dans un cadre juridique clair qui préserve les intérêts de toutes les parties».
40 projets jordaniens en Algérie entre 2002 et 2017
Une quarantaine de projets jordaniens d’investissement ont été enregistrés auprès de l’Agence nationale de développement de l’investissement (Andi) entre 2002 et 2017. L’industrie vient en tête en matière des investissements jordaniens en Algérie avec 31 projets, soit un taux de 78% du nombre global des projets.
Le secteur du tourisme et des services détient une bonne part des investissements jordaniens en Algérie, a indiqué l’Andi.
Les chiffres avancés par le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes algériennes montrent que la balance commerciale a été, pour la première fois en 2017, en faveur de l’Algérie avec plus de 100 millions de dollars, contre plus de 75 millions de dollars d’importations.
Les autorités jordaniennes indiquent que leurs exportations vers l’Algérie durant les dix derniers mois de 2017 ont reculé de 22,5%, soit près de 56 millions DA (79 millions de dollars).
R. E.
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