L’usage de la force est un aveu de faiblesse

manifestations police
Le dispositif policier est de plus en plus important. PPAgency

Par Mesloub Khider – En cette période de soulèvements populaires déferlant partout dans le monde, depuis la France (avec les Gilets jaunes) jusqu’au Soudan, en passant par le Venezuela et l’Algérie, l’unique réponse apportée par les gouvernants aux manifestants revendiquant leur droit de vivre dignement est la répression.

De toute évidence, dans tous les pays en proie aux révoltes sociales et politiques, l’Etat muscle son bras armé, affirme sa puissance, manifeste sa force écrasante, dresse des remparts de plexiglas pour défendre son ordre établi. Aux revendications légitimes du peuple, il répond toujours, avec plus de férocité, par la répression. Quand la répression policière ne suffit pas à tempérer les ardeurs des manifestants pacifiques, l’Etat déploie l’armée pour procéder à la «pacification» du pays, parfois par l’usage de balles réelles contre les civils, comme au Soudan où plus de 120 personnes ont été tuées par la junte militaire dans la répression contre la contestation.

Aujourd’hui, la répression policière prend de nouvelles formes. En effet, la police s’appuie sur un armement toujours plus impressionnant et sophistiqué pour défendre l’ordre établi. Outre l’exhibition effrayante d’un redoutable équipement répressif à la technologie meurtrière effroyablement développée, l’Etat n’hésite pas à déployer des milliers de forces de l’ordre lors d’une simple manifestation pacifique. Manière épouvantable d’intimider et de terroriser les manifestants. Moyen terrifiant de dissuader et de décourager les manifestants.

En France, jamais depuis la Commune de Paris de 1871 et la Guerre de libération nationale de l’Algérie (1954-1962), on a assisté à un tel déchaînement de violence contre la population civile. En effet, avec les manifestations des Gilets jaunes, les violences policières ont été extrêmement sanglantes. A chacune des contestations organisées le samedi, on a dénombré des centaines de blessés graves causés par la répression policière. De nombreux manifestants ont été éborgnés par les tirs des flashball. Plus grave, contre les manifestants, la police française utilise régulièrement des armes de guerre. A chaque manifestation des Gilets jaunes, les forces répressives vident leurs réserves de gaz lacrymogènes et de grenades, preuve de l’acharnement de ces forces de l’ordre à charger et à mater violemment les manifestants. De surcroît, au cours de ces opérations de répression, outre l’usage inattendu de blindés militaires pour réprimer les manifestants, le gouvernement Macron a appelé en renfort l’armée pour suppléer les forces policières dans le maintien de l’ordre établi.

Ainsi, rien n’arrête l’escalade répressive policière. De manière générale, ces dernières années, lors des manifestations, les forces de l’ordre utilisent fréquemment des LBD (Lanceurs de balle de défense). En France «démocratique», cette arme de guerre a été introduite en 1995. Le LBD 40, ressemblant à un fusil, possède la précision d’une arme de guerre.

Le LBD a été initialement employé par les policiers de la BAC (Brigade anticriminalité) patrouillant dans les quartiers populaires, ces cités-dortoirs où sont parquées les classes populaires, assimilées aux «classes dangereuses». Après expérimentation sur les populations paupérisées souvent issues de l’immigration, cette arme de guerre s’est généralisée, banalisée, «démocratisée», puisqu’elle sera ensuite massivement utilisée lors des répressions policières contre les manifestants pour pacifier leurs ardeurs revendicatives, leur apprendre la docilité, l’obéissance, la soumission. Aujourd’hui, aussi bien dans les manifestations que dans les quartiers populaires, les forces répressives n’hésitent pas à utiliser fréquemment cette arme de guerre contre la foule. Les blessures occasionnées sont souvent très graves. Et le nombre de personnes blessées, mutilées et même tuées par cette arme de guerre est considérable.

Au reste, les Lanceurs de balles de défense (LBD) introduisent une véritable logique de guerre. Cet arsenal de guerre a pour «vocation» de mutiler et de terroriser la population insubordonnée, insoumise, révoltée.

