L’Algérie et le Titanic
Par Bachir Medjahed – Si nous validons l’hypothèse que la phase de transition en Algérie aurait commencé avec la présidence Ben Bella et que cette phase non limitée textuellement dure le temps d’une génération, c’est Bouteflika que le sort a choisi maintenant pour clôturer celle-ci. La phase de légitimation par l’histoire. Bouteflika a été l’un des acteurs de l’ouverture de cette phase ; il «tombe bien» pour être celui qui en sifflera la fin en en devenant l’acteur prépondérant.
L’élection constituera-t-elle la solution ? Pour le moment, jamais une élection n’a pu à elle seule constituer LA solution, ni même une solution d’ailleurs. Nous sommes à un moment où l’Algérie est plus grande que nous tous et où l’ambition de chacun doit être l’Algérie. L’Algérie ne saurait être un autre Titanic.
C’est une charge lourdement historique ; autant historique que ne l’a été l’accès à l’indépendance nationale. Avec l’acquisition d’une nouvelle légitimité, nous sommes devant une sorte de nouvelle indépendance.
Voici venir maintenant le temps de ne plus surfer sur les vagues de la crise. C’est le temps de la consensualisation d’une démarche et d’une initiative devant la porter. Quelle nouvelle légitimité ? Si on fait entrer en politique l’argent comme nœud gordien, on aura une légitimité financière et les voix et les urnes seront soumises aux enchères. Nos nouveaux riches n’ont pas acquis leur fortune sur la base de leur contribution à l’industrialisation du pays, c’est-à-dire le développement. Les fonds publics ont construit des fortunes privées ici et là-bas.
L’Algérie a besoin d’un consensus partagé par tous. Peut-être est-il venu le moment de corriger notre entrée dans le multipartisme politique car le précédent a été une source permanente d’insécurité.
B. M.
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