La peur, ce plomb dans l’aile

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L'armée française subit des déboires au Mali et dans d'autres régions d'Afrique. D. R

Par Saâdeddine Kouidri – L’armée française subit des déboires au Mali et dans d’autres régions d’Afrique pour n’avoir pas encore compris la nature du colonialisme, puisqu’elle ne l’a pas encore jugé comme crime contre l’humanité.

Si nous, nous persistons à qualifier nos révolutionnaires de la lutte de libération nationale de moudjahidine et de chouhada, c’est pour la même raison, celle de n’avoir pas compris que la lutte de libération avait comme but de nous libérer de tout assujettissement sans exception. Si la France est revenue au Mali, nous, nous résistons à lui emprunter ce dernier pas.

Ces lacunes nous empêchent de qualifier tout tortionnaire de terroriste. Un Mitterrand, un De Gaulle ou un Bush, un Trump ou un Macron ne sont-ils pas des chefs terroristes ? Ils qualifiaient nos héros, nos combattants des indépendances de terroristes et inversaient les rôles pour tromper les peuples, leurs peuples en premier, qui se chargent à leur tour de nous convaincre. Ces terroristes, ces dirigeants occidentaux qualifiaient les autres et particulièrement les Africains de sauvages pour faire admettre leurs violences et du coup faire croire que l’Européen ne l’est pas forcément ! Si nous ne les avions pas qualifiés à notre tour de terroriste et de sauvage, c’est à cause de préjugés, dont celle de croire que la politique d’une grande puissance «civilisée» est incompatible avec le mensonge, alors que la tromperie est intrinsèquement liée à son système politique. Faut-il rappeler que la première marque du civilisé est la protection du plus faible. Leur système le stigmatise. Ils qualifient tous les hommes des autres continents de sauvages, d’animaux, d’indigènes et trompent leurs propres électeurs pour se donner le droit de les maltraiter, de les exploiter. Plus d’une science prouve l’égalité entre les hommes avec un différent degré d’évolution et non de nature et plus d’une science prouve que la collaboration est dans la nature de l’homme, contrairement à la concurrence, à la confrontation. L’individualisme, qu’impose le machinisme avait Hegel. On oublie souvent que ce philosophe était au service des Rothschild.

Ils bombardent pour civiliser ! Ils veulent nous faire croire que le président syrien est pire que les présidents français, étasuniens, anglais, italien, israélien, turc, y compris pour le peuple syrien ! Leur système politique est à l’image d’une médaille dont la face et son revers sont la devise et le terrorisme. L’un domine l’économie par le dollar et l’euro, l’autre la sphère politique. Ils vont jusqu’à falsifier les sciences qui prouvent «que c’est dans les processus collaboratifs et non pas concurrentiels que les gens fonctionnent de la manière la plus efficace». Leur racisme séculier les empêche de s’humaniser.

Quand notre dinar chute, comme en ce moment, il va s’en dire que le politique régresse. Recevons Erdogan, ce bourreau des peuples turcs et du peuple syrien, est l’indice actuel de la régression la plus saillante, l’autre indice, cette même semaine est dans les réponses officielles à Amnesty International et particulièrement celle du ministère des Affaires étrangères. Quand un diplomate ou un ministre de la Justice parlent d’abus, ils savent que dans ce domaine tout est relatif. Les officiels et particulièrement le porte-parole des Affaires étrangères, en bon diplomate, auraient pu en ajouter au rapport, d’autres faiblesses du gouvernement comme l’apposition le mois dernier de scellés sur les locaux de l’Association féministe pour l’épanouissement de la personne et l’exercice de la citoyenneté (Afepec) de la rue Boussi-Djilali, à Oran, sachant que personne n’est parfait et encore moins un Etat, c’est le moins que l’on puisse dire, mais laisser dire sans broncher que la lutte antiterroriste des années 1990 comportait des «crimes de guerre» est une faute grave.

Engrené dans la «réconciliation» avec les islamistes jusqu’à élever un chef terroriste, qui s’est vanté dans les médias de s’être approprié la kalachnikov de sa victime, un jeune soldat de l’ANP, au rang de personnalité nationale, faisant fi de cette recommandation ou de cette loi qui exclut de la rahma les hommes aux mains tachées de sang. Le porte-parole du MAE dans ce cas peut-il reprocher à Amnesty International son accointance avec le terrorisme ? S’il l’a fait malgré tout, c’est juste pour éviter de parler de l’essentiel ; l’essentiel étant le rappel de l’accusation portée sur un ancien ministre de la Défense de «crime de guerre» par des ONG durant les années 1990.

