Comment les Algériens ont accueilli les dernières décisions de Bouteflika

élections Algériens
Aprèq l'annonce de la décision de Bouteflika, ambiance de fête à Alger. PPAgency

Par Hani Abdi  Les Algériens ont massivement commenté sur les réseaux sociaux les dernières décisions du président, Abdelaziz Bouteflika, de renoncer au cinquième mandat, de reporter l’élection présidentielle et de convoquer une conférence nationale inclusive pour un consensus sur la transition.

Des optimistes aux plus pessimistes, les commentaires vont dans toutes les directions. Il y a bien ceux qui considèrent le renoncement au cinquième mandat et le report de la présidentielle comme «une victoire du peuple fortement mobilisé». «Le peuple gagne la bataille, en faisant abdiquer le président Bouteflika», lance un internaute. «Bouteflika reporte les élections et retire sa candidature à un cinquième mandat présidentiel. Le peuple a vaincu !» estime un autre facebookeur.

«Le report des élections est un grand acquis des masses populaires. Il faut le préserver», assure un autre qui appelle à la poursuite de la mobilisation, loin de toute chapelle politique. Considérant que l’annulation du cinquième mandat et le report des élections comme une concession insuffisante, d’autres internautes se donnent déjà rendez-vous le vendredi 15 mars dans la rue. «On efface tout et on recommence», estiment de nombreux internautes. «Soyons des millions à travers le territoire national ce vendredi», lance Athmane Mazouz, député RCD, qui considère les engagements de Bouteflika à gérer la transition comme une «ruse» pour permettre au système de se régénérer sous d’autres formes.

«A chaud, c’est la victoire des vaincus. Il a retiré son dossier pour la simple et unique raison qu’il a un pied dans la tombe si ce ne sont les deux. Il a prolongé son mandat et sans élections, il a maintenu le personnel de son gouvernement, il va lui-même gérer la transition, il va lui-même organiser la conférence nationale et choisir et désigner qui devra y assister. Où est la victoire ? Il ne nous reste qu’à continuer le combat», affirme sur son compte Facebook Ahmed Badaoui, ancien syndicaliste.

Certains parlent d’entourloupe. «Les décisions annoncées de report des élections et du prolongement du mandat de Bouteflika est une manœuvre honteuse de faire semblant de tout bouger pour que rien ne bouge ! Une supercherie digne des pratiques mafieuses. Ne laissons pas faire, mobilisons-nous pour que cesse l’imposture. Mobilisons-nous pour réaliser notre rêve : une Algérie libre et heureuse», réagit Karim Tabbou, ancien premier secrétaire du FFS et actuellement président de l’UDS, parti non agréé. «Ce n’est pas une victoire, Bouteflika annule les élections et prolonge son mandat», affirment plusieurs autres qui parlent d’une «demi-victoire». Le match n’est donc pas encore terminé. «Le président Bouteflika joue aux prolongations», ajoutent-ils.

Pour Said Salhi, qui réagit également sur son compte Facebook, le véritable défi est le changement pacifique. «Vigilance et prudence, ne crions pas victoire, bien que ce qui s’est passé aujourd’hui est le fruit d’une grande réalisation du peuple algérien, héroïque et formidable, mais il faudra être attentif pour la suite, le véritable défi, qui est le changement pacifique et démocratique du système. Beaucoup de questions n’ont pas encore de réponse. Le renoncement du Président sortant pour un cinquième mandat et l’annulation des élections sont des mesures qui vont apaiser la rue mais le plus important reste à venir, la réédification de la nouvelle République», assure-t-il.

Globalement, les appels vont vers la poursuite du combat «pacifiquement» afin d’aboutir au changement voulu.

H. A.

Comment (21)

    mediene
    14 mars 2019 - 17 h 21 min

    Tirons les leçons du passe qui ont dejoués le peuple algerien en ce temps on croyaient ; aujoud’hui cette jeunesse qui en dehors de tout illusion d’admiration au president et a ses accolytes qui defraient le pays par la corruption et le laisser aller par des pots de vin a l’amerique et a la france appauvrissent le peuple aujourd’hui ils viennent encore nous imposer un lakdar ibrahimi valet des emirats et corrompu et a un premier ministre qui veut qu’on travaillent main dans la main alors les vingts annees passes du regne mediene de boutef ou nous etions

