Epidémie de choléra : l’Ordre des médecins déplore le «manque de prévention»

épidémie de choléra
Le docteur Bekkat Berkani, président de l'Ordre national des médecins. D. R.

Le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, le docteur Mohamed Bekkat-Berkani, a déploré mercredi le manque de prévention qui a favorisé l’apparition de l’épidémie de choléra, réitérant son appel à la création d’une agence nationale de veille sanitaire pour éviter ce genre de situation, rapporte l’agence de presse officielle APS.

Intervenant à la radio nationale, le Dr Bekkat-Berkani a mis en évidence un manque de travail de prévention et d’éducation pour éviter «la maladie des mains sales» qu’est le choléra, incombant la responsabilité aux autorités locales, mais aussi aux citoyens. Il a relevé «le manque de contrôle et de travail de prévention, notamment en ce qui concerne le recensement des cours et des points d’eau qui permet de déterminer le degré de contamination pour éviter une propagation de la maladie», d’où la responsabilité des autorités locales, à savoir la commune et la wilaya, «qui ne contrôlent pas suffisamment leur environnement». Il a estimé que «cette maladie moyenâgeuse est une plaie pour l’Algérie qui possède des potentialités et qui a déployé des moyens considérables pour éradiquer ce type de maladies et d’autres maladies plus graves», affirmant qu’«on aurait pu éviter aisément cette épidémie» apparue au mois d’août à Blida.

Le Dr Bekkat-Berkani a réitéré, à cette occasion, son appel pour la création d’une agence nationale de veille sanitaire, qu’il considère «essentielle» pour la prévention et la lutte contre les maladies à transmission hydrique et autres épidémies infectieuses, regrettant qu’elle ne soit inscrite dans la nouvelle loi sanitaire.

La mission de cette agence serait de «déterminer la notion du risque et toutes les situations de propagation de maladies épidémiques, que ce soient les maladies à transmission hydrique ou les maladies virales», a-t-il expliqué. Son rôle consiste, également, à «fournir ses conclusions au gouvernement pour faire état de la situation de risque et de définir les pratiques à suivre au niveau des autorités locales selon les spécificités de chaque région du pays».

M. Bekkat-Berkani a relevé, dans le même cadre, que la responsabilité de l’apparition du choléra incombe également aux citoyens qui manquent de civisme et d’éducation environnementale, à l’instar des personnes qui jettent leurs ordures n’importe où, ou les agriculteurs qui irriguent leurs cultures avec des eaux usées.

Le président du Conseil national de l’Ordre des médecins a fait observer une «absence» de communication vis-à-vis du citoyen après l’apparition de l’épidémie. Il a estimé que les interventions de certains experts «ont fait plus peur aux citoyens, au lieu de les rassurer et de leur indiquer le comportement à adopter dans ce genre de situations pour éviter toute contamination». Il a insisté, à cet égard, sur les campagnes de sensibilisation et d’éducation pour inculquer au citoyen la culture environnementale, en commençant par la cellule familiale. Soulignant que «la prévention doit être une règle et de rigueur», il a appelé les autorités locales à faire plus en matière de protection de l’environnement et à prendre des sanctions vis-à-vis de ceux qui ne respectent les règles d’hygiène et la propreté de l’environnement.

R. N.

Comment (11)

    Ch'ha
    13 septembre 2018 - 17 h 37 min

    La prévention ne peut que faire du bien pour toute pathologie quelle qu’elle soit bactérienne virale etc etc..
    55 morts au Niger et 24 morts au Zimbabwe du choléra.
    Une agence/ un institut de veille sanitaire est plus que recommandée et obligatoire.

      Ch'ha
      13 septembre 2018 - 21 h 23 min

      PS : le dispositif de veille a été mis en place et est toujours actif.
      La prévention existe et doit être permanente y coompris et surtout très tôt dès le milieu scolaire etc.. Wilayas avec affichage etc…dans le milieu professionnel également.
      En France, à l’hôpital ils font des campagnes de sensibilisation au lavage des mains etc pour le personnel.

