Démocrates et théologie musulmane émancipatrice

Addi régression féconde
Pour Lhouari Addi, par exemple, l’islamisme politique peut exister dans le cadre de l’alternance démocratique. D. R.

Par Kaddour Naïmi – Suite à la contribution précédente (1), il semble nécessaire de développer l’exposé. La confusion qui caractérise la phase actuelle exige le maximum de clarification ; elle ne signifie pas, bien entendu, asséner des «vérités» ou des recettes toutes faites, mais simplement s’efforcer de comprendre en distinguant ce qui est réellement au bénéfice au peuple et à sa nation, par rapport à ce qui leur est contraire. «Patti chiari, amicizia lunga» (Pacte clair, longue amitié) dit un proverbe populaire italien. C’est dire que le peuple, pour s’unir convenablement, ne peut pas se contenter d’ambiguïtés, sujettes à toutes sortes de malveillantes manœuvres, mais a un besoin vital de clarification, et le plus tôt est le mieux.

Emancipation contre «régression féconde»

Le commentateur qui a vu un rapport entre la proposition d’une théologie musulmane émancipatrice et la conception de Lahouari Addi, ce commentateur n’a pas lu attentivement ladite contribution. Précisons.

Lahouari Addi : 1) parle de «régression féconde», tandis qu’une théologie musulmane émancipatrice dénonce toute forme de régression, n’y trouvant absolument rien de «fécond», tout le contraire ; 2) il présente l’islamisme politique comme susceptible d’exister dans le cadre de l’alternance démocratique ; malheureusement, Lahouari Addi se contente d’affirmer, sans fournir aucune preuve concrète convaincante ; de là, le doute légitime laissant croire à une manœuvre opportuniste hypocrite : «al harbou khidaě» (la guerre [est] ruse), affirme toute idéologie totalitaire, par essence machiavélique (la fin justifie les moyens).

Par contre, une théologie musulmane émancipatrice (voir Djamal Al-Banna) reconnaît et dénonce le caractère totalitaire de l’islamisme politique, et prône une conception musulmane compatible avec un système démocratique, lequel implique le principe de l’alternance au pouvoir, en fonction du résultat des élections populaires.

Religion et formation sociale

Un lecteur, Abou Stroff, note, cependant, un point fondamental qui mérite d’être signalé. «la soi-disant théologie émancipatrice, écrit-il, ne peut être que le produit d’une émancipation de la formation sociale.» Exact. Ajoutons, toutefois, que les faits sociaux constituent une unité d’éléments, parfois contradictoires, parfois complémentaires. Ainsi, une théologie émancipatrice peut favoriser la naissance d’une formation sociale également émancipatrice, et vice-versa. Quand, par exemple, le message évangélique déclara l’égalité entre tous les êtres humains, il contribua à l’élimination du système esclavagiste antique. La réforme luthérienne contribua à la naissance du modèle capitaliste. L’islam réussit à unifier des tribus, éparpillées et se livrant systématiquement la guerre, en une nation, au point d’en faire la conquérante d’un empire.

A ce propos, ceux qui citent Marx (2) à propos de religion ne tiennent pas compte de «la protestation contre la détresse réelle». En outre, ils oublient ou ignorent que le même Marx accepta l’adhésion de travailleurs croyant en une foi religieuse, au sein de l’Association internationale des travailleurs. En effet, l’histoire mondiale montre non seulement un aspect aliénant des religions, mais, également, un aspect émancipateur. Ne pas en tenir compte, c’est, d’une part, déformer la conception et la pratique de Marx, et, d’autre part, ignorer la complexité des faits historiques. Attention, donc, au piège du dogmatisme, et même sa pire forme : déclarer en parole rejeter un dogme (religieux, dans ce cas), en raisonnant de façon dogmatique, autrement dit non conforme à la réalité socio-historique.

Par conséquent, affirmer que toute religion, en tant que telle, est absolument incompatible avec une conception émancipatrice, donc avec la démocratie, prouve soit une ignorance des faits historiques dans le monde, soit une mauvaise foi manipulatrice qui veut centrer le débat sur la religion, en occultant qu’il est d’abord sur le système social basé sur l’oppression sociale. Cette ignorance ou cette manipulation font, certainement, le jeu de l’islamisme totalitaire, qui, lui, opère de la même manière, en centrant les problèmes sociaux unilatéralement et exclusivement sur la religion.