En fait, ces dernières décennies, les répressions policières s’étendent toujours des marges de la société turbulente vers la population civile urbanisée pacifique. Particulièrement vrai lors des mobilisations revendicatives, toujours en pleine expansion du fait de l’accentuation de la crise économique, du durcissement des mesures antisociales gouvernementales et de la disqualification des régimes despotiques partout contestés. Aussi assistons-nous à la banalisation de la répression, de la violence policière. Certes, au départ, la répression policière s’est exercée, en guise d’expérimentation, uniquement contre les marges de la société, la population «déviante», les classes pauvres des cités populaires. Mais avec l’aggravation de la crise économique et politique, sur fond de précarisation et de paupérisation de la petite bourgeoisie et de la «classe moyenne», accompagnée de révoltes sociales récurrentes, la répression policière s’est étendue de plus en plus à l’ensemble de la population, toujours autant massivement mobilisée dans les manifestations pour protester contre la dégradation de ses conditions sociales ou pour exiger le départ d’un régime dictatorial et mafieux, comme cela se déroule actuellement au Soudan et en Algérie. En effet, après avoir sévi longtemps particulièrement contre les manifestations radicales politiques et les quartiers populaires en ébullition, la répression policière s’exerce aujourd’hui contre toute la société civile, mobilisée dans les mouvements sociaux. Elle s’abat sans distinction sur tous les rassemblements, quel que soit le motif des revendications.

En fait, en cette période de crise économique systémique, accompagnée de révoltes sociales et politiques récurrentes, l’objectif de l’Etat est d’éviter l’occupation de la rue par le peuple. D’empêcher de transformer la rue en espace public de liberté. Car tout espace public de liberté occupé est propice au développement de la solidarité entre manifestants, à l’éclosion du débat politique entre égaux, à l’épanouissement d’une fraternité au sein du mouvement et, par voie de conséquence, à la naissance d’une force collective populaire capable de disputer le pouvoir aux instances dirigeantes dominantes. Autrement dit, la rue devient un contre-pouvoir.

Qui sème la répression récolte l’insurrection

En Algérie, aujourd’hui, à la faveur du soulèvement emblématique populaire contre le système, les vieux démons répressifs s’emparent à nouveau du Méphistophélès étatique algérien. Le prurit de la répression démange son corps policier, aujourd’hui sous tutelle de l’état-major de l’armée. Décidément, ce régime est né dans la guerre pour l’obtention de l’indépendance nationale, acquise grâce aux seuls sacrifices de la population, et se perpétue par la guerre livrée à la totalité de la population mise sous dépendance.

Ainsi va la société sécuritaire algérienne fondée sur une insécurité sociale et économique généralisée de la population. Le régime nous a toujours nourris de peur et de matraques. En Algérie, la pacification des mouvements sociaux s’opère toujours par la répression policière. La satisfaction des revendications démocratiques, par la militarisation de l’Etat (en vrai comme dans tout autre Etat démocratique bourgeois : l’usage de la répression policière, voire militaire dépend de la menaçante puissance de l’insurrection du peuple, la France des «droits de l’Homme nous le prouve actuellement»).

Paradoxalement, au moment où la «société civile» algérienne s’installe pacifiquement dans la rue pour la transformer en Agora, l’état-major de l’armée s’empare de l’Exécutif pour gouverner par la hogra. Au moment où le nouvel homme fort de l’inamovible régime honni et vomi, Ahmed Gaïd-Salah, appelle le peuple algérien pacifique à la modération de ses revendications (pourtant démocratiques), il ordonne, dans le même temps, à son bras armé, les forces de police, de réprimer sans modération les manifestants pacifiques. A croire que le pouvoir mise sur le pourrissement et le chaos pour justifier la mise au pas du peuple algérien, la militarisation des institutions algériennes avec comme corollaire l’encasernement de toute l’Algérie.

