Guerguerat : l’ONU enjoint le Maroc d’accepter l’envoi d’une mission technique

ONU Sahara Occidental Maroc
Antonio Guterres. D. R.

Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé le Maroc à autoriser l’envoi d’une mission technique à Guerguerat afin d’examiner sur le terrain les moyens de résoudre la crise dans cette zone tampon au sud du Sahara Occidental. «J’encourage vivement le Maroc à reconsidérer cette initiative afin que les deux parties en conflit puissent s’engager dans une discussion de bonne foi sur cette question», a indiqué M. Guterres dans la copie préliminaire de son rapport sur le Sahara Occidental consulté par l’APS.

M. Guterres a tenu à rappeler que cette mission d’experts est prévue par le paragraphe 3 de la résolution 2351 (2017) du Conseil de sécurité, prorogeant le mandat de la Minurso. Ladite résolution reconnaît que la crise de Guerguerat «soulève des questions fondamentales liées au cessez-le-feu et aux accords connexes, et demande au SG de l’ONU d’examiner les moyens de la résoudre», a-t-il souligné. A cet effet, le Secrétaire général a indiqué avoir transmis le 2 juin 2017 des notes verbales au Front Polisario et au Maroc proposant de résoudre cette crise par l’envoi d’une mission d’experts qui sera «chargée de mener des consultations approfondies avec les deux partis en conflit».

«Le Front Polisario a accepté la proposition en juin. En août, le Maroc a répondu (…) et estimé que la mission proposée était inopportune et inappropriée», a révélé le chef de l’ONU. En saluant la partie sahraouie qui a accueilli favorablement la proposition, M. Guterres a désigné implicitement le Maroc comme partie entravant le travail de l’ONU. La situation à Guerguerat impose de trouver une solution qui aille au-delà du simple enregistrement des violations de l’accord de cessez-le-feu pour cerner les causes réelles qui étaient à l’origine de la crise dans cette zone sous surveillance des Nations unies.

A cet effet, M. Guterres a indiqué avoir demandé des informations sur les questions visées par le paragraphe 3 de la résolution, à savoir le cessez-le-feu et ses accords connexes. Evoquant l’échange qu’il a eu avec la partie sahraouie sur ce dossier, le SG de l’ONU a indiqué que le président sahraoui, Brahim Ghali, lui avait transmis en décembre dernier une lettre dans laquelle il a contesté le blocage de l’envoi de la mission sur le terrain et le fait qu’aucune action concrète n’ai été prise par les Nations unies pour mettre à exécution les dispositions de la résolution.

Dans une lettre séparée, datée du 7 janvier, Brahim Ghali a demandé que «les causes sous-jacentes des tensions dans la zone de Guerguerat soient traitées efficacement dans le cadre d’une approche globale dans laquelle la mise en œuvre intégrale du mandat de la Minurso doit être au centre des discussions», souligne le SG de l’ONU dans ce rapport. Le président sahraoui a considéré que le trafic civil dans cette zone démilitarisée impliquait l’expansion du Maroc «jusqu’à la frontière d’un pays tiers et aussi la reconnaissance implicite que le statut final du territoire a déjà été déterminé», a rapporté le SG de l’ONU.

Brahim Ghali a rappelé que le retrait du Front Polisario de cette zone en avril 2017 visait à soutenir les efforts de l’ONU pour trouver une solution à la crise. M Guterres a appelé les deux parties en conflit à faire preuve de «la plus grande retenue et à éviter toute action susceptible de changer le statu quo de la zone tampon». La situation s’est envenimée en 2016 dans cette zone sensible située à la frontière avec la Mauritanie, lorsque le Maroc voulait imposer la construction d’une route traversant les territoires sous contrôle du Front Polisario.

Le secrétariat général de l’ONU avait reconnu dans une note confidentielle transmise au Conseil de sécurité en août 2016 la violation de l’accord militaire numéro un par le Maroc. L’escalade marocaine dans cette zone visait à saper les efforts de l’ancien émissaire onusien, Christopher Ross, qui comptait alors lancer une proposition formelle pour relancer les négociations sur le Sahara Occidental, à l’arrêt depuis 2012. Le retrait du Maroc de cette zone en 2017 n’était qu’une manœuvre pour dissimuler la violation flagrante de l’accord de 1991.