Réforme ou stigmatisation ?

Un lecteur, qui signe par le pseudonyme Karamazov, a raison d’écrire : «Le problème n’est pas le contenu de la religion mais sa fonction sociale.» Cependant, le même lecteur ajoute : «Ce qu’il faut, ce n’est pas une réforme de la religion mais se défaire de son emprise sur la société.» Comment y parvenir sans une réforme de ladite religion, à moins que «défaire» signifie interdire, exclure la pratique religieuse, ce qui serait une forme de dictature ?

Prenons un exemple. Une fois parvenus au pouvoir, les Bolcheviks, d’abord avec Lénine, ensuite de manière systématique et violente avec Staline, entreprirent une lutte acharnée contre les croyances religieuses, allant jusqu’à détruire des temples et à emprisonner des hommes de religion. Il en fut de même en Chine durant la soi-disant «Grande Révolution culturelle prolétarienne» Résultat ? Les croyants poursuivirent leurs pratiques religieuses dans la clandestinité. Et quand le système soi-disant «socialiste» s’écroula en Russie, et se réforma en Chine, les pratiques religieuses ont repris. Par conséquent, ce n’est pas l’interdiction imposée à une pratique religieuse qui améliore une société, mais un échange libre d’opinions. Pour paraphraser une formule connue, la lumière et le progrès jaillissent de la discussion, tandis que l’imposition produit uniquement de l’obscurité et de la régression. Partout dans le monde, les libres productions intellectuelles ont un résultat nettement meilleur que les impositions totalitaires qui eurent lieu en Russie et en Chine.

Qui soutenir ?

L’auteur de ces lignes n’est, bien entendu, ni un théologien ni un «expert» en matière religieuse. Cependant, il essaie de contribuer à élucider une question : l’islam a-t-il et peut-il avoir un aspect émancipateur dans le domaine social ? D’où l’utilité de se référer à des auteurs tels Djamal Al-Banna, théologien trop occulté, au profit de son frère, Hassan Al-Banna, fondateur des «Frères musulmans».

S’en tenir au seul courant représenté par cette dernière organisation – dont fait partie organiquement l’islamisme politique totalitaire – n’est-ce pas faire son jeu, à supposer qu’on soit un sincère démocrate, tout en étant musulman ? N’est-ce pas le cas des intellectuels (tels Lahouari Addi, présent à la rencontre de Paris avec Labri Zitout), des politiciens (tels Karim Tabou ou Sadek Hadjerès rencontrant respectivement Larbi Zitout) ou d’une personnalité historique (tel Lakhdar Bouregâa rencontrant Ali Benhadj) ?

Pourquoi ces personnes n’évoquent pas, ne fréquentent pas des représentants algériens proches de la conception de Djamal Al-Banna ? Ne fréquenter que la composante religieuse puissante et menaçante – les représentants de l’islamisme politique totalitaire – et ignorer des représentants d’une théologie musulmane émancipatrice, n’est-ce pas adopter une realpolitik qui est, en fait, un opportunisme, en outre de perdant, donc une compromission, à moins d’être un partisan de cet islamisme totalitaire ? Même si, en Algérie, des représentants d’une théologie musulmane émancipatrice sont actuellement une minorité, ne faut-il pas, précisément, que les authentiques démocrates, musulmans ou non, les fréquentent et les soutiennent ? N’est-ce pas là une démarche claire, conséquente, logique et sans ambiguïté pour contribuer à un islam réellement compatible avec la démocratie sociale et populaire ?

K. N.

[email protected]

(1) http://kadour-naimi.over-blog.com/2020/03/pour-une-theologie-musulmane-emancipatrice.html

(2) «La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple.»

 

Comment (12)

