Rejet actif de la présidentielle : le pouvoir poursuit sa campagne d’arrestations
Par Mounir S. – L’activiste et enseignant Nadir Boukhetta a été arrêté aujourd’hui sur son lieu de travail à Ouargla par des agents en civil. Selon les premières informations diffusées par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), cet enseignant, très engagé dans le Hirak à travers des vidéos, n’a donné aucun signe de vie pour le moment.
Ni sa famille ni les avocats du réseau contre la répression contactés pour prendre sa défense ne savent où il se trouve. L’arrestation de Nadir Boukhetta est une suite logique de cette vague d’arrestations sans précédent qui s’accentue au fur et à mesure que la campagne électorale avance et approche la date de l’élection présidentielle, rejetée massivement par le peuple.
C’est ainsi que des arrestations par dizaines se font opérer quasi quotidiennement dans différentes villes du pays. Face au rejet des élections par des citoyens qui manifestent contre les meetings des candidats à la présidentielle, le pouvoir fait dans la répression en procédant à des arrestations, garde-à-vue et présentation devant les tribunaux. Bien que les manifestants, dans leur grande majorité, finissent par être relâchés, certains sont condamnés à de la prison ferme pour avoir exprimé de manière pacifique leur rejet des élections. C’est le cas de quatre manifestants condamnés par le tribunal de Tlemcen à 18 mois de prison dont six mois ferme.
Certains manifestants ont subi des violences physiques lors de leur arrestation. C’est le cas de Brahim Lalami, qui a eu du mal à se mettre debout devant le juge. Saïd Kacem, un autre manifestant arrêté à Oran, a témoigné des violences qu’il a subies après son arrestation pas loin du meeting du candidat Abdelaziz Belaid. Kacem Saïd a, en effet, publié ses photos et affirmé qu’il s’en est sorti avec un «nez cassé».
Deux militants du Rassemblement action jeunesse (RAJ), Fouad Ouicher et Saïda Deffeur, ont, par ailleurs, été arrêtés vendredi devant l’entrée du siège de l’association à Alger. L’activiste Abdelkader Boumzareg a été condamné à deux mois de prison ferme par le tribunal de Hadjout. Le dossier de l’autre activiste, Ali Houari, est entre les mains du juge d’instruction du tribunal de Cherchell.
On signale également l’arrestation aujourd’hui de Rym Kadri lors du rassemblement de soutien à Younes Baba Hamou devant le tribunal de Ouargla. Par ailleurs, l’activiste Walid Laidouni a été relâché par le tribunal de Skikda avec restitution de son téléphone portable. Ahmed Abdellaoui, détenu depuis quelques semaines, a été, lui aussi, relaxé par le tribunal de Sidi Bel-Abb-s. Il devra cependant payer une amende de 100 000 DA.
M. S.
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