Des journalistes rassemblés à Alger pour exiger la libération immédiate de Saïd Chitour

Saïd Chitour
Saïd Chitour est resté en prison 16 mois. D. R.

Par Hani Abdi – Des journalistes se sont rassemblés aujourd’hui à la Maison de la presse Tahar-Djaout pour exiger la «libération immédiate» de Saïd Chitour, correspondant de plusieurs médias étrangers en Algérie.

Les initiateurs de ce rassemblement disent vouloir ainsi marquer la Journée nationale de la liberté de la presse qui correspond au 22 octobre de chaque année par la «dénonciation» de Chitour et du harcèlement multiforme que subissent quotidiennement les professionnels de la presse.

La mère de Saïd Chitour, présente à ce rassemblement ainsi que son frère Mohand Tahar, ont remercié tous ceux qui se sont déplacés pour apporter leur soutien à son fils qui a déjà passé 508 jours sans jugement. Son avocat, Miloud Brahimi, est aussi venu à ce rassemblement. Il a beaucoup insisté sur l’état de santé de son client qui est en attente, non pas d’un procès, mais plutôt de la décision de la Cour suprême sur le pourvoi en cassation introduit contre l’arrêt de la chambre d’accusation, qualifiant l’affaire de criminelle. Maître Brahimi a également assuré que rien dans l’article 65 du code pénal ne concerne Saïd Chitour, dont le seul tort était d’avoir fait la revue de la presse pour des médias étrangers.

«Aujourd’hui est un jour important non seulement pour mon frère mais également pour la défense des droits de l’homme et la liberté de parole pour les journalistes algériens», a affirmé Mohand Tahar Chitour, assurant que son frère a beaucoup travaillé avec «sérieux et abnégation en mettant souvent sa vie en péril pour faire valoir l’image d’une Algérie qui résiste envers la bête immonde et ses agents».  Il dit être persuadé que le silence ne peut qu’être fatal pour lui et pour les journalistes en général. «Ne soyons donc pas complices par notre silence», a-t-il ajouté, espérant que ce soit le début de la fin de «notre cauchemar et le début d’un rêve non réalisé, celui d’un pays où le journalisme n’est pas un crime». Saïd Chitour, faut-il le rappeler, est poursuivi pour «délivrance de renseignements à des étrangers».

H. A.

Comment (6)

    Thifran
    23 octobre 2018 - 14 h 08 min

    En Algérie, ce n’est pas la première fois qu’on cherche à faire taire des journalistes par des méthodes utilisées par des voyous dans les rues. Ces méthodes servent à dissuader d’autres journalistes de révéler au peuple les malversations des gens qui nous gouvernent .

    Kahina-DZ
    23 octobre 2018 - 0 h 08 min

    Il ne faut pas confondre entre la liberté de la presse et trahir sa patrie.
    La liberté de la presse a des lignes rouges qu’elle ne doit pas dépasser.
    Au diable, vous voulez légaliser la trahison de vos plumes.
    NON ET NON.

      Lghoul
      23 octobre 2018 - 11 h 31 min

      Il ne faudrait aussi ne pas mélanger les serviettes et les torchons. Combien de choses « secrétes » ou « stratégiques » un malheureux journaliste pourra connaitre ? A-t-il révélé le contenu du petit déjeuner d’ould abbas ou de saidani ? Comparons alors ce malheureux journaliste a ceux qui se frottent aux institutions névralgiques du pays et au pouvoir et qui font des visites secrêtes a paris, rabat, dubai et istambul etc.. Ceux qui ont des comptes devises bien fournis dans ces pays et au panama. As-tu pensé au moins une seconde avec QUI chakib khelil a eu des discussions et des réunions secrêtes en amerique et ailleurs avec ses 3 passports ? … Alors votre « ligne rouge » a la mode ould abbas, c’est juste bon pour des futilités. Cherchez ailleurs les vrais espions mais pour des raisons que tout le monde ignore, personne N’OSE regarder dans la vraie direction…

    Anonyme
    22 octobre 2018 - 15 h 37 min

    En Algérie la martyre, la justice est devenue, par effilochement sur deux décennie, semblable à cette mécanique de casinos, une sorte de jeu de roulette posée sur une table inclinée où toutes les parties sont pipées quelque soit la façon dont le justiciable ‘joue le jeu’.

    Lghoul
    22 octobre 2018 - 12 h 59 min

    « dont le seul tort était d’avoir fait la revue de la presse pour des médias étrangers. » Si une revue de presse est un acte criminel, qui ne nous connait pas ? Ont ils besoin de savoir plus quand ils savent tout et tout ce qui concerne ce pays et tous ses comédiens ? Et ceux qui se font convoquer au tribunal militaire de blida pour espionnage et divulgation d’informations sensibles a une puissance étrangère qui se retrouvent maintenant au top des institutions les plus stratégiques ? Et ceux qui vivent a paris avec l’agent du peuple ? N’est il pas alors criminel de voler l’argent du peuple en centaines de millions d’euros avec la complicité de la mafia financière internationale et les francs macons ? Et ceux qui prennent des vols réguliers sur casa, rabat pour y passer le weekend dans leurs demeurres – louches – au maroc et qui occupent aussi des postes sensibles ? Mais ils aiment dire que la frontières avec le maroc sont férmées quand les vols affichent complet justement toute la semaine. Y-t-il plus criminel que de voler l’argent du peuple ? Voler le coffre fort du pays est aussi équivalent a vendre un jour le pays au plus offrant. Mais on dirait que tout est privatisé, les banques et les insitutions pour s’en servir, et la justice pour se protèger.

    Karim
    22 octobre 2018 - 12 h 55 min

    Si notre système ne trainait pas autant de casseroles, je pourrais me dire qu’il a peut-être raison sur cette affaire.
    Mais l’état de déliquescence dans lequel il est plongé depuis trop d’années me laisse douter sur le bien fondé de cette décision.
    Attention quand même à ne pas tirer jusqu’à ce qu’il y ait de nouveau cassure.
    Nous ne méritons vraiment pas ça et n’oublions pas qu’une voyoucratie n’a pas de limite dans son immoralité.
    On a tout pour ne pas sombrer alors reprenons nous et préservons nous.

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