Le site de la place des Martyrs : un exemple de la coopération archéologique franco-algérienne

fouilles place des Martyrs
Le site archéologique de la place des Martyrs, à Alger. D. R.

La découverte archéologique de la place des Martyrs, à Alger, est un exemple de la coopération franco-algérienne pour l’archéologie et le patrimoine, ont relevé des intervenants lors d’une rencontre lundi soir à Paris.

Organisée par l’Association France-Algérie (AFA) au siège du Sénat, cette rencontre a été l’occasion de faire découvrir les résultats des recherches récentes en Algérie en matière d’archéologie et montrer les liens qui se nouent entre les chercheurs des deux pays dans ce domaine.

Le directeur général du Centre national algérien de recherches en archéologie (CNRA), Toufik Hamoum, a dressé un état des lieux de cette coopération, mentionnant son «importance» dans les travaux de recherche dans ce domaine.

Pour sa part, le président de l’AFA, Jean-Pierre Chevènement, a souligné à cet effet la «vitalité et l’intérêt» de la coopération franco-algérienne dans le domaine de l’archéologie et du patrimoine, affirmant qu’elle permet à l’Algérie de «reconquérir son passé» à travers des recherches et fouilles.

Citant l’exemple de la découverte archéologique de la place des Martyrs, qui révèle 2 000 ans d’histoire de la ville d’Alger, plusieurs intervenants ont indiqué qu’outre les riches potentialités touristiques de l’Algérie, les découvertes archéologiques contribueront au développement du tourisme culturel.

La découverte archéologique de la place des Martyrs, rappelle-t-on, a été le fruit des sondages exploratoires sur le tracé du métro qui relie la Grande-Poste à la place des Martyrs, qui ont déclenché en 2013 des fouilles archéologiques.

Ces fouilles ont permis d’exhumer des vestiges datant de la fin du premier siècle d’avant Jésus-Christ, en passant par les époques byzantine et ottomane jusqu’à l’époque de la colonisation française.

François Souq, directeur scientifique et technique adjoint qui a participé aux fouilles de la place des Martyrs, a indiqué dans son intervention que ces fouilles étaient «une opération techniquement pas simple», rappelant qu’en 2009, il y a eu deux diagnostics, suivis par la suite par des fouilles qui s’adaptaient aux travaux du métro.

Il a relevé que les découvertes sur l’époque byzantine sont «très importantes», car, a-t-il expliqué, «on ne connaît pas beaucoup de choses» sur cette période en Méditerranée.

François Souq a parcouru, photos des découvertes et croquis à l’appui, les différentes phases de l’histoire de la ville d’Alger interprétées par la céramique, des récipients culinaires, les ateliers, la monnaie, les architectures et l’urbanisme.

La préhistorienne du Centre national de la recherche scientifique (CNRS, France) et directrice de la Maison Archéologie et Ethnographie (MAE), Isabelle Sidera, a mis en valeur dans une présentation la mise sur pied au début de 2018 d’une équipe de chercheurs français et algériens pour mener des recherches sur l’archéologie préhistorique algérienne, dont fait partie le chercheur algérien Iddir Amara.

De son côté, Patrick Blanc, animateur du programme Mosaikon (musée de l’Arles antique) de restauration des mosaïques antiques en Méditerranée, a exposé la coopération entre les deux pays dans le domaine de la restauration des mosaïques, notamment en assurant in situ des ateliers de formation diplômant pour les techniciens à la conservation.

Plusieurs ateliers ont été organisés à Alger, Cherchell, Tipasa et au site archéologique de Lambèse (Tazoult, Batna), a-t-il ajouté, soulignant que cette formation englobe l’inventaire des mosaïques, leur maintenance, leur conservation et leur restauration.

Au cours des débats, des intervenants ont soulevé le manque d’intérêt de l’Union européenne, sur le plan du financement des travaux, à l’égard de ce domaine de «grand avenir» dans la région du sud de la Méditerranée.

Avant la clôture de cette rencontre, Jean-Pierre Chevènement a annoncé l’octroi d’une bourse de 1 600 euros pour la recherche archéologique à l’Algérienne Sabrine Hamani, inscrite en doctorat à l’Université d’Alger II, pour effectuer des travaux de recherches à Aix-en-Provence (sud de la France).

R. C.

Comment (4)

    Chaoui Ou Zien
    2 juillet 2018 - 0 h 13 min

    C’est tres bien tout ca. Ca demontre encore une fois que l’Algerie a une tres grande histoire qui va beaucoup plus loin que celle sur laquelle semblent buter les arabo baathistes et les fundamentalistes . J’espere cependant que ces pieces importantes pour l’histoire de notre pays ne finiront pas dans des collections privees quelque part en occident. Comme example, je cite le musee de Timgad dont les nombreux objets historiques de l’epoque romaine ont pour la plupart (surtout les plus importants) disparus pendant la decennie noire.

