Mohamed Hadj Djilani : «Le pouvoir recourt à sa clientèle pour imposer le fait accompli»

Mohamed Hadj Djilani
Mohamed Hadj Djilani au centre. New Press

Par Hani Abdi – Le Premier secrétaire du Front des forces Socialistes (FFS), Mohamed Hadj Djilani, alerte contre les dangers de la politique agressive du pouvoir envers les forces politiques.

Dans un meeting animé à Jijel à l’occasion de la célébration du 64e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, le Premier secrétaire du FFS estime que le régime actuel est animé par une seule chose : se maintenir au pouvoir par tous les moyens. «L’unique souci des gouvernants est de rester au pouvoir. Ils ne se soucient pas de la situation des gouvernés ni de leur avenir. Pour ce faire, les dirigeants du pays œuvrent à faire taire les gouvernés par la répression, la prison et l’empêchement de toute action revendicative des droits légitimes. Le pouvoir recourt bien à sa clientèle pour imposer le fait accompli», dénonce Mohamed Hadji Djilani pour lequel ce qui se passe actuellement, en terme d’arrestation et d’interdiction de manifestations est illustratif de cette «volonté de faire taire tout le monde».

Le Premier secrétaire du FFS dénonce ainsi cette situation, soulignant que tous les clignotants sont au rouge. Le pays, selon lui, court à sa perte et ses dirigeants cherchent uniquement le moyen pour préserver leurs intérêts.

Evoquant la crise qui a secoué l’APN, Mohamed Hadj Djilani estime que l’éviction de Saïd Bouhadja n’était que l’illustration de la domination du pouvoir exécutif qui contrôle tout, y compris le pouvoir législatif.

Le Premier secrétaire du plus vieux part de l’opposition estime que le plus grave est les germes de la division qui se trouvent aujourd’hui au sein de la société. Face à des problèmes multidimensionnels, les Algériens déversent leur colère les uns sur les autres.

Pour Hadj Djilani, la situation est alarmante, à tout point de vue. Il dénonce vivement cette situation explosive et plus particulièrement le recul des libertés individuelles et collectivités en Algérie.

Le Premier secrétaire du FFS réitère ainsi l’appel de son parti pour la reconstruction du consensus national afin d’aller vers une constituante, comme prélude à l’avènement de la deuxième république.

H. A.

Comment (6)

    Le Cid
    4 novembre 2018 - 17 h 21 min

    Mesdames Messieurs du FFS, je vous voue un respect réel, et je crois sincèrement que vous faites partie des forces vives de la nation sur lesquelles notre société désorientée et désintéressée peut un jour compter pour servir de boussole mais permettez moi de vous suggérer de changer de mode opératoire et non pas vos paradigmes qui demeurent très respectables ……..pour cela il faut procéder par déconstruire le concept de consensus national……..commencez par 1/ explorer les pistes académiques des sciences sociales sur la conscientisation des élites corporation et autres acteurs de la société…..sur la population vous travaillerez dur le concept de solidarité active… étape dite FORMATIVE….2/ comme deuxième étape adoptez les nouvelles techniques de quantification du potentiel mobilisable en travaillant sur la mutualisation des axes d’efforts….Phase dite mutualisation HORIZONTALE 3/ enfin comme dernière Phase pour la réalisation du consensus national étudiez et utilisez les nouveaux supports technologies pour des actions synchronisées de type vertical pour impulser l’ingrédient de mobilisation sans quoi rien ne peut se réaliser…etape dite ACTION VERTICALES CONCOMMITANTES……merci à AP de publier… signé le Cid pour le salut de notre grande nation.

      MELLO
      4 novembre 2018 - 20 h 58 min

      Le Cid , vous êtes dans une science politique adéquate et favorable à la réflexion. Vous devez savoir que la configuration du projet de consensus national du FFS comporte toutes ces étapes que vous avez suggérez. Les étapes sont bien définies, les invités acteurs sont bien connus, les créneaux d’expression sont bien arrêtés.
      Mais, mais, un grand mais , tout est verrouillé par le système politique géré par un pouvoir inique qui ne veut d’aucune alternative. Feu Hocine Ait Ahmed , précurseur de ce principe, avait suggéré à la direction du parti de ne pas se mettre au devant de la scène pour permettre aux participants et à ceux qui partagent le principe de venir avec des propositions, et non pas se conformer aux idées du FFS. MERCI pour ces arguments.
      Toujours est il que le consensus nationale reste la solution adéquate pour sortir de ce marasme.

