Le magazine français Jeune Afrique de nouveau autorisé en Algérie
Par R. Mahmoudi – Après une absence de plusieurs mois, l’hebdomadaire français Jeune Afrique retrouve, enfin, son chemin vers les étals en Algérie. Même si ce retour se fait encore timide, puisque les derniers numéros ne sont pas distribués dans toutes les librairies, y compris à Alger.
Dans un éditorial alarmé, diffusé à la mi-septembre, le directeur de publication de cet hebdomadaire, le Tunisien Marwan Ben Yahmed, s’était plaint de l’absence de son magazine sur les étals en Algérie depuis plus de trois mois ; absence due, selon lui, à une décision «unilatérale» prise par le gouvernement algérien. Alors que les autorités algériennes n’ont jamais, à ce jour, reconnu avoir soumis ce magazine à la censure.
Feignant ignorer les raisons qui auraient poussé Alger à interdire la distribution de cet hebdomadaire, l’éditorialiste avait écarté la raison économique. «Officiellement, écrit-il, il s’agit de faire des économies en devises en supprimant la diffusion de la presse internationale. Une mesure d’austérité imposée, paraît-il, par la crise économique. Cette mesure sera temporaire, nous a-t-on précisé. Hélas ! il est à craindre que ce temporaire soit, comme souvent, appelé à durer. Comment croire que quelques milliers d’exemplaires d’un hebdomadaire, quel qu’il soit, puissent grever à ce point les finances publiques d’une nation ?»
Selon Ben Yahmed, JA «serait trop négatif vis-à-vis de l’Algérie. Et, bien sûr, trop indulgent avec le voisin marocain. Une goutte d’eau a fait déborder le vase : l’interview de Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères publiée à la mi-mai.»
Effrayé à l’idée de perdre le marché algérien, le responsable de ce magazine a insinué qu’il était disposé à réajuster sa ligne éditoriale, en rappelant, dans sa longue supplique, toutes les «offres» présentées aux responsables algériens, et notamment toutes les demandes d’interview adressées aux différents Premiers ministres, ministres des Affaires étrangères, responsables du FLN ou patrons d’entreprises publiques qui sont «toutes restées lettre morte».
R. M.
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