    Coup De Bluff
    12 mars 2019 - 16 h 03 min

    C’est la panique à bord. Le mandat de A.B. s’achève le 16 Avril 2019, et ayant retiré sa candidature, la constitution ne lui permet ni de reporter les élections, ni de proroger son mandat. Coincé, le clan a pensé à une conférence nationale inclusive,dans l’ultime espoir d’obtenir un consensus des partis politiques pro- clan,+ ceux qui ont toujours soutenu A.B,à le soutenir pour pouvoir prolonger son mandat de 2 ans au minimum. Un piège mortel,un consensus contre le peuple,qui risque d’avorter tous les efforts entrepris lors des manifs par des millions d’Algériens et d’Algériennes, afin de permettre au système de se régénérer, car il est l’agonie. Les nouvelles nominations, prouvent bien le coup de bluff porté au peuple. Le peuple n’abdiquera pas. L’ Algérie n’est pas une monarchie, mais une république démocratique et populaire, et son peuple uni veille sur elle. Plus que jamais, le peuple requiert les juges, avocats,et constitutionnalistes de lutter à ses côtés. L’histoire retiendra cette mobilisation extraordinaire pour faire partir un système moribond, afin de permettre la naissance d’une véritable république.

    rabah
    12 mars 2019 - 15 h 59 min

    Le régime a fait sortir ses baltagias 5 min après l’annonce des voyous qui parlent au nom de bouteflika.
    Ils criaient victoire. Le régime a même mis à contribution des chaînes fantoches arabes pour annoncer que le peuple algérien est content de la décision du cabinet noir de renoncer au 5ème mandat. Quels manipulateurs à 3 balles. Le régime continue de croire que les algériens sont idiots.

    Rabah
    12 mars 2019 - 15 h 07 min

    Il a demandé quelques mois et maintenant il pense rester plus de 5 ans car ces dicatateurs arabes ne quittent que quand ils sont morts. Jamais ils vivront dans la transparence. La ruse est leur métier.

    Lghoul
    12 mars 2019 - 14 h 58 min

    « La dernière décision » est simple a interpreter: C’est transformer un mandat en équivalent de deux mandats. Le 4ie va inclure le 5ie et le tour est joué. On a toujours parlé de faire d’une pierre deux coups non ?
    J’ai bien prédit qu’un jour on aura des mandats de 100 ans chacun.

    Tinhinane-DZ
    12 mars 2019 - 14 h 36 min

    Le choix de Bedoui et Brahimi est une erreur fatal. Vous avez montré au peuple que vous êtes toujours dans le recyclage pendant que vous parlez du changement. Brahimi ne doit même pas figurer sur la liste, car il représente les princes d’Arabie.

    Une autre erreur: Il fallait laisser au conseil constitutionnel d’annuler les élections et non au clan Bouteflika de le faire. Mais on dirait que Said a paniqué.
    Peut-être que le conseil constitutionnel allait déclarer Bouteflika inapt de par sa maladie, alors il y’a eu précipitation…Un scénario inverse est plausible aussi.

    Anonyme
    12 mars 2019 - 13 h 19 min

    Comment Bedoui celui qui hier refusait les salles pour l `opposition devient le premier ministre hahahaha … arrêtez de nous prendre pour des débiles messieurs qui avez séquestré le président pour travailler avec nom…… Ses frères n`ont aucune pitié et aucune dignité de laisser celui qui les a chochouté recevoir un aussi grand châtiment. el 3ou9ouba ……L`histoire sera témoin de votre comportement indigne…car vous avez détruit son patrimoine patriotique.
    Vous pensez réellement qu il n y a que ce clan qui peut mener le grand débat Algerien à la Française comme celui de Macron pour calmer les gilets jaunes. Vous vous fourrez le doigt dans l œil jusqu’ au coude messieurs les conseillés du système Franco- Algériens. Cette période n`est qu’un gain de temps pour détruire les preuves des grands livres comptable du vol et du viol de la république comme les prêts d`investissement détournés et servant à importer de France du matériel sans payement de douane de Sidi Said (UGTA) pour ses nombreuses compagnies (un lobby de la communication) gérées par son fils.

    Anonyme
    12 mars 2019 - 13 h 02 min

    Dès sa première élection, Bouteflika a été une erreur pour l’Algérie. Le voir s’accrocher, lui et son gang, sans la moindre goutte d’amour propre est vraiment un spectacle hideux. Ils doivent partir, personne ne les respecte en Algérie.

    no news
    12 mars 2019 - 9 h 55 min

    l’algerien est toujours pret a celebrer avant la victoire. les gens qui luttent de longue duree jusque la derniere bataille est gagnee ne celebrent pas mais pleurent leurs amis qui ne sont pas revenus. Nos vrais moudjahids n’ont jamais celebres leurs victoire. Commencons a penser dans la duree pour gagner contre cette mafia. Le jour ou le nouveay systeme nous dira comment ils vont juger le clan et recouvrir les biens voles, je commence a dire qu’on est pas loin de la victoire

    DZA
    12 mars 2019 - 9 h 42 min

    Bouteflika, en illusionniste de grand talent, ne cède rien aux exigences du peuple. Les mesures qu’il vient de prendre sont anticonstitutionnelles, et ne servent que sa pérennité et celle de son système au pouvoir contre la volonté du peuple.
    L’oligarchie a besoin de temps et elle l’a pris par cette décision opposée aux revendications pacifiques du peuple.
    Bouteflika propose du vent aux revendications du peuple.
    L’avidité du pouvoir et le mépris du peuple par des gouvernant sans scrupules, n’augurent rien de bon.