La répression ne peut qu’enhardir la colère et renforcer la détermination du peuple algérien, déjà aguerri, à poursuivre son combat contre ce régime grabataire illégitime. La répression contre le mouvement ne peut que le rendre encore plus populaire. Qui plus est, les Algériens, victimes de violences policières, vont se radicaliser et comprendre la véritable nature de l’Etat : être au service de la classe dominante et gouverner par la répression au besoin. En outre, l’opposition du peuple algérien aux violences policières va fédérer leurs forces pour mieux organiser leur résistance et contribuer ainsi à la convergence de leur lutte afin d’instaurer une société authentiquement démocratique et égalitaire, en rupture avec l’ancien système.

 

Ironie de l’histoire, une giboulée de matraques ou une averse de gaz lacrymogènes aiguise davantage la conscience politique d’un peuple que des années de militantisme professé par des partis politiques. La répression policière accélère l’émergence de la conscience de classe plus rapidement que des années de campagnes électorales. De fait, les campagnes-mascarades électorales ont exactement l’effet inverse : elles contribuent à émousser la conscience de classe, à désamorcer un mouvement subversif en période révolutionnaire, à dévoyer le peuple de son projet d’émancipation. Ahmed Gaïd Salah, en fin stratège, a bien compris le pouvoir d’érosion de la conscience et de démobilisation politique des élections. De là s’explique son insistance obsessionnelle à inviter diligemment les Algériens aux urnes, ces réceptacles funéraires des revendications émancipatrices du peuple algérien en révolte. L’élection est l’antidote de la Révolution. En particulier quand le peuple est sur le point de reconquérir sa liberté par l’instauration de son propre pouvoir, fondé sur une authentique démocratie directe, horizontale, dirigée par ses représentants élus et révocables. En vérité, la démocratie représentative des riches est l’arme des classes possédantes braquée contre le peuple pour lui imposer leur «dictature constitutionnelle».

Au reste, à présent, la répression permet au peuple de comprendre la fonction réelle de la police dans une société de classe. En effet, la police n’a qu’une seule fonction : et ce n’est certainement pas de faire la circulation, ni de lutter contre la délinquance (par ailleurs sous-produit de la société de classe car la misère engendre immanquablement la criminalité). Dans tous les pays, la police est créée pour mater les révoltes et maintenir l’ordre existant ; autrement dit, pour assurer la protection et la tranquillité des classes possédantes.

Aujourd’hui, en cette période de soulèvement populaire contre le système, après quelques semaines de complaisante bienveillance, le régime opaque casqué algérien dévoile son véritable visage. Après une courte phase de «tolérance» débonnaire et calculée, à nouveau la répression policière s’abat sur le peuple algérien. En effet, actuellement, sous divers prétextes, comme avec la dernière lubie du général Ahmed Gaïd-Salah d’interdire l’emblème amazigh lors des manifestations, pourtant, quatre mois durant, librement brandi dans toutes les villes d’Algérie sans soulever aucune hostilité parmi la population algérienne (arabophone), ni de condamnation de la part du pouvoir nébuleux actuel, la répression a pris des proportions inquiétantes, notamment avec l’arrestation et l’emprisonnement de plusieurs dizaines de manifestants. En outre, au cours des dernières manifestations, notamment lors des 18e et 19e vendredis, la police a multiplié les provocations, les arrestations, l’usage de teasers, de canons à eau et de grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants pacifiques.

Dans son dernier communiqué, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a qualifié le comportement des forces de l’ordre de «répression injustifiée et choquante». Pour la LADDH, «le pouvoir politique procède à contre-courant, en privilégiant la solution de la force et la répression contre le peuple pacifique qui a montré beaucoup de retenue et de responsabilité. Les choix du pouvoir ne feront qu’envenimer le climat au risque de mener le pays vers l’irréparable et le chaos».

En tout état de cause, en France comme en Algérie, au Soudan comme au Venezuela, l’usage de la force par l’Etat est l’expression de sa faiblesse. Quand la force devient son seul moyen de gouvernement, cela indique que le pouvoir n’a aucune (sortie) politique à proposer ; plus aucun programme social et économique à offrir au peuple réduit à la paupérisation.

