Athlètes et supporters intimidés : quand le sport fait peur aux politiques

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Les jeunes supporters de plus en plus politisés. PPAgency

Par Kamel M. – Le sport fait de plus en plus peur aux politiques. Après la sanction prononcée contre des supporters d’Aïn M’lila qui avaient brandi une banderole jugée «offensante» à l’égard des Al-Saoud et l’expulsion d’Algériens qui ont scandé des slogans du hirak lors de la Coupe d’Afrique des nations en Egypte, on apprend que les autorités américaines viennent de mettre en garde sévèrement les athlètes américains contre «toutes protestations politiques» lors des Jeux olympiques de Tokyo en 2020.

Les régimes politiques de par le monde, en perte de crédibilité, craignent, en effet, que les activités sportives et culturelles qui drainent les foules n’affaiblissent leur pouvoir en ces temps marqués par de grands bouleversements dans le monde. La multiplication des conflits armés et le retour du spectre de la dictature sous des formes autrement plus sournoises font se soulever les citoyens où qu’ils soient contre les stratégies désastreuses qui menacent toute la planète et qui leur ont fait prendre conscience de la nécessité de les contrer.

Aux Etats-Unis, le régime de Trump, à travers ses institutions sportives officielles, a prévenu les athlètes américains qu’en cas de protestations politiques lors des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo, «ils devront en assumer les conséquences». Une menace à peine voilée qui trahit un malaise profond dans la relation entre les gouvernants et les gouvernés, jusques et y compris dans les démocraties occidentales les plus développées.

La mise en garde de Washington fait suite à la dénonciation par deux athlètes américains des inégalités sociales dans leur pays. Les deux sportifs ont été lourdement sanctionnés. Et la réaction de l’establishment américain risque d’être plus sévère au cas où ses injonctions ne seraient pas respectées. «Une réprimande ne sera pas suffisante pour les autres athlètes dans des cas similaires», avertit un responsable américain. Les sportifs, dans cette «grande démocratie», seront contraints de signer une charte pour s’engager à «ne pas effectuer de remarques politiques», faute de quoi ils seraient exclus des compétitions.

En Algérie, le hirak, qui a commencé dans les gradins des stades de football, a été «jeté dans la rue» et «porté à bras-le-corps par tout le peuple».

K. M.

 

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