    Hmed hamou
    11 mars 2020 - 13 h 45 min

     » régression féconde» de Houari Addi versus « théologie musulmane émancipatrice » de Mr kadour Naïmi.
    L’un, Houari Addi, si j’ai bien compris, nous dit,
    puisque est il (le bonhomme, le copain,
    le peuple,…) est acrro à la fumée, laissez le fumer, laissez le se shooter jusqu’à se trouer les poches, les poumons et jusqu à ne plus retrouver le chemin de sa porte, à se moment là il se rendra compte qu’il est allé trop loin et arrêtera de fumer de lui même et redeviendra un bon gars et bon citoyen, même peut être mieux qu’il n’a jamais été,… C’est ce qu’on appelle : aprendre de ses erreurs; l’expérience grandi son homme, même les mauvaises experiences ! Donc, ça c’est Mr Addi.
    L’autre, Mr Naïmi, nous dit non, nuance, dans la cigarette il n’y a pas que du mauvais ! Une petite cigarette de temps en temps peut même être bénéfique ! Une clopinettes après avoir bien manger et une petite cigarette avec une bonne tasse de café (turque) peut égayer la journée sans nuire forcément à la santé. Ne doit-on pas « kahwa w’garo khir m’saltan fi daro? » Et puis fumer ça peut même créer des liens sociaux, peut aider à s’intégrer en société , faire de belles rencontre, casser la solitude ou juste le mur de silence,… Combien de bons amis, même de bons couples… dont la rencontre à débuté par un simple: « auriez-vous du feu ?, c’est quoi votre marque de cigarettes,…, j’adore le parfum de votre cigarette, c’est quelle marque « ?… Etc
    Ce que je veux dire par là c’est que nos deux auteurs sont complémentaires. Même si Addi se veut comme therapeute qui soigne par le choque sachant que la fin n’est pas toujours heureuse, bien au contraire. Un toxico acrro face au mur ne dit pas toujours j’ai fais fausse route maintenant ça suffit j’arrête et je redevient raisonnable… Mais beaucoup deviennent dangereux pour eux même et pour les autres, beaucoup deviennent des criminelle prêts à tout pour assouvir leur manque, leurs frustrations, voire en vouloir au monde entier,…
    La thérapie de Mr Addi est une thérapie digne d’un apprenti sorcier inconscient ou intéressé, cest une thérapie gratuite qui mange pas de pain, mais je doute qu’il l’a préconiserait à son fils ou sa fille !
    Quant à mr Naïmi, il prépare ses patients qui s’inquiète pour leurs devenir, les rassure, les désarme,…il doit se douter que tout les cheminement, oui même les mauvais chemin, commencent par le premier pas, même du pieds droit (avec de bonnes intentions) ,… Pour finir tôt au tard…. clients chez son confrère mr Addi !
    Dans les deux cas, les gagnants sont les cigaretiers (vous avez compris) ! J’espère ça vaut le coup…, pas pour les fumeurs cela va de soi!

    lhadi
    11 mars 2020 - 8 h 08 min

    Dans le dialogue Théétète, Socrate demande au jeune Théétète de dire en quoi consiste la science. Théétète répond : « Il me parait que celui qui sait une chose sent ce qu’il sait et, autant que j’en puis juger en ce moment, la science n’est autre chose que la sensation. » « Allons maintenant, dit Socrate, examinons en commun si ta conception est viable ou si elle n’est que du vent. » (Théétète, p.73.) Définir la science comme sensation, ce n’est pas dire autre chose que ce que dit Protagoras, même si la formule est un peu différente, à savoir : « L’homme est la mesure de toute chose. » (Ibid.) La thèse de Protagoras, thèse empiriste de la connaissance, affirme en effet : « Telle une chose m’apparait telle est pour moi,et (…) telle elle t’apparait à toi, telle elle est aussi pour toi.  » (Ibid.) Or, cet « apparaitre » c’est être senti : apparence et sensation sont identiques. Et la sensation est science.. Chaque homme est la mesure de toutes choses : à chacun est vraie l’opinion où se traduit sa sensation et ce qui semble à chacun est comme tel réel.

    L’examen de la réponse de Théétète se poursuivant, la définition de la science comme sensation est assimilée à la thèse mobilise d’Héraclite qui affirme que rien n’est jamais, que tout devient toujours, et que tout est le produit du flux et du mouvement. Si tout est mouvement et rien d’autre que mouvement, rien n’est en soi et par soi, et, par conséquent, dite Socrate, il y a rien auquel on puisse donner un nom ou un qualificatif de façon juste ; car si, par exemple, on dit qu’une chose est grande, elle apparaitrait aussi bien petite à un autre moment, sous un autre point de vue ou pour quelqu’un d’autre ; et il en est ainsi pour tout « parce que rien n’est un, ni déterminé, ni qualifié de quelque façon que ce soit  » (Ibid.). Selon la thèse mobilise, tout est mouvement, à la fois l’objet de la connaissance et le sujet qui regarde et qui change lui-même. Et tout est relatif : l’homme bien portant va sentir le vin comme doux ; l’homme malade va sentir le vin comme amer, et ces sensations sont irréfutables ; et rien n’est agent par soi, mais seulement dans la relation qu’il a avec un patient et réciproquement.