Cela signifie surtout que les classes dirigeantes ont brûlé toutes leurs cartouches. Elles ne gouvernent qu’à coups d’escarmouches. Avant de tomber comme des mouches. Sous l’assaut du peuple qu’aucun pouvoir n’effarouche.

M. K.

Comment (17)

    Vive Gaïd Salah
    4 juillet 2019 - 18 h 18 min

    Vive Gaïd Salah l’homme du grand changement de la deuxième république populaire et démocratique comme la était jadis l’Algérie au temps de l’élection légitime et glorieuse de Feu Boumedienne
    le grand Moudjahid qui a su protéger l’Algérie de toute intervention de nos ennemies de l’intérieur
    comme de l’extérieur !!
    le Général de corps d’armée Gaïd Salah doit s’occuper des élections libre et démocratique
    et que se soit les militaires qui s’occupe de compter les voix car nous avons confiance
    que dans notre armée !
    Vive Chouadas,Palestine,Polisario,

    Anonyme
    4 juillet 2019 - 15 h 38 min

    Analyse pertinente Mr Khider, même si pour être objectif, il faut reconnaître que les manifestations en France et en Algérie, ne sont pas tout à fait comparables, de par leur ampleur (beaucoup plus importante en Algérie), et par leur caractère plus ou moins pacifique. En Algérie les manifestations sont totalement pacifiques, alors qu’en France il y avait au sein des Gilets Jaunes une minorité (j’ai bien dit minorité) violente. De plus lors de certaines manifestations, s’étaient joints des groupuscules extrémistes violents (parfois venus d’autres pays européens) comme les Black Blocs. Je ne dis pas ça pour exonérer les forces de l’ordre de leurs dépassements. Il y a eu plusieurs fois un usage incohérent et disproportionné de la force, et des bavures, mais il ne faut pas oublier que le bilan arrêté au 13 mai 2019 par le ministère de l’intérieur dénombrait quand même 1797 membres des forces de l’ordre blessés (contre 2448 manifestants).
    Les manifestations pacifiques (comme celles de « la marche pour le climat ») n’ont engendré aucun blessé.
    Autre principale différence : l’ampleur des manifestations. A leur apogée les manifestations des Gilets Jaunes n’ont pas réussi à mobiliser plus de quelques centaines de milliers de personnes, alors qu’en Algérie on a réussi à mobiliser des millions de personnes (jusqu’à 20 millions). Si 20 millions de Français étaient descendus dans la rue, Macron aurait sauté, c’est sûr. De plus les Français ont l’occasion périodiquement de dégager les élus qui ne les satisfont pas, à travers des élections non truquées (ils n’attendent pas depuis 57 ans), ce qui n’est pas le cas chez nous.

    kad
    4 juillet 2019 - 12 h 14 min

    Cette article est très suspect, en effet, en faisant mine de citer tous les pays et notamment la France, c’était juste un survol furtif, pour s’appesantir sur notre pays pour essayer de suggérer que l’usage de la force publique engendre la « révolte ». Pourtant la France a été la plus répressive et la plus sauvage envers les gilets jaunes. Que ce monsieur se rassure chez nous ça restera SALMIA quitte à ruiner ses désidérata les plus intimes.

    Anonyme
    3 juillet 2019 - 18 h 25 min

    Vous avez raison, chez nous, Gaïd Salah montre de plus en plus son vrai visage. Il ne veut pas que le système change, Il a profité du hirak pour renforcer son pouvoir et éliminer des concurrents qui le gênaient. Mais depuis qu’il a obtenu ce qu’il voulait, il veut mettre fin progressivement à ce hirak, pour garder le pouvoir.

