Territoire sahraoui occupé : WSRW salue «la décision historique» de Nutrien de ne plus importer de phosphate
L’Observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental (Western Sahara ressources watch, WSRW) a salué lundi 17 septembre la décision prise par la firme Nutrien de ne plus importer le phosphate du Sahara occidental occupé à partir de 2019 pour son site de production à Geismar, en Louisiane (Etats-Unis), qualifiant cette démarche de «décision historique».
L’Observatoire a indiqué, dans un communiqué repris par l’APS, que «les exportations à grande échelle du phosphate du Sahara occidental occupé par le Maroc vers les Etats-Unis s’arrêteront cette année», expliquant que la société Nutrien a décidé de fermer son site de production de phosphate à Geismar en Louisiane d’ici à la fin de 2018 et de ne plus importer du minerai de phosphate des territoires sahraouis à partir de 2019.
Cette société de droit canadien a annoncé, dans son dernier rapport trimestriel, qu’elle mettrait complètement fin à ses activités au Sahara occidental après avoir mis un terme en début de l’année aux importations de la roche en provenance des territoires sahraouis occupés vers ses installations au Canada.
Pour l’ONG, la décision prise par la firme canadienne implique la fin de 50% des importations de phosphate dans le monde, soulignant que «le Maroc qui ne profitera plus de ces exportations vers l’Amérique du Nord sera amené maintenant à s’engager dans des pourparlers de paix de l’ONU avec les dirigeants sahraouis».
Tout en se félicitant de cette démarche, l’Observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental a soutenu que «la fermeture de l’usine de Nutrien à Geismar était attendue, rappelant à ce propos la déclaration faite le 25 janvier 2018 par le PDG de la société qui avait affirmé à ses investisseurs qu’une annonce importante serait faite sur l’avenir de son usine américaine d’ici le milieu de cette année.
Désormais, le nombre d’entreprises qui importent actuellement le minerai des territoires sahraouis occupés sera réduit de quatre à trois, a tenu à relever l’ONG. «Les derniers restants sont Paradip (Inde), Ballance Agri-Nutrients et Ravensdown (Nouvelle-Zélande)», a mentionné l’organisation. En 2012, elles étaient une quinzaine d’entreprises représentant 13 pays impliquées dans le commerce illicite du phosphate sahraoui.
WSRW avait annoncée en juillet dernier que le groupe américain Innophos Holdings avait décidé d’arrêter définitivement les achats de minerai de phosphate sahraoui, auprès de Nutrien, et ce, pour des considérations sociales et de bonne gestion des entreprises.
Innophos Holdings ne voulait pas participer indirectement à la chaîne d’approvisionnement en matières premières provenant de la région du Sahara Occidental, territoire occupé illégalement par le Maroc.
Par cette mesure, Innophos avait mis fin à son implication dans la commercialisation illégale des ressources sahraouies, constituant ainsi un revers pour le Maroc qui poursuit le pillage des ressources du Sahara Occidental.
WSRW qui surveille quotidiennement le commerce mondial depuis 2011 a estimé les importations américaines du phosphate sahraoui en 2017 à plus de 34 millions de dollars (382 000 tonnes importées) alors qu’en 2013 cette activité illégale avait rapporté à l’occupant marocain 107 millions de dollars pour une quantité de 710 000 tonnes de phosphates expédiées des territoires sahraouis occupés vers les Etats-Unis.
Au total, la firme Nutrien avait importé à travers sa filiale PotashCorp, depuis 2012, et à elle seule, du phosphate sahraoui pour une valeur de 306 millions de dollars.
Grâce à l’implication de l’ONG WSRW qui défend et milite pour la préservation des richesses du peuple sahraoui, aucun navire ne se charge actuellement dans le port d’El Aâyoune occupée au Sahara Occidental, après 30 ans de pillage marocain.
«Nous appelons maintenant le gouvernement et les agriculteurs de la Nouvelle-Zélande, les seuls acteurs qui achètent auprès de l’entreprise marocaine au Sahara Occidental, à suivre le reste de la communauté internationale pour soutenir les droits du peuple sahraoui», a plaidé l’ONG dans son communiqué.
R. I.
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