    Le peuple n’est pas dupe, il continuera sans doute à revendiquer dans la sérénité et avec intelligence ses droits de souveraineté sur son devenir et son avenir.

      Anonyme
      12 mars 2019 - 14 h 37 min

      Encore du mépris et de l’insulte envers le peuple.Il cherche à gagner du temps afin que le système se redéploie et le mouvement populaire se lasse.
      Il n’a fait aucune concession.Renoncer au 5ieme mandat et reporter les élections est synonyme de prolongement du quatrieme.Au delà du 28avril,qui gouvernera le pays.Ce sera toujours lui,donc ,constututionnellement illegitime.La dictature s’installera perniciusement avec la complicité de Macron.
      Rien n’a changé.La transition sera gérée par lui.Et on revoit revenir des figures du système.Bedoui qui a toujours refusé l’agrement entre autre au patriote Karim Tebou,qui empèche les réunions des partis de l’opposition et traite la Harga comme un acte penal.Bouteflika et un grand manoeuvrier et un rancunier.Il ne fermera pas les yeux sur sur ce qui s’est dit sur lui.
      Le mouvement doit garder la pression!!!

    BJ
    12 mars 2019 - 9 h 14 min

    Certains appeleront encore à manifester et utiliseront le Peuple pour arriver à leurs fins. Derrière chaque révolution il y a un groupe de puissants (voir l’histoire des révolutions dans le monde) qui ayant été exclus du pouvoir veulent utiliser le Peuple à leur seul profit pour dégager une bourgeoisie et prendre sa place (exemple, un Rebrab qui souhaitent chasser un Haddad). Ces groupes d’intérêt n’ont qu’une seule ambition: prendre le pouvoir à la place des autres. La révolution française n’est que l’histoire de la bourgeoisie entreprenariale qui chasse la noblesse de robe en utilisant le Peuple pour ce faire avec un appui étranger (Angleterre en l’occurrence, pays d’où viennent véritablement les idées des « lumières ».

    Le Peuple ne peut avoir voix au chapitre que lorsque des éléments significatifs de démocratie directe apparaissent (beaucoup plus facile à mettre en place au niveau local) ou lorsque les mandats électifs sont impératifs.

    Ceux qui pousseront le Peuple dans la rue encore et encore ne l’aiment pas car ils ne veulent pas plus de démocratie, ils veulent prendre la place de la caste existante et sont prêts pour ce faire à prendre des appuis étrangers (américains évidemment en l’occurrence, Amérique qui a toujours souhaiter damner le pion à la France en Afrique et qui si elle contrôlait le gaz algérien tiendrait l’Europe encore plus sous sa coupe).

    Voilà pourquoi le Peuple doit s’impliquer à fond dans le processus de transition en devenant une véritable force de proposition par le biais d’assemblées citoyennes et en étant très attentifs à ce que le processus soit mené effectivement.
    Espérer une chute de tout le système politique brutalement est la pire chose qui puisse arriver au pays, je dis bien la pire contrairement au utopistes qui vocifèrent sans se rendre compte de ce qu’ils disent. Les tunisiens l’ont fait, aujourd’hui ils s’en mordent encore les doigts et beaucoup rêvent d’Algérie. Les lybiens n’ont plus de pays. Il y a les idéaux et puis il y a la réalité concrète d’un pays. Ceux qui dénoncent sans cesse les gabegies du prétendu « système » doivent être invités à débattre publiquement avec les cadres politiques face à tous (ce qui malheureusement n’a jamais été fait, et qui ne dit mot consent, voilà pourquoi nos politiques sont priés de bosser et de s’exprimer) . Que chacun apportent ses preuves, que les corrompus soient jugés et condamnés mais que les diffamateurs soient poursuivis et punis.

    Tahya El Djazayer

      JT
      12 mars 2019 - 9 h 34 min

      vous arriver a respirer tout en disant autant de bêtise?

