Dangereuse tendance des chaînes privées à inciter au charlatanisme
Par Kamel M. – Un phénomène étrange prend des proportions anormales sans que les autorités compétentes, politiques et religieuses, interviennent pour y mettre fin. Ce phénomène concerne le charlatanisme qui occupe des plages horaires importantes sur un certain nombre de chaînes de télévision privées algériennes qui se joutent à enregistrer le plus d’audience possible dans ce qui s’apparente à une concurrence amorale.
Il ne se passe pas un jour sans que des charlatans autoproclamés imams, muftis et exégètes apparaissent sur les plateaux de ces télévisions, qui pour extraire un être maléfique du corps d’une victime prétendument possédée, qui pour déblatérer sur des histoires paranormales, le tout en mettant à contribution des figurants qui simulent la présence d’un démon en eux qui nécessite un exorcisme.
Ces pratiques visiblement inspirées de films d’épouvante, qui relèvent soit de la psychiatrie, soit de l’escroquerie, sont devenues monnaie courante sur ces chaînes qui agissent ainsi en toute impunité, en dépit de la gravité de cette tendance qui vise à abrutir le citoyen et à l’inciter à s’attacher aux mythes et aux croyances combattus par tous les vrais savants de l’islam et par la science.
De nombreux citoyens sont devenus accrocs à ces émissions débilitantes et l’Etat, à travers l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, ne réagit pas pour interdire le recours à ces méthodes dévoyées qui propagent l’obscurantisme. La justice est, elle aussi, interpellée pour cet abus de faiblesse qui consiste à exploiter l’état d’ignorance et de vulnérabilité d’un grand nombre de citoyens illettrés. Un abus censé être puni comme un délit pénal.
Cette nouvelle tendance n’est, d’ailleurs, pas dénuée d’intérêt pécuniaire. Les bénéficiaires machiavéliques de ce nouveau business lucratif sont, dès lors, passibles de poursuites judiciaires, une telle activité étant de toute évidence illégale.
Quand l’Etat va-t-il enfin sévir pour faire taire ces charlatans bonisseurs devenus une référence pour des millions d’Algériens qui s’enferment ainsi dans ce fétichisme et cette aliénation qui les distraient des véritables préoccupations et, plus grave, désagrègent la société ?
K. M.
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