    Elephant Man
    3 juillet 2019 - 18 h 06 min

    Vous comparez l’incomparable le Soudan (Béchir →→ Arabie Yehoudite et EAU qui ont placé leur pion al Burhan), Venezuela les partisans de Gaïdo le sioniste manifestent avec le drapeau isRatHellien … donc des regime change ou tentative de regime change avec nombreux coups d’État foirés au Venezuela le Président Maduro ayant été élu démocratiquement !!!
    Enfin, transition = CHAOS, je vous rappelle que Monsieur Ramtane LAMAMRA a sillonné la planète entière pour organiser des élections présidentielles toujours avec brio et dernièrement à Madagascar… Sans omettre les exemples Irak initialement, plus près les actuelles Libye Tunisie sans parler de la Syrie où ils ont vainement tenté de faire tomber le Président Bachar Al Assad afin d’établir un gouvernement de transition …bref ce ne sont pas les exemples qui manquent.
    Je réitère que Monsieur Ramtane LAMAMRA ce vrai PATRIOTE organise les élections présidentielles et se présente à l’élection présidentielle par là même.

    C'est assez judicieux ...
    3 juillet 2019 - 15 h 01 min

    …de mettre en parallèle les systèmes répressifs français et algérien car ils mènent tout en tandem.
    De même, on peut disserter sur le même tandem de « corrupteurs-corrompus ». C’est un vieux couple d’amants diaboliques. N’est-ce pas les français qui disent que voler ce n’est pas interdit, mais, c’est se faire attraper qui l’est.
    Ils disent aussi, plus le mensonge est gros et plus il passe !
    Nos officiels aussi ont retenu les leçons de leurs maîtres !
    C’est grâce à leurs milliards subtilisés à l’Algérie que des pans entiers de l’économie française tiennent debout, mais se permettant quand-même le luxe et l’audace, de façon éhonté, de traiter le petit peuple qui manifeste pacifiquement de « Hizb França » !
    Décidément, « Plus c’est gros, plus ça passe » ! Et l’élève a dépassé le Maître !

    MELLO
    3 juillet 2019 - 10 h 35 min

    Un départ raté depuis une certaine ouverture démocratique née au forcept d’une mini revolution , ayant coûté tout de même quelques 500 morts dus a l’intervention des services. Deux années après, L’euphorie générale prometteuse a laissé place a un cauchemar sans lendemain . La suspension des élections de 1992 a fait couler trop de sang , avec une barbarie et une sauvagerie inégalées , traduction d’une haine profonde , peut être refoulée depuis très longtemps.
    La colere, la rancoeur et la soif de vengeance de ceux qui sont de l’autre bord du pouvoir, exécutant des milliers d’anonymes sans explication . L’Algerie fut touchée dans ses fondements : famille contre famille, frère contre frère , tribu contre tribu et au final clan contre clan .
    Aujourd’hui, comment les Algeriens peuvent ils s’accepter dans leurs différences qui les ont menée si loin la violence ?. Comment pourront ils se pardonner ou se réconcilier ?. Chaque camp , malheureusement , est ancré dans ses certitudes et personne n’est près a changer d’avis. Une fracture trop grave sépare les Algériens de leur gouvernants ; il y a une Algerie des chefs , avec leurs comptes en banque et leur famille a l’etranger, il y a l’autre Algerie des moins nantis qui se debattent dans des problemes de survie inouis.
    La normalisation des institutions , menée depuis l’élection de Bouteflika , est maintenant achevée. Difficile de denouer l’échafaud monté par l’autorité supreme, sous la conduite du President assisté en cela par une garde opaque faite de tout ces services sécuritaires, sécurisés par une distribution alléchante de la rente. Tous les « illuminés » du pouvoir trouvaient en la venue de Bouteflika , l’homme de la situation , sauf un …C’était Khaled Nezzar dont la déclaration provoqua un seisme au sein de la coupole. Il l’avait d’abord qualifié de marionnette, avant de se demander a quel intérêt repond cette mise en scelle de tels canassons ? En ajoutant que seuls des palefreniers sont en mesure de les soigner …
    Aujourd’hui le peuple qui manifeste a Alger et dans toutes les contrées d’Algérie , n’est plus le même que celui de 1988, celui de 1991 ou encore celui de 2001. Il a muri en exprimant , pacifiquement , sa volonté a changer le système , a choisir ses dirigeants et d’avoir son mot a dire sur les institutions de l’Etat. Avec , un peu plus de recul , ce serait une bouée de sauvetage aux services de sécurités engagés depuis très , très longtemps dans des missions qui l’accablent.