    Socrate entreprend ensuite l’examen critique de ces thèses et démontre que la sensation ne peut être science.

    Tout d’abord la thèse de Protagoras, « l’homme est la mesure de toutes choses », ne vise pas la vérité, objet de la science, mais vise en réalité l’utile. Le discours de Protagoras est en fait un discours pragmatiste qui met entre parenthèses le souci de vérité. « Jamais en effet, dit Protagoras, on n’est parvenu à faire qu’un h homme qui avait des opinions fausses ait ensuite des opinions vraies, puisqu’il n’est pas possible d’avoir des opinions sur ce qui n’est pas, ni d’autres impressions que celles que l’on éprouve. » (Théétète, p.99.) Et même, dit encore Protagoras, certaines opinions peuvent être meilleurs que d’autres ou avoir plus de valeurs, mais il y en a pas entres elles de différence de vérité : il n’y a pas d’opinions plus vrais que d’autres. Il y a donc pas, selon le discours de Protagoras, de différence de vérité, mais des différences de valeur dont le critère est l’utilité. Le sage n’est pas, selon Protagoras, celui qui cherche la vérité mais celui qui fait passer une mauvaise disposition à une bonne disposition selon le critère du bien-être et de l’utile. On ne peut pas, par exemple, changer l’opinion de l’homme malade qui trouve le vin amer ni changer l’opinion de l’homme bien-portant qui trouve le vin doux, car ces deux sensations sont irréfutables, mais on peur faire inversion des états, car la disposition du bien-portant vaut mieux que la disposition de l’homme malade.

    Ainsi le sage est, pour le corps médecin ; pour les plantes, l’agriculteur : pour la cité, le sophiste. Le sage n’est donc pas celui qui vise un savoir, mais un savoir-faire. « Par homme sage j’entends précisément, dit Protagoras, celui qui, changeant la face des objets, les faits apparaitre et êtres bons à celui à qui ils apparaissaient et étaient mauvais. » (Ibid., p.98.) La science est ainsi réduite à un savoir-faire, la vérité à la valeur dont le critère premier est l’agréable et le désagréable, le critère second étant la conservation.

    Socrate réfute alors la thèse de Protagoras. Il démontre que la thèse de Protagoras est insoutenable en ce qu’elle amène à reconnaître vraie l’opinion qui refuse la vérité à cette thèse même. Puisque ce que dit chacun est vrai, qui dit que la thèse ‘l’homme est la mesure de toutes choses » est fausse a raison. Puis Socrate montre que les faits eux-mêmes amènent à reconnaitre l’irréductibilité de la distinction entre le vrai et le faux. Et cette distinction ne se laisse pas subordonner à la normativité biologique. « Réfléchis, en effet, Théodore, dit Socrate : aucun partisan, de Protagoras voudrait-il et voudrais-tu toi-même soutenir que personne ne pense d’un autre homme qu’il est ignorant et qu’il a des opinions fausses ?  » et Théodore répond : « C’est une chose incroyable, Socrate.  » (Ibid., p.104.) Enfin, la thèse de Protagoras est insoutenable quand on considère le futur. On peut soutenir que telle une sensation apparait à chacun, telle est dans l’instant, mais pour un jugement portant sur l’avenir la sensation n’est plus la mesure.

