Cheikh Abderrahmane At-Thaâlibi : un exégète algérien

At-Thaâlibi
Minaret du mausolée de Sidi Abderrahmane At-Thaâlib. D. R.

L’association Sidi Abderrahmane At-Thaâlibi pour la promotion du patrimoine en partenariat avec la Chaire Unesco Emir Abdelkader pour les droits de l’Homme et la culture de paix de l’Université d’Alger I, organise un colloque national le dimanche 25 novembre 2018 à la salle rouge de la bibliothèque nationale d’Alger, sous le thème : «L’herméneutique d’At-Thaâlibi à travers son œuvre, les joyaux éclatants dans l’exégèse du Coran.»

Le cheikh Abderrahmane At-Thaâlibi est parmi les savants du maghreb médiéval les plus célèbres, autant parmi ses contemporains qu’auprès des générations postérieures. C’est ainsi qu’il demeure une personnalité savante, connue par les grand nombre d’ouvrages qu’il a légués dans différents domaines du savoir. Un érudit symbole de la ville d’Alger, célèbre sous l’appellation de la «ville de Sidi Abderrahmane».

Bien que le cheikh At-Thaâlibi soit davantage connu comme un «saint» du soufisme, il fut également et surtout un homme de savoir qui s’était distingué dans plusieurs domaines de la connaissance, dont la théologie, les chroniques prophétiques, la poésie, la linguistique, l’hagiographie, le soufisme, l’histoire, la médecine et, surtout, l’exégèse coranique.

C’est cette même érudition qui poussa Ibn Bâba al-Tanbaki (m 1622) à en faire l’apologie suivante : «Le cheikh-imam, l’argument-religieux et le travailleur-ascète, saint-homme d’Allah, pieux-conseiller, le connaissant d’Allah, Abû Zayd, connu sous le nom d’At-Thaâlibi, auteur de nombreux ouvrages aussi utiles les uns que les autres. Ce n’est donc pas un hasard si l’Unesco a décidé de s’associer en 2013 à la célébration du sixième centenaire de la fondation de l’école de Sidi Abderrahmane At-Thaâlibi sous le slogan de «cœur de La Casbah d’Alger et source de rayonnement culturel au Maghreb».

Nul doute que l’exégèse d’At-Thaâlibi, connue sous l’intitulé des « Joyaux éclatants (al-Djawâhir al-hisân) représente son œuvre la plus colossale, plus encore l’un des plus grands traités d’exégèse coranique au Maghreb. C’est pour cette raison que l’association Sidi Abderrahmane pour la promotion du patrimoine a décidé de consacrer le quatrième colloque national de la pensée d’At- Thaâlibi à cet aspect de son héritage intellectuel : l’exégèse coranique.

Le cheikh At-Thaâlibi a établi une méthodologie propre dans l’herméneutique coranique visant à concilier entre la lettre et l’esprit du texte, entre l’exégèse traditionnelle et l’interprétation rationnelle, laissant clairement apparaître l’influence des maîtres soufis sur sa personnalité. En partant de ce préétabli, ce colloque proposera une série d’interrogations parmi lesquelles : quelle fut la contribution d’At-Thaâlibi dans le domaine de l’exégèse coranique et à quel point peut-on aujourd’hui le considérer comme un réformateur ? Fut-il plus enclin à favoriser la lettre ou l’esprit du texte coranique ? Quelle fut l’influence du soufisme dans l’exégèse de Thaâlibi et quel regard porte-t-il sur les chroniques bibliques et, par-delà, sur les autres religions du Livre ?

Aux fins d’apporter un début de réponse à ces interrogations, la rencontre scientifique s’articulera autour de trois axes thématiques suivants : l’influence d’At-Thaâlibi sur les études islamiques, la méthode herméneutique d’At-Thaâlibi : une conciliation entre la lettre et l’esprit et le point de vue d’At-Thaâlibi sur les récits bibliques.

C. P.

Comment (4)

    Tredouane
    28 novembre 2018 - 22 h 44 min

    J’estime que nous devons faire plus,dans le sens ou la société puisent s’enrichir du savoir de nos Oulama,dont le savoir fut rayonnant et il reste encor ,une source non seulement théologique mais aussi humaniste ;cela permettra à nos générations d’y puisés au lieux de rechercher autres part , en d’autres termes nous ne sommes pas sans racines.

    Zombretto
    26 novembre 2018 - 10 h 15 min

    Dans ma jeunesse je n’ai lu du Coran et de la Bible que des passages choisis pour moi par mes parents, mes enseignants et la société générale autour de moi. Des passages qui appellent à l’amour de son prochain, à la bonté et la rectitude morale. J’ai aussi été « enchanté » par la poésie et la philosophie soufie, enchanté au sens de transporté dans un monde magique jusqu’à la transe. Et puis un jour j’ai décidé de lire ces deux livres tout entiers, de A à Z. Ce que j’y ai trouvé m’a absolument déçu, plus que ça, ahuri. Je ne vois aucun rapport entre la ferveur mystique des soufis et le Coran. Pour moi, le dernier des poètes soufis dépasse de loin le Coran en beauté et en « Vérité ». Quant à la Bible, n’en parlons pas. Le Coran au moins est beau poétiquement parlant, et il contient une petite partie d’amour du prochain, bien qu’il faille bien chercher pour la trouver dans tous les appels à la guerre, à la soumission à un homme (Mohamed) et à son programme et à la razzia, alors que la Bible ne présente aucun attrait que ce soit, esthétique ou moral. Rien que de la violence et de la haine de tout ce qui n’est pas hébreu. Je croyais y trouver un long appel ennuyeux et naïf à l’amour du prochain et à la paix mais je n’y ai trouvé que l’inverse. Je suis toujours profondément étonné et incrédule devant le gouffre qu’il y a entre la beauté divine de la poésie et des enseignements soufis et ce qui est censé être son inspiration principale, le Coran.
    D’autres que moi ressentent la même chose et il y en a qui expliquent que les soufis payaient hommage au Coran et à l’islam pour éviter d’être punis par les souverains ou la société, comme c’est arrivé à certains d’eux, comme El Halladj, brûlé sur le bûcher.

    Anonyme
    25 novembre 2018 - 21 h 48 min

    A quand des colloques en Algérie, sur la physique quantique, l’intelligence artificielle, les bio-technologies, les nanos-technologies, les neuros-sciences… Etudier le coran, et « l’âge d’or » c’est très bien, mais se contenter que de ça, ne va pas nous faire sortir du sous développement.
    PS :Ce n’est pas Abderrahmane At-Thaâlibi qui est visé par mon commentaire, mais nos dirigeants.

    Soufis et sous fifres !
    25 novembre 2018 - 17 h 42 min

    Il fallait le purgatoire avant d’arriver AUX VRAIS « SOUFIS », dommage !
    La Laine, la pureté, la douceur, après cette violence des incultes, ,fussent-ils « ministre » de La Culture ! Ô My Hobby, vas prendre ta retraite au lit avec La Statue de…. Aïn El Fouara !

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