Le FFS appelle à un changement «urgent» du système
Par Houari A. – Le Front des forces socialistes (FFS) estime que le «système actuel de gouvernance politique» doit changer «en urgence». «Ce qui est visé, c’est un changement de système et non pas un changement dans le système», souligne le parti de Hocine Aït Ahmed qui semble se détacher peu à peu de la ligne imposée par son fondateur.
Pour le FFS, «la prochaine élection présidentielle ne fera que pérenniser le système actuel, quel que soit le candidat parrainé par le régime». «Tout laisse prévoir que la grande majorité s’abstiendra de voter ou votera contre le candidat du système», prédit le Front des forces socialistes, convaincu que «les chiffres officiels des résultats ne parviendront pas à masquer cette réalité», car «cette élection qui s’annonce non démocratique, comme les précédents scrutins, si tenue dans les conditions actuelles, ne changera rien à la situation actuelle».
Le FFS, toujours attaché à l’idée d’un consensus national qui devrait déboucher sur une Assemblée constituante, justifie son appel par l’inadaptation du système politique actuel à son environnement. «Tout le monde admet aujourd’hui que le système qui a été mis en place au lendemain de l’indépendance n’a pas évolué alors que le contexte national et international, lui, a complètement changé», rappelle le parti, qui relève que ce système «très centralisé» qui a «fonctionné avec des institutions conçues d’en haut, non élues démocratiquement et des hommes cooptés, laissant peu d’espace à la participation de la population» est «rejeté» par la population. Un rejet qui se traduit par la «violence sociale», les «émeutes» et la «criminalité».
«Le changement est inévitable à court ou à moyen terme et gagnerait à se faire de façon pacifique et consensuelle, dans le cadre d’un Etat de droit», avertit le FFS qui relativise néanmoins l’impact de ce changement voulu, s’il «ne s’accompagne pas en même temps d’un changement de politique économique qui préserve la souveraineté nationale dans le contexte de la mondialisation». «Ce sera la mission du futur gouvernement (…) avec l’avènement de la IIe République», note le FFS.
Le FFS se démarque ouvertement des «extrémistes qui ont choisi la violence pour changer le système», allusion au FIS dont le fondateur du parti, le défunt Hocine Aït Ahmed, soutenait la cause – allant jusqu’à essayer d’internationaliser le problème algérien – sans jamais consulter les cadres du parti et la base militante foncièrement démocratique et opposée à l’extrémisme religieux.
H. A.
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