        BJ
        12 mars 2019 - 10 h 32 min

        On me l’a déjà faite celle-là mais c’est vous qui manquerez d’oxygène si vos souhaits se réalisent à moins que vous soyez un planqué vivant chaudement à l’étranger. Aucune révolution au monde n’a débouché sur la prospérité (hormis bien sûr les revolutions industrielles), vous entendez M onsieur, Aucune !!!

        Seule les mutations politiques progressives et non violentes débouchent sur la prospérité d’un peuple.

        Les exemples sont pléthores. La Suisse, les pays scandinaves sont des exemples à suivre. L’évolution deur système s’est faite progressivement. Mais enfin si vous souhaitez la révolution vous déchanterez je vous le garantis.

    fatigué
    12 mars 2019 - 8 h 59 min

    Mais de quelle victoire parle t on ? il n’y a plus de 5eme mandat certes mais il y a une tacite reconduction du 4eme mandat pour une durée indéterminée, durée qui pourrait durer beaucoup plus que le 5eme mandat.

      BARAKAT C'EST BARAKAT
      12 mars 2019 - 11 h 55 min

      les frères de bouteflika ont par leur manœuvres du retrait du 5 eme atteint leur objectifs rêvés plus qu ils ne pensaient.
      les personnalités choisis sont indiscutables elles représentent le système indéboulonnable, refusé par le peuple et ont menti au peuple ont disant que le president jouissait de tt ses facultés au passé.ils n’ ont aucun credit auprès des algériens la revolution pacifique doit continuer

    Kenza
    12 mars 2019 - 8 h 36 min

    Certes, le peuple gagne la bataille en faisant abdiquer le président Bouteflika, mais on est loin d’avoir gagné la guerre. Boutef qui renonce au cinquième mandat mais qui prolonge le quatrième, c’est une bataille remportée à 50% par le peuple et 50% par le système. Donc le combat continue. Il s’agit maintenant de continuer à mettre la pression et de ne pas les laisser mener cette seconde étape de notre combat à leur guise et avec leurs hommes: Le peuple doit être plus que jamais impliqué !
    Qui va doucement va sûrement. L’essentiel est que notre combat pour l’Algérie reste pacifique. Maintenant que le peuple est réveillé il s’agit de ne pas laisser ce système nous bercer d’illusions pour, encore une fois nous rendormir. Il faut plus que jamais rester éveillé et surtout GARDER L’ESPOIR.

    Derdour
    12 mars 2019 - 8 h 24 min

    Le report des élections veut tout simplement dire que le peuple n’est pas apte à choisir son président et c’est nous (le clan de Oujda) qui va le faire… affaire à suivre

    hamlaoui
    12 mars 2019 - 8 h 17 min

    La partie de jeu trouble, pour ne pas dire le match de foot, est terminée, vous voulez une prolongation, le peuple vous un temps pour une mort subite avant le temps réglementaire, 18 avril 2019. Vous n’êtes plus président , donc vous n’avez pas de licence pour jouer au-delà du 18 avril , date limite qui sera l’ultimatum de l’envahissement du terrain pas les fans de l’Algérie. L’arbitre BRAHIMI désigné par l’ONU sous contrôle de la communauté internationale les usa israel la France , le KU ; l’Allemagne , est disqualifié par le peuple algérien pour officier sur le terrain algérien. Fakou,

    Fellag
    12 mars 2019 - 7 h 57 min

    Un Bouteflika en peut cacher d’autres,le vieillard à pris sa retraite et le plus jeune reprend la relève,vu les changements décidé par le clan d’Oujda,rien n’a changé juste un prolongement du pouvoir à jamais,si le clan voulait vraiment un changement,il aurait dissout l’ANP et le Sénat,ainsi le conseil constitutionnel et son président comme Derbal,et pour la révision de la constitution c’ést aux nouveaux dirigeants élus démocratiquement de s’occuper,c’est une nouvelle arnaque a la Marocaine et rien d’autre, surtout ne pas arrêter à mi chemin,il faut poursuivre le mouvement jusqu’à la victoire finale,vive le peuple gloire à nos chahid et vrais moudjahid

    Zaatar
    12 mars 2019 - 7 h 55 min

    Pourtant cela ne demande pas un savoir extravagant. Il suffit juste de regarder quelles sont les conséquences à venir. Bouteflika sera encore président pendant au moins deux ans. C’est ce qu’il voulait en fait, en se représentant il a dit qu’il organiserait une élection anticipée en ne se portant pas candidat. D’une certaine manière il veut obtenir ce qu’il veut d’une autre façon. Et en attendant cette prochaine élection le pouvoir a tout le temps de préparer cette échéance en tenant compte de la nouvelle donne, celle du peuple qui a réagit de la sorte.

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