Par ce biais, ces ONG ont collé une casserole au gouvernement algérien qui l’empêche de prendre la défense de ceux qui ont sauvegardé l’Algérie du terrorisme islamiste des années 1990 et on suspendu une épée de Damoclès au-dessus de la tête de tous et celles qui avaient contribué à l’arrêt du second tour des élections de janvier 1992. Ils en veulent à ceux et celles qui avaient combattu les GIA et préservé le peuple algérien de ce qui est advenu des Somaliens, des Libyens, des Syriens, des Maliens, des Yéménites… Il faut rappeler que la seule faute qu’on devrait reprocher à Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense de la République, était celle d’avoir reçu Ali Belhadj en tenue militaire.

En général, ceux qui portent des accusations contre l’armée, pour faire croire que les officiers sont toujours passibles d’une convocation du TPI, sont de ceux qui ont comme unique but de la disqualifier d’une éventuelle Révolution des Œillets, sachant que la société politique comme la société civile n’ont toujours pas la force nécessaire au changement. N’est-ce pas M. Hamrouche ?

Ne pouvant rien faire contre le fait que l’état-major de l’ANP et les services de sécurité sont la force principale à la désignation d’un Président, ils concoctent les arguments nécessaires pour empêcher cette même force de pouvoir le destituer. L’ONG ne fait que rappeler ce fait et, subliminalement, elle s’invite et invite ses comparses à la présidentielle de 2019.

La représentante d’Amnesty International en Algérie a raison de regretter l’absence de poursuites pénales contre les personnes qui ont lancé des appels au meurtre contre les migrants qui vivent en Algérie et elle a tort de reproduire le mensonge à l’encontre de l’ex-ministre de la Défense. En reprenant ce mensonge, elle se disqualifie sur tout le reste, malheureusement.

Elle devrait aussi se demander pourquoi un jeune Africain a recours au voyage clandestin, parfois dans des embarcations où la place lui coûte cher et braver le danger de la mer et des polices des frontières sinon à cause d’un manque de visa. La solution est bien entre les mains des pays occidentaux qui devraient alléger les conditions d’obtention du visa et permettre aux jeunes de moins de 30 ans de voyager librement en respectant la loi universelle.

Doit-on en vouloir au pays d’accueil ou au jeune de voyager pour s’émanciper, surtout que nous lui répétons à satiété que «le voyage est la moitié du savoir», et eux lui disent que «le voyage forme la jeunesse». Doit-on reprocher la harga aux jeunes ou aux Etats qui le contraignent au voyage clandestin, chemin de la misère et de la mort pour beaucoup d’entre eux ? Doit-on en vouloir à la réconciliation avec les islamistes ou à la manipulation des ONG ? Doit-on en vouloir à la ministre de l’Education de recevoir un ancien membre fondateur du FIS ou au pouvoir d’avoir élevé ce chef terroriste au poste d’imam de la grande mosquée d’Alger ?

Si le crieur du village annonçait hier que «la grève du Cnapeste a été gelée sur instruction de Bouteflika», le Cnapeste, lui, crie que des hautes autorités lui ont donné des garanties pour calmer les choses. Et d’autre part, on sait que sur les 19 000 enseignants grévistes, «les enseignants qui doivent faire un recours, ce sont uniquement ceux de Blida, qui sont au nombre de 420». Cette dernière précision donnée par le conseiller de la ministre doit être liée à la toute première d’il y a trois mois qui disait que la grève entamée à Blida avait pour but d’écarter la directrice de l’éducation de l’académie par tous les moyens puisque c’est là que les enseignants ont sorti des élèves dans la rue. En conclusion, cette grève de trois mois était plus de la résistance d’une gestionnaire face à un syndicat machiste ! C’est donc sous le signe de sa victoire que devrait se fêter ce 8 mars 2018 et espérer un jour imiter les Tunisiennes qui elles marcheront ce samedi 10 pour l’égalité dans l’héritage.

S. K.

Comment (2)

    008
    8 mars 2018 - 0 h 01 min

     » En conclusion, cette grève de trois mois était plus de la résistance d’une gestionnaire face à un syndicat machiste ! »
    Les Tunisiennes et les Tunisiens ne sont pas un modèle pour nous car nous sommes un autre peuple.

    Il fallait pas exagérer quand même parce que les grèves se font plus dans les entreprises où les responsables sont des hommes.
    On fait grève pas en fonction du genre du responsable..

    Anonyme
    7 mars 2018 - 14 h 44 min

    Depuis la nuit des temps, tous ces pays qui se disent « civilisés » qui ont conquis et colonisés d’autres,ne sont en fait que les pays les plus barbares et les plus sauvages que la planète ait pu porter. Leur devise: semer le chaos, la mort et la terreur au nom de la barbarie pour piller et destituer les pays les plus vulnérables de leurs richesses.

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