Répression d’une marche ce samedi à Alger : dénonciations et indignation
Par Mounir Serraï – La répression d’une marche de militants du Hirak, d’associations et de syndicats, ce samedi, à Alger a suscité beaucoup de réactions de dénonciation et d’indignation des Algériens. Le passage à tabac à coups de matraque de manifestants, dont des vieux, et l’interpellation de plusieurs manifestants, dont Samir Benlarbi, le journaliste Khaled Drareni, de l’étudiant Samy Ibkaoui, de Slimane Mouh, Sofiane Hadadji, Aya Dali et Hassan Garidi ont été largement relayés sur les réseaux sociaux.
Les scènes de manifestants à terre, parfois blessés et en train de pleurer, ont suscité un émoi considérable auprès de nombreux internautes qui y voient un véritable signe que le système politique n’a pas changé. Bien au contraire. De nombreux commentaires sur les réseaux sociaux vont dans le sens de la nécessité d’accentuer la mobilisation pacifique afin d’en finir avec ces pratiques répressives, attentatoires aux droits et aux libertés des citoyens.
Plusieurs figures du Hirak ont posté des messages sur Facebook pour dénoncer ces actes répressifs qui ne feront que renforcer la détermination de ceux qui militent depuis plus d’une année pour le changement radical du système de gouvernance. «L’implication de l’institution sécuritaire dans l’affrontement avec les citoyens qui réclament leurs droits les plus légitimes ne peut nullement constituer une solution. La solution est que le détenteur du pouvoir réponde urgemment à leurs revendications», écrit Nacer Djabi sur sa page Facebook en réaction à la féroce répression.
«Ce qui s’est passé aujourd’hui en termes de violence policière contre des manifestants pacifiques appelle à une plus forte mobilisation et à la poursuite du Hirak. Car cela prouve que la lutte est désormais entre les services de sécurité et les manifestants. Tebboune n’a aucune emprise sur les événements», commente le professeur Mohamed Taibi. «Le pas est franchi, la détermination est là ! Malgré la répression, samedi sera désormais un jour de marche !», affirme la députée démissionnaire du PT Nadia Chouitem pour laquelle cette répression est un signe que «le pouvoir panique».
De son côté, Saïd Salhi, militant actif du Hirak et vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), dénonce «une répression à ciel ouvert». Pour de nombreux internautes, le pouvoir craint une escalade pacifique avec une nouvelle journée de manifestation qui se rajouterait aux mardis et vendredis.
M. S.
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