FFS : «La responsabilité de cette crise dangereuse incombe au pouvoir illégitime»
Par Mounir Serraï – Le Front des forces socialistes (FFS) dénonce l’entêtement du pouvoir à vouloir imposer sa feuille de route qui consiste en l’organisation des élections au plus vite. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, le plus vieux parti de l’opposition estime que la crise politique qui secoue le pays a atteint «un stade dangereusement critique dont la responsabilité incombe aux tenants d’un pouvoir illégitime, impopulaire et autoritaire qui, pour se maintenir coûte que coûte, a décidé unilatéralement d’imposer sa feuille de route en organisant une élection présidentielle à brève échéance».
«Pour neutraliser toute opposition à cette feuille de route, ce pouvoir de fait a multiplié et intensifié les actes de répression, en procédant à des interdictions systématiques des activités politiques et associatives dans l’espace public, à des interpellations et arrestations violentes qui ciblent des militants politiques, des acteurs sociaux et des manifestants du mouvement révolutionnaire pacifique, et à la fermeture des canaux médiatiques indépendants», relève le FFS pour lequel «cette stratégie répressive n’a pas épargné des acteurs politiques et des leaders d’opinion arrêtés illégalement et emprisonnés sans jugement».
«Voulant la convocation à tout prix du corps électoral le 15 septembre et des élections avant la fin de l’année, ils vont jusqu’à adopter de façon expéditive, et au pas de charge, deux projets de loi liés au régime électoral et à l’autorité d’organisation des élections par un Parlement illégitime et impopulaire, ce qui relève d’un acte politique suicidaire, tout en restant insensibles au rejet exprimé par le mouvement citoyen chaque vendredi depuis le 22 février», souligne ce parti qui rejette totalement l’agenda du pouvoir et dénonce son obstination et son recours à des institutions illégitimes décriées par le peuple algérien.
Le FFS se soulève également contre «les agissements irresponsables et dangereux des médias aux ordres, notamment l’ENTV, dont la propagande malfaisante vise à saper les bases de la cohésion et de l’unité nationale cimentées par la Révolution populaire et à remettre en cause le caractère pacifique et solidaire du mouvement citoyen».
Le FFS, qui réitère son appel pour un «dialogue sérieux, transparent et inclusif afin de trouver des issues consensuelles et réalistes à la crise nationale multidimensionnelle, dans l’intérêt suprême du peuple algérien et de la nation, une et indivisible», appelle les autorités à libérer immédiatement tous les détenus politiques et d’opinion et l’arrêt des intimidations et de toutes formes de répression afin d’installer un climat favorable à ce dialogue. Il appelle également les militants et l’ensemble du peuple algérien à la vigilance et au maintien de la mobilisation.
M. S.
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