    Anonyme
    27 juin 2018 - 15 h 40 min

    Je ne suis surtout pas favorable au développement du tourisme occidental en Algérie surtout pas français pour finir avec des pervers sexuels pédophiles français comme au makhnaz ou bien même en Tunisie où le français y voit sa résidence secondaire.
    @Le Numide
    J’ai visité machallah les ruines romaines de Djemila à Sétif le musée et j’ai même acheté un livre au musée très bien fait. La visite effectivement pas de guide mais par bonheur machallah nous sommes tombés sur un autochtone qui nous a servi de guide.
    Il faut développer le tourisme intra-algérien et les visites scolaires.
    J’ai souvenir également à Sétif d’une croix romaine bien conservé vers le domicile d’amis mais était taguée dessus WC…
    Donc il manque cet esprit de protéger le patrimoine et surtout cet esprit de civisme aux algériens qui fait que à l’extérieur de leur maison c’est la poubelle la pollution aux sacs plastiques défigurant les paysages.
    Dans les pays occidentaux le patrimoine est protégé sinon la dégradation serait de mise à l’exception de certains pays comme l’Allemagne la Suisse…et puis c’est leur fond de commerce touristique.
    Organiser des sorties éducatives scolaires même si elles existent dans certains endroits du pays.
    Pourquoi le pays fait-il appel systématiquement à l’ancien colonisateur pour des travaux partenariats culturels. Ça me dépasse. La France n’est pas là par hasard pour l’intérêt du pays….

    LE NUMIDE
    27 juin 2018 - 14 h 26 min

    A quoi servent les Ruines des anciennes civilisation si l’état en général ( les APC, Wilaya , ANP , gendarmerie , ministère etc.. ) n ‘impose par leur préservation et leur gestion touristique … Premier exemple : l’Algérie surtout en pays d’ancienne Numidie ( Setifois , Aurès , Nememcha , Bônois , frontière Tunisienne ) possède le patrimoine romain le plus riche au monde peut-être après l’Italie en matières de villes conservées intactes , Temples , Théâtres , centres urbains , thermes , mosaïques etc.. tout ce patrimoine ( qui appartient d’ailleurs à l’humanité , est non seulement négligé mais en danger et entouré de bidonvilles insalubres … Allez visiter ces ruines et vous verrez LA CATASTROPHE , le laisser aller pur et simple , pour ne pas dire LE CRIME contre la culture et la civilisation ! .. En plus à cause des maitres chanteurs et des Sorciers de l’idéologie raciste arabo-wahabiste bédouine et antinationale affiliée au Khalidj sioniste et qui assimilent ce patrimoine aux Berbères qu’ils haïssent bestialement et qu’ils veulent éradiquer de la surface de la terre physiquement , mémoriellement et historiquement , terrorisent et menacent quiconque veut faire la promotion de ce riche patrimoine qui est algérien avant tout puisque construit avec des savoirs certes romains , mais des capacités algériennes Berbères … Deuxième exemple : l’absence de culture archéologique en Algérie est absente depuis des siècles et il a fallu l’intervention et le travail des archéologues et des savants francais pourtant étrangers , pour déterrer et promouvoir durant un siècle de colonisation le riche patrimoine archéologique algérien qui sommeillait depuis des millénaires et qui continue à être denier , suspecter et marginaliser dans la conscience collective nationale .. A quoi servent les walis , les maires , les ministères de l’enseignement supérieur ou de l’éducation , du « Tourisme  » , de la culture et de l’intérieur s’ils ne suscitent pas la recherche historique et archéologique , ne construisent pas des musées gardiens de la mémoire d’une nation , ne publient pas des livres archéologiques , des collections historiques, n’organisent pas des excursions aux élèves et aux touristes , ne surveillent pas le vandalisme des sites ( aux baïonnettes s’il le faut ) , ne gèrent pas et ne restaurent pas les ruines .. Même les Pierres Historiques ou les Restes Préhistoriques , Ma Selkouche victimes de la barbarie, du Vice , de l’hostilité , de la méchanceté , de l’inculture des Hamirs , du Rokhss , de la terreur et de la corruption qui se sont abattus sur ce pays , surtout depuis les années 80 …Mêmes les cimetières et les tombes algériennes ont été agressés et profanés en plein jour par des Ghilmanes fanatiques saoudiens qui ne s’en cachent pas , devant la lâcheté veule et complice des parents de ces morts et devant les autorités soit disant nationales et leur réconciliation ignoble des Harems et des Chouhouds Zour

      ldzeyer tamourthiw!
      1 juillet 2018 - 16 h 23 min

      bravo ! que vive l’Algérie éternelle et sus aux réactionnaires incultes et destructeurs!

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