      Karamazov
      3 juillet 2019 - 16 h 53 min

      La fin du voyage yek ?
      té une histoire!

      Il y avait chinou un inspecteur du permis de conduire. Il avait pris une satané habitude de faire descendre les candidat en rase campagne loin du village quand ils avaient raté leur examen. Ils se tapaient ainsi des kiloumites pour rentrer.

      Un jour un candidat libre qui conduisait avec sa propre voiture, passait son permis . A cinq kiloumites du village , linspictor, lui dit: ehbète ! Le candidat le regarda et lui di: bla… ghir enta li tahbète !

      Alors, d’ici quelques mois on verra bien chkoun yehbète!

        MELLO
        3 juillet 2019 - 19 h 33 min

        Honnêtement , Karama , ce mouvement est considéré par ces millions de citoyens , IRREVESIBLE.
        Quelqu’un avait dit : la marche arrière est cassée.
        Si les otages descendent et laissent les pirates vivants, des corps seront déchiquetés.

    Karamazov
    3 juillet 2019 - 10 h 17 min

    « En tout état de cause, en France comme en Algérie, au Soudan comme au Venezuela, l’usage de la force par l’Etat est l’expression de sa faiblesse ».

    Je n’irai pas vous reprocher votre goût pour les paradoxes car moua avec mes trois derniers neurones invalides j’aurais dit que l’usage de la force est l’expression de la force tout simplement.

    Et comme dab je prendrai le chemin de l’âne-à-lyse à l’envers pour subodorer le contraire.

    Le pouvoir semble avoir repris le contrôle de la situation pour passer à l’étape suivante pendant que le statut quo se reconfigure avec ses vielles structures que le Hirak a revitalisées qui se re-reserve leurs près-carrés.

    Je ne sais pas ce que l’entêtement du Hirak donnera , je parle de ce dont le Hirak accouchera , tout en ayant la conviction, qu’il ne sortira rien de bon, car on a déjà vu ce dont notre société accouche en période de crise.Ce n’est que de cela que dépendra la réaction du Système qui n’entend rien céder.

    Mais pendant que le Hirak s’entête , il y en a qui se bousculent au portillon alors que d’autres ont déjà embarqué dans le processus concocté par le Système pour être au premier rang .

    Mais je crois que , perdu dans vos louanges au Hirak, vous refusez de voir , que la société, celle qui active et qui a profité du Système jusqu’à présent, et pas celle qui attend, n’entend pas non plus céder au Hirak ou lui confier son destin ou dans cette crise être la perdante.

    C’eût été là qu’il eut fallu concentrer votre analyse et non dans des élucubrations sur le Dindou !

      Zaatar
      3 juillet 2019 - 10 h 28 min

      Bonjour Karamazov,

      j’ai maintenant la certitude que le nouveau panorama est en train de se reconfigurer. Il a été déjà dessiné même. Je n’irais pas jusqu’à dire on prend les mêmes et on recommence, mais dans le fond c’est la même sauce qui a été concoctée.

        Karamazov
        3 juillet 2019 - 10 h 59 min

        Azul Khouya Zaatar,

        « Je n’irais pas jusqu’à dire on prend les mêmes et on recommence, mais dans le fond c’est la même sauce qui a été concoctée. »

        Si, c’est la même bouillabaisse, sans les poissons !

        Nous depuis le début nous avions dit qu’une société ne peut donner que ce qu’elle a . Mais nos producteurs de mots ont affirmé le contraire en important toute la théorie disponible pour l’accoler à notre situation.

        C’est ce qu’on appelle faire feu de tout bois. Confondre le mouvement des gilets jaunes et mouvements protestataires du Venezuela, du Soudan et d’Algérie , c’est prendre témérairement des raccourcis faciles.

        Quelle que soit la légitimité de la revendication des gilets jaunes , l’usage de la force par l’Etat français est justifié par la violence inouïe des gilets jaunes qui s’est faite plus remarquée que la riposte des forces de l’ordre.