R. I.

Comment (8)

    Ahmed ADDOU
    31 mars 2018 - 20 h 24 min

    Tant que le Maroc est pour la France ce qu’est «Israël» pour les Yenkees rien de bon ne se fera de bon pour le peuple du Sahara occidental sauf si ce dernier décide de reprendre sa lutte armée qui avait fait connaître au monde entier sa juste cause avant le Cessez-le-feu de 1991.

    Anonyme
    31 mars 2018 - 9 h 19 min

    Tout a fait,la raison pour laquelle le chef du parti social democrate Allemand et ex-president du parlement Europeen Martin Schulz a ete saboté et obligé de ne pas exercer le poste de ministre des affaires etrangeres de L allemagne, car il etait completement oppose aux projets de la chanceliere Merkel et sa politique etrangere totalement acquise a l Etat d Israel et antipalestinienne.
    Sa ministre de la defense, Mme Ursula Von de Layen, applique un plan d expansion et d armement de l Armee a l etranger bien que la constitution allemande le lui interdise. Ils sont plus de 1000 « soldats »presents au Niger, d autres sont au Mali, d autres sont au Kurdistan Irakien comme instructeurs des pechmergas avec armements ultras modernes, d autres sont en Afghanistan, d autres sont en Jordanie avec moyens aeriens de reconnaissance, etc.
    Les soldats de Mme Merkel sont partout presents pour servir quel cause…???? l histoire du passe Nazi peut vous en donner la reponse… se racheter sur le compte des pays arabes… qui doivent payer la facture des mefaits et des crimes nazis. c est le celebre editorialiste et fondateur du « Spiegel » Rudolph Augstein qui l a dit!!

    BabElOuedAchouhadas
    30 mars 2018 - 22 h 08 min

    Par rapport a Mr Ben Ki Moon, Mr Antonio Guterres finira plus tot que prevu par dire que le Sahara Occidental est sous colonisation marocaine puisque le premier l’avait dit en fin de mandat alors que le portugais va le dire en debut de son mandat.

    Mansour
    30 mars 2018 - 22 h 03 min

    L’etau se serre toujours un peu plus autour du cou de M6 avec un eventuel coup de grace pour fin Avril.

    M'ahmed HAMROUCH
    30 mars 2018 - 17 h 10 min

    Ce type de fâcheux événement n’est jamais repris par la presse propagandiste du Makhnez pour éviter de démoraliser le sujets de sa «majesté» Escobar6 surtout à la veille de la réunion de CS/ONU.

    Ziad [email protected]
    30 mars 2018 - 17 h 02 min

    Espérant que Trump, qui est chargé de la rédaction de la prochaine Résolution du Conseil de sécurité de l’ONU d.’avril prochain, va tenir compte de l’objet de cet article avec le soutien de si conseiller à la Sécurité, Mr John Bolton.

    Anonyme
    30 mars 2018 - 15 h 33 min

    Il faut accelerer les procedures de reglement de l autodetermination du peuple Sahraoui pendant le mandat de Guterres au secretariat general de l ONU,car les Allemands tres favorables au Maroc,projettent de presenter leur candidature au conseil de securite et celle de Mme Merkel qui reve d occuper la place de Guterres au secretariat general de l ONU…..avec l appui des USA,ce qui peut poser des problemes aux Palestiniens et aux Sahraouis.L Allemagne et Mme Merkel sont totalement acquies aux Marocains et aux Israeliens…..Un homme averti en vaut deux.

    FATEM95
    30 mars 2018 - 15 h 07 min

    Guerguerat : l’ONU enjoint le Maroc d’accepter une mission technique ,le roi éclairé Shlomo VI n’a d’autre choix
    que d’accepter , ou va t’il tenter de feindre se dérober ? surtout a la date du 27 avril qui approche le makhnaz
    est devant le mur et va accepter sans condition d’avaler la Couleuvre que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres leur envoie puisque d’après la propagande , c’est un ami du mar’ook de ce coté là , le makhnaz se trompe
    et confond l’amitié et la servilité , qui n’a pas sa place dans le Droit International quand il s’agit de décolonisation
    un test pour sa majesté !!

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