    ALI
    13 septembre 2018 - 11 h 33 min

    Ce Docteur défonce des portes ouvertes!. Tout le monde sait ce qu’il faut faire pour prévenir ces maladies vieilles comme le monde,mais personne n’agit en aval que ce soient les autorités concernées ou les citoyens!! fatalisme atavique lorsque tu nous tiens!!

    elhadj
    13 septembre 2018 - 11 h 28 min

    avec les épidémies qui se déclarent ici et la,l absence d efficacité des structures sanitaires,du manque d hygiène au sein du secteur tertiaire et des établissements de restauration,de l absence aussi d une structure médicale spécialisée pour la prise en charge immédiate de tout cas suspect, de laboratoires régionaux d analyses,de la démobilisation de la société civile en matière de civisme et de savoir vivre, de la pollution de l environnement,du peu d efficacité sur le terrain des structures communales etc l on arrive a conclure que pays navigue a vue .sans capitaine a bord surtout depuis la maladie invalidante du président de la république qui face a cette léthargie semble détenir a lui seul tous les pouvoirs de décision. le pays a besoin dans l urgence de nouvelles compétences pour le sauver et le redresser

    Rascasse
    12 septembre 2018 - 17 h 30 min

    Ils ne se remettrons jamais en cause cette génération croit que c’est toujours la faute des autres voilà pourquoi ils se maintiennent en poste à tout les niveaux et depuis 1962 jusqu’à ce que la mort les séparent de la chaise ou le crime de lèse majesté les fait sauter ; y’a monsieur ce n’est la prévention qui manque mais c’est la formation qui manque qui n’existe plus , mais ça vous ne l’admetterait jamais que c’est votre échec ; vous avez bon vouloir décréter des reformes ou des programmes de prévention il n’y a pas de ressources humaines qualifiées pour.

    Anonyme
    12 septembre 2018 - 16 h 46 min

    C’est une attaque bactériologique et non le contraire !!

    Karamazov
    12 septembre 2018 - 16 h 38 min

    e manque de prévention, le manque de prévention ?

    Voyons, voyons ! Koulchi bi idni allah et en plus allah yahdi men yachaa !

    Mais kisk’ils ont fait as’hab el filli contre toyor ababila ? Et les Egyptiens contre les 10 plaies que Dieu leur a envoyées pour les punir.

    Qu’est-ce que l’hygiène et les eaux usées ont à voir avec la prévention. On nous dit partout que les eaux minérales n’ont rien de minérales et que les eaux de sources sont contaminées,

    Yakhi on parle de maladie hydriques ?

    Alors, la seule réponse à toutes ces menaces c’est de revenir à l’islam des origines et d’arrêter de se laver à l’eau liquide. En cas d’épidémie, il faut utiliser exclusivement le teymoum pour la douche , les ablutions, et la cuisson des aliments. Ou l’eau en poudre pour ceux qui en ont les moyens.

      Abou Langi
      12 septembre 2018 - 17 h 09 min

      Bien dit Karamazov!

      Iben Mwa je dis que ces attaques en règle contre nos eaux usées et nos ordures ménagères sont orchestrées de l’étranger par nos ennemis de l’extérieur.

      L’un de nos meilleurs Médecins l’a dit ici même à AP: ce n’est pas qu’il faut non seulement arroser nos fruits et légumes aux eaux usées, mais aussi faire passer à l’égout tous les fruits et légumes qui ne l’ont pas été faute de moyens en eaux usées. Il n’y a pas d’autre réponse à ceux qui dénigrent nos eaux usées !

    Abou Langi
    12 septembre 2018 - 16 h 11 min

    « ….l’apparition du choléra incombe également aux citoyens qui manquent de civisme et d’éducation environnementale, à l’instar des personnes qui jettent leurs ordures n’importe où, ou les agriculteurs qui irriguent leurs cultures avec des eaux usées… »

    N’importe koua ! Mais ça n’a strictement rien à voir avec l’irrigage ou l’hygiène. On a toujours irrigué avec les eaux usées et il n’y avait pas de choléra.

    Anonyme
    12 septembre 2018 - 15 h 55 min

    vous déplorez!?! et c est vous dite ça ,,mais il ne tenait qu a vos services de prévenir ,je pense que votre responsabilité est engager ,,,moi je vous suggère de démissionner par acquis de conscience
    surtout ne faite pas de promesse que vous pouvez pas tenir seulement ce que vous aurez fait,,,

    lhadi
    12 septembre 2018 - 15 h 44 min

    Une structure microscopique – rôles joués par les différents individus (père, mère, frère, soeur, élève, professeur, médecin, patient,…), ainsi qu’une structure macroscopique – organisations sociales et institutions : c’est-à-dire une structure sociale où les rôles joués par les différents individus à l’intérieur du système des institutions est la condition sine qua non pour lutter contre les « sarcomes » qui gangrènent la société algérienne.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

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