        Et je lui rappelle qu’aux élections européennes ce mouvement des gilet jaunes s’est ramassé une veste face à Macron qui même au RN s’en est finalement bien tiré. Il aurait dû prendre un peu de graine à ce niveau pour tirer des conclusions sur ce qui se passera chez nous en cas d’élections présidentielles ou législatives.
        La compassion pour les gilets jaunes n’a pas fait perdre la raison aux électeurs français. Quid de l’Algérie !

        Alors : Macron, GS, Maduro, et les Généraux Soudanais, même combat ?

        Je te parie que tous ceux qui tressent aujourd’hui des lauriers au Hirak, vont bientôt tourner casaque…

          Sam
          3 juillet 2019 - 11 h 41 min

          Ben pour la France il suffit de faire le comptage des blessés de part et d autre et on saura qui est violent

          Zaatar
          3 juillet 2019 - 12 h 20 min

          Re cher Karamazov,
          « Je te parie que tous ceux qui tressent aujourd’hui des lauriers au Hirak, vont bientôt tourner casaque… »

          j’en ai même l’intime conviction. On a été abreuvé de ce laitage depuis près de 60 ans maintenant.

          MELLO
          3 juillet 2019 - 15 h 09 min

          Depuis plus de 50 ans , l’Algerie ressemble a un avion détourné . Le chef des pirates de l’air , s’appelait Boumediene , puis Chadli , puis…. puis Bouteflika . Les otages , eux n’ont pas changé , il s’agit toujours du peuple Algérien .
          Biensur , ce détournement ne prendra fin qu’une fois les otages libérés. Pour atteindre cet objectif , cher Karamazov , il faudrait :
          – Soit un groupe d’intervention , spécialisé, vient de l’extérieur de l’avion pour libérer les otages,
          – Soit les pirates se rendent et les otages sont automatiquement libérés.
          – Soit les pirates continuent leurs oeuvres et a ce moment , les otages se revoltent pour acquerir leurs libertés.
          that’s the question , because…
          Etant en plein ciel , une intervention exterieure n’est pas a l’ordre du jour, ce qui rend la premiere hypothese impossible.
          Pour se rendre et se repentir des atrocites et autres déviations commises , les pirates doivent avoir un minimum d’humanisme. Comme le degré d’humanisme est proportionnel au degré d’ instruction , donc cette solution n’est nullement a prévoir.
          A défaut des deux premières solutions , il ne restera aux otages , donc au peuple que de se prendre en charge en décidant de son propre sort.
          Mais la suite , oui la suite , pour qu’un régime politique totalitaire chute, trois conditions a reunir:
          – le régime fait faillite,
          – le peuple est mécontent,
          – l’opposition s’organise contre le régime.
          La fin de ce voyage , effroyable, est alors pour bientôt.

    Zaatchi
    3 juillet 2019 - 9 h 48 min

    Mr khider nous a servi une grande tchectchouka tout est passe la france le Venezuela le lbd40 la democratie horizontale pour poser gaiid salah au dessus du plat.Sachez monsieur que le petit peuple apprecie et fail confiance a gaid salah plutot qu au reste.N en deplaise a tous les pousses tournes en bas

    Zaatar
    3 juillet 2019 - 8 h 16 min

    C’est dans les atouts de H’mida. De toutes les manières, en aucun cas il ne lâchera du lest, d’autant plus qu’il se retrouve dans une position très inconfortable avec ces 19 vendredi consécutifs. On devrait normalement s’attendre à un durcissement du contexte et une dégradation progressive du climat et une tension de plus en plus forte au fur et à mesure du temps. Le nombre des emprisonnements va augmenter sans cesse. Les intimidations vont se durcir. Les libertés de chacun vont s’amoindrir. Les champs de l’expression vont se rétrécir sans cesse. Et les procédures de transition vont s’accélérer avec des nominations à tort et à travers, d’ailleurs cela a déjà commencé au niveau de la justice. Comme en thermodynamique, les lois des échanges sont les mêmes. Si la pression monte, il faut bien une compensation quelque part, sans cela c’est l’inévitable explosion.

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