Algérie : le FMI évoque des progrès dans la gestion de l’investissement public

FMI, Fonds monétaire
Siège du Fonds monétaire international à Washington. D. R.

Le FMI a indiqué mercredi soir que l’Algérie a pris «d’importantes mesures» durant la dernière décennie pour améliorer la gestion de l’investissement public mais qui devraient être renforcées en vue de concilier objectifs macroéconomiques et planification des projets d’investissements.

Dans un rapport thématique sur l’efficience de la dépense publique en Algérie, publié à Washington, l’institution de Bretton Woods note «qu’au cours de la dernière décennie, l’Algérie a pris des mesures importantes pour améliorer la gestion de l’investissement public».

L’étude publiée en parallèle avec le rapport annuel d’évaluation de l’économie algérienne, cite à ce titre la création, en 2004, de la Caisse nationale d’équipements pour le développement (Cned) qui supervise l’évaluation et l’exécution des grands projets d’investissements publics.

L’effort de la Cned a été consolidé en 2010, lorsqu’elle a publié des lignes directrices à l’intention des ministères sectoriels sur la manière d’identifier les projets susceptibles de soutenir la stratégie du gouvernement d’entreprendre des études de conception et de préfaisabilité des projets.

S’y ajoute le décret présidentiel de 2015, régissant les marchés liés aux investissements publics qui a introduit l’appel d’offres comme principale méthode de passation de marchés tout en énonçant des conditions d’attribution claires pour les cas d’ententes mutuelles.

Dans le sillage des réformes entreprises pour réduire les coûts supplémentaires des investissements, le gouvernement a décidé en 2013 de soumettre toute demande de réévaluation dépassant 15% du coût initial du projet à son approbation.

Au plan financier, le FMI rappelle l’adoption, pour la première fois en 2017, d’un plan budgétaire à moyen terme pour fournir un ancrage clair aux dépenses publiques, ainsi que la fermeture de plusieurs CAS, (compte d’affectation spécial) qui a aidé à renforcer la capacité de suivi de l’exécution du budget.

Investissement massifs à partir de 1999 pour rattraper les retards

L’étude qui s’intéresse aussi aux moyens d’améliorer l’efficience de la dépense publique en Algérie pour doper une croissance inclusive remonte aux années 1990 pour décortiquer le contexte macroéconomique qui avait incité les autorités à partir de 1999 à lancer des investissements publics massifs dans les infrastructures, la santé et l’éducation.

«Les troubles sociaux et les défis économiques des années 1990 ont laissé l’Algérie avec des lacunes considérables en termes d’infrastructures et de besoins sociaux», aggravées par la raréfaction des ressources résultant du choc pétrolier de 1986, rappelle encore le FMI.

«Cette expérience a largement façonné la politique de dépenses publiques dans les décennies suivantes. Depuis la fin des années 1990, l’Algérie a fait des investissements massifs dans la santé et l’éducation pour répondre aux besoins pressants de sa population, tout en travaillant à combler les grandes lacunes dans les infrastructures», note l’étude.

Environ 70% des investissements publics ont été consacrés aux infrastructures économiques (routes, ports, aéroports, énergie) et sociales comme le logement, la santé, l’éducation, les loisirs et la culture. L’investissement public est devenu un moteur de croissance de création d’emplois. En 2017, l’emploi public représentait 40% de l’emploi formel global.

L’Etat est devenu ainsi un employeur de premier recours, offrant des conditions d’emploi qui réduisent, cependant, l’attrait des emplois dans le secteur privé, estime l’institution de Bretton Woods.

Grâce à ces politiques, l’Algérie a réalisé des progrès significatifs sur de nombreux indicateurs socio-économiques. La scolarisation a augmenté, la pauvreté extrême a été considérablement réduite, le pays s’est hissé en l’espace de quelques années à la catégorie des pays ayant un niveau de développement humain élevé.

Pour autant, le rapport soutient qu’il reste encore à renforcer l’efficience de la dépense publique, augmenter la productivité des investissements, réduire leurs surcoûts, et améliorer la qualité des infrastructures. Des efforts doivent être consentis en matière de planification de projets, recommande le rapport.

Le prêteur en dernier ressort préconise à ce propos de renforcer la coordination intra-sectorielle pour éviter le double emploi des investissements et la mauvaise allocation de ressources.

Citant la Cned, le FMI relève que les pouvoirs adjudicateurs, tels que les ministères de tutelle ou les régions, manquent de moyens pour superviser plusieurs projets majeurs à la fois. Cela conduit à des retards dans l’exécution et partant à des surcoûts.

En termes de contrôle a posteriori, la Cned se concentre elle aussi sur quelques projets sélectionnés en consultation avec les secteurs concernés, et ne peut recourir, en raison de ses ressources limitées, à un contrôle systématique de tous les investissements publics, constate le rapport.

R. E.

Commentaires

    boghni
    14 juin 2018 - 20 h 42 min

    l’algerie avance pour le bien de ces concitoyens,toutes les realisations des infrastructures l’algerien benéficient largement,toutes cette(re)evolution laisse le FMI de marbre avec un brin de jalousie puisque l’algerie na pas demander une expertise pour ces realisations,l’expertise est algerienne et reussi a merveille,,l’algerie na pas besoin des conseilles(tombe dans le puit)des lagardere et des moutons du FMI pour avancer.L’EXPERTISE LOCAL EST LA MEILLEUR POUR NOUS.AZUL ET TAHIA EL DJAZAIR.

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