Interdiction d’un film «osé» à Riad El-Feth : l’Etat terrorisé par les islamistes ?
Par Karim B. – Des journaux arabophones d’obédience islamiste proches du MSP mènent une campagne acharnée contre la projection d’un film qualifié de «pornographique» dans une salle de cinéma de Riad El-Feth, à Alger. Réagissant à cette levée de boucliers sans précédent contre une œuvre cinématographique qui est loin d’être classée dans la catégorie «X», le ministre de la Culture se serait empressé de l’interdire. Dès lors, ces mêmes médias s’en enorgueillissent.
Azeddine Mihoubi a-t-il subi l’influence des islamistes ou a-t-il reçu l’ordre de censurer le film pour ne pas heurter la sensibilité des fanatiques religieux dont l’activisme et l’influence sur la société se font de plus en plus ressentir ?
Quoi qu’il en soit, la décision d’interdire la projection dudit film dénote la peur que ressentent les responsables politiques face à la montée manifeste de l’extrémisme religieux et du salafisme après qu’on eut cru que l’époque du FIS dissous était révolue.
Les interventions intempestives et provocatrices d’un Hassan Aribi et le comportement arrogant des islamistes dans les sphères économique et commerciale sont la preuve que la société est toujours menacée par ce phénomène dont les acteurs ont décidé de changer de stratégie, en abandonnant toute velléité de violence et en lui substituant des méthodes autrement plus sournoises. Les extrémistes religieux dominent des secteurs entiers et font fi des lois de la République. Ils dominent le marché parallèle de la devise et le commerce illicite, sont infiltrés dans les mosquées, occupent la sphère politique et effraient, désormais, les plus hautes autorités de l’Etat qui cèdent à l’imprimatur imposée par les ennemis de la culture.
Les islamistes viennent de marquer un point précieux dans leur combat acharné contre la liberté d’expression et dans leurs manœuvres insidieuses qui visent à chatouiller la sensibilité d’une société algérienne – en apparence – conservatrice et pudique, alors que le délitement des mœurs prouve le contraire.
L’opinion publique ne peut interpréter cette capitulation de l’Etat que comme une nouvelle victoire des fanatiques religieux sur le droit.
K. B.
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