Les dernières heures où tout risque de basculer : les scénarios possibles
Par Karim B. – A quelques heures de la clôture du délai de dépôt des dossiers de candidature à la présidentielle, plusieurs scénarios se dessinent. La persistance du rejet du cinquième mandat par un grand nombre d’Algériens donne lieu à de nombreuses lectures, dont certaines sont pessimistes et conjecturent une période d’instabilité dans le cas d’un passage en force du président en exercice.
En effet, dans le cas du maintien de la candidature de Bouteflika qui n’a toujours pas déposé son dossier au moment où nous rédigeons ces lignes, l’Algérie s’acheminerait inexorablement vers une confrontation durable entre les partisans du cinquième mandat et une partie de l’opinion publique foncièrement opposée à la reconduction du candidat à sa propre succession pour la quatrième fois consécutive.
Si ce scénario n’est pas validé, des sources informées n’ont pas exclu le report des élections pour raison d’instabilité. Les deux chambres du Parlement pourraient être sollicitées pour autoriser une période de transition, indiquent notamment nos sources. Mais, expliquent-elles, légalement, une telle décision devrait être justifiée par des «raisons valables» sur la base desquelles l’Assemblée populaire nationale et le Conseil de nation voteraient en faveur de cette période de transition après un report des élections.
«Si la présidentielle est reportée, le président en exercice aura l’obligation de continuer jusqu’au déroulement de nouvelles élections», précisent nos sources, ajoutant qu’«en conséquence, Bouteflika pourrait recourir à l’instance législative pour débattre de la question et envisager des solutions pour sortir le pays de cette impasse».
Pour nos sources, cette période de transition qui pourrait s’étaler sur deux ans, doit susciter l’adhésion de l’opposition avec laquelle la présidence de la République «devra mener des discussions». «De toute façon, si le président Bouteflika persiste à vouloir rester, il est obligé de coopérer avec tout le monde», concluent nos sources.
A ce stade, nous en sommes encore aux hypothèses tant le président Bouteflika n’a toujours pas réagi aux manifestations qui appellent à son retrait. Les Algériens retiennent leur souffle et prient pour que la sagesse et la raison priment.
K. B.
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