    Socrate critique ensuite la thèse mobilise. Si les sensations comme telles sont irréfutables, par exemple l’amertume pour l’homme malade, elles ne sauraient fonder un discours scientifique. Il y a en effet impossibilité de tout discours s’il est suspendu au mobilisme universel. Si rien n’est stable, puisque tout change d’un instant en instant, y-a-t-il encore quoi que ce soit que l’on puisse même encore nommer en étant assuré de le nommer correctement ?  » Le moyen, Socrate ? Comment nommer n’importe quoi de ce genre, si chaque fois qu’on en parle, la chose se dérobe, puisqu’elle s’écoule toujours ? » (Ibid., p. 121.) Etre est un terme qu’il faut partout supprimer puisque tout est en mouvement. Or, être est un terme qui sous-tend tous nos jugements. De même, on ne peut employer de termes qui fixent l’objet du discours puisqu’il est toujours également en mouvement : « Il ne faut pas (…) concéder qu’on puisse dire « quelque chose », ou « de quelqu’un », ou « de moi », ou de « ceci », ou « cela » ou tout autre mot qui fixe les choses ; il faut dire, en accord avec la nature qu’elles sont en train de devenir, de se faire, de se d étrier, de s’altérer : car si, par sa façon de parler, on représente une chose comme stable, on s’expose ainsi aisément à être réfuté », dit Socrate (Ibid., p. 82). Et ainsi il est impossible de former un jugement, c’est-à-dire d’attribuer un prédicat à un sujet par la copule est. Il n’y a pas, selon la thèse mobilise d’objet stable de la connaissance. Et celui qui veut connaitre est lui-même soumis au changement infini et instantané des sensations en lui, sensations multiples qui le divisent. Il a à peine le temps de reconnaitre une sensation qu’elle est déjà devenue autre. Ainsi, de toute sensation, vision ou audition, on ne pourra dire qu’elle subsiste en cet état de vision ou d’audition. Et aucune sensation ne peut être déterminée comme telle ou non telle, aucune sensation ne peut être appelée, par exemple, vision plutôt que non-vision, puisque tout se meut. « En ce cas, notre réponse à la question » qu’est-ce que la science ? » ne signifie pas science plutôt que non-science. » (Ibid.,p.122.)

    La sensation n’est donc pas la science. Pour qu’une science soit possible, sont nécessaire à la fois la stabilité de l’objet à connaitre et l’unité de celui qui connait.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    chaoui40
    10 mars 2020 - 20 h 12 min

    La masturbation intellectuelle n’a jamais engendré quoi que ce soit. Considérer la démocratie comme une émancipation et l’opposer à la religion n’ aucun sens. A l’origine, la démocratie est une forme de gouvernement qui attribue le pouvoir au … peuple. En vérité, elle n’a jamais existé. Depuis l’Antiquité, ce sont les puissants qui dirigent. Par l’argent et ce qu’il achète. Les peuples civilisés ont donc toujours vécu dans des ploutocraties. Pour s’émanciper – politiquement – de cette ploutocratie, les peuples civilisés n’ont qu’un choix : suivre les « socialistes » – autrement appelé « communistes » – du XVIIIe siècle et suivants. L’émancipation sociétale est autre : il s’agit de se libérer de la pensée dominante, qu’elle soit religieuse, sexuelle ou je ne sais. On peut être homosexuel, croyant et politiquement à droite, par exemple. L’homosexuel dont nous parlons s’est émancipé de la sexualité « imposée » à lui par la « société », mais reste « esclave » d’une pensée religieuse (Eglise) et d’une pensée politique … M. NK confond l’opposition « théocratie » et « république laïque » !

      Kamel
      11 mars 2020 - 7 h 10 min

      Salam,
      Tout parti politique qui use du discours religieux ou fait reference au coran lors des compagne électorale doit être disqualifié et exclu,,pas le parti entier mais le candidat fautif,,nous avons depuis 62 baigné dans l’émotionnel et lirationel qui bien sûr sont nécessaires dans la vie de chacun,,mais pour passer à un stade Supérieur de citoyenneté nous devons impérativement nous baser sur le rationnel,tangible,palpables,ne dit on pas que c’est dieu qui choisi celui qui doit voir la lumière,,,alors laissons à dieu ses prérogatives et essayions de construire un citoyen avant de construire un pays,,,l’islam politique na pas sa place dans notre société,,,car avec l’islam politique les prostituées ne cesseront pas d’exister,,,elles porterons juste un hijab,,comme les corrompu laisserons juste pousser la barbe,,,on doit commencer notre apprentissage de la vraie démocratie par une constitution laïc,,,et pour les adeptes de l’islam politique je leurs dit si vous avez la foi que vous prétendez inculquée aux autres eh bien vous saurez que une société juste et libre est une société beni par dieu

    djamel
    10 mars 2020 - 20 h 02 min

    Je trouve cet article très intéressant. En effet, pour que le peuple puisse mieux entrevoir et embrasser la perspective d’un renouveau civilisationnel tiré de son propre vécu historique (toutes les idées importées échouant inéluctablement) pourquoi les démocrates (je pense musulmans) algériens ne s’affichent-ils pas avec et ne promeuvent-ils pas les idées des intellectuels et théologiens éclairés et porteurs d’un islam des lumières entièrement compatible avec la démocratie tel que prôné par :

