Choc boursier à Wall Street : combien l’Algérie risque-t-elle de perdre ?
Par R. Mahmoudi – Suite au mouvement de panique qui a saisi lundi la principale place boursière de New York, où le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette, a soudainement dévissé en deuxième partie de séance et chuté de plus de 10% depuis son dernier record, aucune information sur les pertes potentielles auxquelles est exposée l’Algérie qui, comme on le sait, y a fait un placement estimé à 45 milliards de dollars.
Selon un analyste approché par Algeripatriotique, l’Algérie risquerait, en toute logique, de perdre 4,5 milliards de dollars, dans le cas où cette dégringolade se poursuivait. Or, après un petit rebond en fin de séance, le Dow Jones a finalement clôturé en baisse de 4,61%. Ce qui diminue théoriquement de moitié le risque de pertes pour les détenteurs de titres.
A noter que cette correction est intervenue le jour de l’arrivée à la tête de la Banque centrale américaine de Jerome Powell. Mais, selon les observateurs, elle était attendue de longue date, les indices ayant enchaîné les records ces derniers mois. Donald Trump s’en est souvent félicité dans ses interventions publiques et en avait fait un de ses arguments favoris pour séduire les milieux d’affaires lors du dernier Forum économique de Davos, en Suisse.
Lundi, la Maison-Blanche a, dans un communiqué, assuré «être toujours inquiète quand le marché perd de la valeur». Mais un porte-parole, mettant en avant «la fluctuation des marchés à court terme», a un peu plus tard rappelé que l’économie américaine restait «très solide» et «allait dans le bon sens».
Pour rappel, l’Algérie a fait un placement de 45 milliards de dollars de ses réserves de change en bons du Trésor américains. Selon les déclarations officielles, ils produiraient entre 1 et 2 milliards de dollars du fait que ces intérêts sont de 5%. En l’absence d’informations régulières et transparentes sur le placement des réserves de change algériennes à l’étranger, on sait très peu de choses, par exemple, sur les risques encourus par l’Algérie en cas de grave crise économique, surtout que notre pays ne peut retirer cet argent à court terme, même en cas de situation exceptionnelle.
Le 1er juillet 2012, un rapport de la Banque d’Algérie avait révélé que les placements des réserves de change à l’étranger avaient rapporté à l’Algérie 4,45 milliards de dollars en 2011. Ces réserves sont estimées à 182,22 milliards de dollars à fin décembre 2011. La quasi-totalité de ces placements, répartis entre les Etats-Unis et l’Europe, sont effectués en portefeuille de titres souverains (valeurs d’Etat), lesquels titres sont soumis à un taux d’intérêt moyen fixe de 3%.
R. M.
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