        Le Cid
        4 novembre 2018 - 23 h 41 min

        1ere étape  »Conscientisation » cher Mello comment se fait-il qu’un parti aussi enraciné dans le mouvement national depuis si longtemps ne possède pas de chaînes YouTube et d’activistes pour expliquer avec les mots du peuples et des mots savants également les enjeux, perspectives et opportunités que chaque citoyen aura à s’intéresser à la chose politique.?…..il y’a quelque chose qui cloche..!….il ne faut pas que la discipline prenne le dessus sur l’essentiel qu’est la sensibilisation des masses… libérez vous…soyez didactique sans pédanterie et insuffler de l’espoir sans mensonges…le FFS manque cruellement non pas de stratégie cher Mello mais de marketing……. c’est aussi important vu que tu peux fermer boutique si tu ne vends pas malgré la qualité du produit…. est-ce plus clair ainsi ? …. à suivre…….

          MELLO
          5 novembre 2018 - 17 h 36 min

          Effectivement, les réseaux sociaux sont les meilleurs porteurs de conscientisation de la société, effectivement l’exploitation des voies d’informations doivent prendre le pas sur ce trésor caché. A quoi sert d’avoir un trésor et ne pas en profiter. Je crois que la structure de communication du parti doit être en symbiose avec les nouvelles donnes du XXI e siècle. Le FFS se doit d’étaler toutes ses idées, notamment son projet de consensus national qui reste obscur pour le citoyen lambda. Un grand merci pour cet apport ,sans arrière pensée et sans retenue ,qui permettra au parti d’opter pour un marketing plus « agressif ».

      Rascasse
      4 novembre 2018 - 21 h 00 min

      Un moment donner yavait le grand débat à l’intérieur du parti sur l’absence de stratégie de prise du pouvoir, des forces négatives avaient mis en exergue le caractère impénétrable de ce système pour continuer à se plaire dans le statuquo, je ne pense pas que le présidium actuel du FFS ne soit pas de ces forces

    Citoyen Karim
    4 novembre 2018 - 13 h 26 min

    Le système colonial, tel qu’il est exercé sur la population algérienne depuis maintenant près de deux siècles –il m’a été donné d’argumenter sur ce sujet avec détail devant un panel de magistrats au siège même du ministère de la justice la matinée du 27 février 2018-, en guise d’une mécanique portant sur un pouvoir essentiellement injuste et fondé sur l’arbitraire exclusivement, destiné à faire soumettre, uniquement par le seul poids de la force brute, la volonté et le libre arbitre de tout individu en terre algérienne, aux désidératas des détenteurs d’un pouvoir par procuration pour le compte de certaines puissances étrangères non gouvernementales, a donc complètement détruit les normes rationnelles qui fondent l’identité profonde algérienne auxquelles se réfère tout jugement qui interagit dans l’ensemble des règles de conduites qui s’imposent à tout groupe social.

    Chercher à mettre de l’ordre dans un tel désordre sans déconstruire –démolition ordonnée- au préalable le système inique des plus archaïques toujours en vigueur et qui nous vient de la lointaine époque des explorations systématiques des côtes africaines par les premiers navigateurs coloniaux, ne fera qu’augmenter de façon exponentielle le désordre, ce qui va empêcher toute emprise de contrôle sur des événements qui s’entrechoquent et produisent de la rétroaction et de l’interaction à ne pas en finir.

    Les intérêts géostratégiques, tant régionaux qu’internationaux, dont dépendent désormais les gouvernances internationales de plus en plus interconnectées, ne sont plus les mêmes ; les systèmes ont considérablement évolués et celui qui nous a été imposé pré et post décennie noire ne colle plus à l’actuel décor et fait fausse note sur le grand échiquier car appartenant à un monde absolument révolu et surtout problématique.

    Le changement est de nouveau à nos portes, ce qui nous est demandé est juste de l’accompagner en une forme d’un consensus entre tous ceux qui veulent ce changement, comme l’avait fait la génération de novembre 54.

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