    Ali Abderraziq 1888-1966 Égypte
    Mohammed Arkoun 1928-2010 Algérie
    Soheib Bencheikh 1961 France
    Ghaleb Bencheikh 1960 France
    Abdennour Bidar 1971 France
    Abdelmajid Charfi 1942- Tunisie
    Abdurrahman Wahid 1940-2009 Indonésie
    Mohamed Charfi 1936-2008 Tunisie
    Malek Chebel 1953-2016 Algérie
    Dounia Bouzar 1964 France
    Asghar Ali Engineer Inde
    Farid Esack (en) 1959- Afrique du Sud
    Hassan Hanafi 1935- Égypte
    Rifat Hassan États-Unis
    Muhammad Khalafallâh
    Fatima Mernissi 1940-2015 Maroc
    Ebrahim Moosa 1940 Afrique du Sud
    Chandra Muzafar Malaisie
    Abdullahi an-Naïm Soudan
    Nurcholish Madjid 1939-2005 Indonésie
    Fazlur Rahman 1929-1982 Pakistan
    Youssef Seddik 1943 Tunisie et France
    Shamima Shaikh 1960-1998 Afrique du Sud
    Muhammad Shahrour 1938- Syrie
    Abdul Karim Soroush 1945- Iran
    Ahmad Syafi’i Maarif 1935 Indonésie
    Mahmoud Mohamed Taha 1909-1985 pendu au Soudan en 1985
    Ulil Abshar Abdalla 1967 Indonésie
    Amina Wadud 1952- États-Unis
    Nasr Hamid Abû Zayd 1943-2010 Égypte, vit aux Pays-Bas
    Ludovic-Mohamed Zahed 1977 Algérie & France
    Nour Eddine BOUKROUH (que je rajoute moi-même)

    Zaatar
    10 mars 2020 - 18 h 32 min

    Théologie émancipatrice…. La religion a été source de quasi tous les problèmes de l’humanité. Pour une raison simple. L’être humain devant mourir un jour est facile à endoctriner car il cherche naturellement à s’accrocher à quelque chose dans sa vie. Mais l’être humain est aussi diabolique. Il saisi cette faiblesse pour endoctriner les masses. Bien sûr les intérêts sont inscrits dans un coin. Et ça dure depuis des siècles. C’est exactement le coup de l’hameçon + l’appât pour le poisson. Depuis le temps il n’a pas encore compris et continue à se faire ferrer. La religion c’est pareil. Avec toutes les avancées de la science qui décortique tout ce qui nous entoure et nous démontre indirectement que la religion c’est du vent, les masses continue encore à faire le bonheur « des pecheurs ».

    Karamazov
    10 mars 2020 - 18 h 22 min

    Le débat n’est pas sur Marx ni sur les religions car sur ce plan l’auteur, moua et Abou Stroff nous savons de quoi nous parlons et ce n’est pas le sujet qui nous oppose. C’est le glissement contre sa nature de l’auteur qui me surprend. C’est une conversion , une reddition , qu’il ne veut pas assumer complètement, alors il tergiverse . Comme disait Céline : «  avec beaucoup de Vaseline éléphant encugule fourmi ».

    Mais qu’est-ce qu’il lui prend à vouloir nous rendre digeste l’immangeable ?

    On nous dit tout simplement que la théologie actuelle est comme une djellaba noire cousue de fil blanc ? Il suffit de les changer en djellabas blanches , et on ne verra plus le fil. Et venant de l’auteur qui n’est pas connu pour sa ferveur religieuse je ne vois pas comment il pourrait vendre ça.

    Au mieux il risque d’être pris pour un fossoyeur par les islamistes et un lâcheur par sa tribu.

    Ce qu’il ne veut pas admettre c’est qu’il a été emporté par le mouvement global qui a converti toute la classe intellectuelle et politique à l’idée d’Addi : à savoir qu’un passage par un pouvoir islamiste est inévitable.

    On ne nous dit plus il faut résister mais il faut s’adapter ou il faut faire avec.
    Je dis qu’Addi est rationnel , non pas pour sa régression féconde ou parce qu’il croit que de l’obscurité jaillira la lumière, mais parce que son constat quant à l’islamistisation de la société est incontestable.

