Les porte-voix du «qui tue qui» en Algérie justifient l’exécution de Chekatt
Par R. Mahmoudi – Très inquiétés par l’ampleur prise sur les réseaux sociaux et dans l’opinion publique en général, par la question de savoir pourquoi les auteurs d’attentats terroristes en France sont systématiquement abattus, après l’affaire Cherif Chekatt, les grands médias parisiens ont été actionnés pour tenter d’écarter les graves suspicions qui pèsent sur les services de sécurité français dans leurs relations avec les djihadistes.
C’est en directeur de conscience que Le Monde dément ce sentiment largement partagé et qui fait aujourd’hui opinion. A la Une de ce quotidien, on lit : «Non, les suspects d’attentats terroristes ne sont pas systématiquement tués par la police». Le journal réduit cette opinion qui se forme à des «rumeurs» ou à de simples «remarques» émises par des lecteurs.
Pour Le Monde, «la plupart des terroristes ou suspects sont morts à la suite de leurs attaques, mais ils n’ont pas été « invariablement » abattus par les forces de l’ordre et plusieurs d’entre eux seront jugés». Faisant l’inventaire de tous les attentats commis en France, il relève que les terroristes sont généralement tués «lors d’un échange de tirs». Et d’expliquer : «La doctrine djihadiste, telle qu’elle a été observée lors de nombreux attentats, prévoit qu’après avoir perpétré leur attaque, les auteurs, s’ils sont encore en vie, fassent un maximum de victimes parmi les forces de l’ordre au prix de leur propre vie, ce qui complique grandement toute tentative d’interpellation». Ce qui, selon cette analyse, justifierait largement la solution finale qui est d’abattre l’assaillant au lieu de l’arrêter vivant.
«D’autres encore, justifie le journal, sont neutralisés lors de confrontations, comme ce fut le cas d’Abdelhamid Abaoud, tué le 18 novembre 2015 à Saint-Denis, ou des frères Kouachi, le 9 janvier de la même année, au surlendemain du carnage qu’ils avaient perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo». Le Monde atteste que c’est ce même scénario qui s’est produit à Strasbourg, assurant que, dans tous ces cas, les policiers «agissent dans le cadre autorisé par la loi» : «Ils peuvent faire usage de leur arme lorsque des individus armés portent atteinte à leur intégrité physique, ce qui était le cas à Strasbourg, puisque le suspect a tiré au moins une fois dans leur direction».
Le journal énumère ensuite les cas de terroristes arrêtés. Sauf que ces terroristes – Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, accusés dans l’attaque de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, principal suspect dans la fusillade du Musée juif de Bruxelles, etc. –, ont été arrêtés dans d’autres pays européens qui n’ont apparemment rien à se reprocher et rien à cacher.
R. M.
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