    Ici on ne veut pas de cette régression féconde mais on part tout de même de ce même constat , pour nous proposer non pas de l’empêcher mais de l’édulcorer.

    Ce sera toujours les mêmes couleuvres mais cuisinées autrement.

    Moustache
    10 mars 2020 - 17 h 26 min

    C’est quoi toute cette m…diarrhéique? La religion doit absolument rester en dehors de la sphère publique/politique. Arrêter de justifier je ne sais quel projet funeste que concocte un des cabinet de l’ombre du sionisme mondial!

    Abou Stroff
    10 mars 2020 - 15 h 56 min

    « Démocrates et théologie musulmane émancipatrice » titre K. N..
    je continue à penser que la démarche de K. N.. « marche » sur sa tête et qu’il suffit de la remettre sur ses pieds pour qu’elle exhibe la rationalité qui lui manque.
    en effet:
    1- je pense que les idéologies, quelle que soit leur nature, sont des produits de conditions objectives qui sont indépendantes de la volonté des hommes en tant que tels. en d’autres termes, c’est le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation et les rapports qui le sous-tendent qui génèrent les idées qui dominent au sein de la formation sociale algérienne , en général, et une interprétation particulière (archaïque, dans ce cas) de la religion, en particulier (j’ai développé dans mes interventions l’idée que la marabunta qui nous gouverne a besoin de l’interprétation archaïque de la religion qui lui propose la vermine islamiste pour asseoir sa domination, il y a donc, de fait, une alliance stratégique entre la marabunta et la vermine).
    2- je ne crois pas que l’essence du message évangélique recommande l’égalité de tous les êtres humains. en effet, n’est ce pas au nom de ce message que des peuples ont été asservis et réduit à des sous-hommes? quant la réforme luthérienne, ne serait il pas plus judicieux de soutenir que les balbutiements du système capitaliste en devenir ont engendré cette réforme pour renforcer la classe capitaliste dans son ascension en tant que classe dominante?
    3- la question essentielle (de l’essence) n’est pas de réfuter la religion et ce qu’elle véhicule comme irrationalité mais de déconstruire le système qui favorise la domination, sans partage, de l’interprétation archaïque de la religion. en effet, « L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole“. » (K. Marx).
    4- enfin, reconnaissons que nous sommes face à une lutte à mort entre un monde ancien qui ne veut pas mourir (le monde de la rente et de l’idéologie religieuse qui lui sert de couverture idéologique) et un monde nouveau qui ne parvient pas à naître (le monde où le travail est le rapport social dominant et où l’homme qui gravite autour de lui même réalise que la religion n’est qu’un soleil illusoire qui gravite autour de l’homme tant que l’homme ne gravite pas autour de lui même.(K. Marx)
    moralité de l’histoire: je persiste signe: le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation ne génère pas les conditions de son propre dépassement. ainsi, parler d’authentiques démocrates qui seraient enclins à déconstruire le système rentier ou de représentants d’une théologie musulmane émancipatrice relèvent, à mon humble avis, d’un aveuglement certain, aveuglement qui ne permet guère d’analyser concrètement une situation concrète et de réaliser que les démocrates n’ont de démocrates que le nom et que la théologie musulmane émancipatrice est une pure création de l’esprit.

    Karamazov
    10 mars 2020 - 12 h 12 min

    Pour me résumer, je dis qu’il ne suffit pas de changer ses pensées pour changer son comportement et encore moins son environnement ou sa société. L’inverse et aussi vrai que l’est la querelle entre comportementalistes et cognitivistes.

    Je rencontre souvent des gens qui boivent et qui font leur prière sans être dissonants , des gens qui se sont mis à la prière pour arrêter de boire sans y croire un instant, et des gens qui font les deux parce qu’ils n’arrivent à se défaire ni de la prière ni de l’alcool malgré leur désir d’en finir avec les deux.

    Sans oublier ceux qui font semblant et ceux qui font ça mécaniquement.

    Or, ici, on nous dit que la société est le reflet de ce à quoi croient les gens , et qu’il suffit de modifier ses croyances pour modifier la société, même si Dieu lui même s’en défend : la oughayrou ma bi enassi.

    Karamazov
    10 mars 2020 - 11 h 05 min

    Je n’ai fait que signaler l’inutilité de cette « théologie émancipatrice » qui est un oxymore et une contradiction dans le sens et dans les termes. Comme « théologie aliénante » eut été un pléonasme.

    J’ai dit qu’aucune démarche rationnalisante n’a modifié les croyances des gens , et j’ai donné comme exemple Copernic , Pascal, Kepler, Mendel. j’ajouterai ici Calvin ,Luther , qui ont protesté mais qui n’ont réussi qu’a déclencher la Sainte-Barthélémy , et je ne parle pas de tous les schismes en Islam.

    Concernant Marx j’ai dit que le marxisme n’est pas une athéologie. Mais qu’on vienne nous faire croire que Marx est une sorte de Prophète athée qui a admis dans sa paroisse des croyants pour justifier sa propre conversion, en faisant exactement le mouvement inverse , il ne faut pas pousser.

    Mais concernant cette démarche , je disais que ses propositions ne contredisent pas la régression féconde d’Addi mais l’explique et la conforte. On ne fait rien d’autre ici que l’exégèse de ce que nous proposait Addi . La seule différence réside dans le fait qu’Addi stipule que comme la société est islamistisée laissons-les faire ils finiront bien par se rendre compte de la nécessité d’adapter leur théologie. Et qu’ici on en pend aussi acte mais on nous dit : régresser pour régresser agrémentons-nous le voyage pour y prendre goût et nous finirons par nous y faire et le supporter.

    Quitte à choisir entre la peste et le choléra, deux propositions aussi mortelle l’une que l’autre , je choisirai Addi qui nous dit :laissons-les faire,leur truc ne marchera pas , il vont en revenir,que celui qui me dit ça eut pu marcher , avec quelques bidouillages ça marchera.

    .

    J

      Hmed hamou
      11 mars 2020 - 12 h 52 min

      «régression féconde» de Houari Addi versus « théologie musulmane émancipatrice » de Mr kadour Naïmi.
      L’un, Houari Addi, si j’ai bien compris, nous dit,
      puisque est il (le bonhomme, le copain,
      le peuple,…) est acrro à la fumée, laissez le fumer, laissez le se shooter jusqu’à se trouer les poches, les poumons et jusqu à ne plus retrouver le chemin de sa porte, à se moment là il se rendra compte qu’il est allé trop loin et arrêtera de fumer de lui même et redeviendra un bon gars et bon citoyen, même peut être mieux qu’il n’a jamais été,… C’est ce qu’on appelle : aprendre de ses erreurs; l’expérience grandi son homme, même les mauvaises experiences ! Donc, ça c’est Mr Addi.
      L’autre, Mr Naïmi, nous dit non, nuance, dans la cigarette il n’y a pas que du mauvais ! Une petite cigarette de temps en temps peut même être bénéfique ! Une clopinettes après avoir bien manger et une petite cigarette avec
      une bonne tasse de café (turque) peut égayer la journée sans nuire forcément à la santé. Ne doit-on pas « kahwa w’garo khir m’saltan fi dark? » Et puis fumer ça peut même créer des liens sociaux, peut aider à s’intégrer en société , faire de belles rencontre, casser la solitude ou juste le mur de silence,… Combien de bon ami, même de bons couples… Ddont la rencontre à débuté par un simple:  » auriez-vous du feu ?, c’est quoi votre marque de cigarettes,… Ah j’adore le parfum de votre cigarette, c’est quelle marque ?… Etc
      Ceque je veux dire par là c’est que nos deux auteurs sont complémentaires. Même si Addi se veut comme therapeute qui soigne par le choque sachant que la fin n’est pas toujours heureuse, bien au contraire. Un toxico acrro face au mur ne dit pas toujours j’ai fais fausse route maintenant ça suffit j’arrête et je redevient raisonnable… Mais beaucoup
      deviennent dangereux pour eux même et pour les autres, beaucoup deviennent des criminelle pour assouvir leur manque.
      La thérapie de Mr Addi est une thérapie digne d’un apprenti sorcier inconscient ou intéressé, cest une thérapie gratuite qui mange pas de pain, mais je
      doute qu’il l’a préconiserait à son fils ou
      sa fille ! Quant à mr Naïmi, il prépare ses patients qui s’inquiète pour leurs devenir, les rassure, les
      désarme,… pour finissent tôt au tard comme clients chez son confrère mr Addi !
      Dans les deux cas, les gagnants sont les cigaretiers ! J’espère ça vaut le coup…

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