Un citoyen désespéré appelle Donald Trump à «rayer l’Algérie de la carte»
Par Houari A. – Signe de désespoir et de dégoût, un citoyen algérien a appelé le président américain, Donald Trump, à «larguer une bombe atomique sur l’Algérie pour la rayer de la carte». Le citoyen en question s’est adressé à Abdelmadjid Tebboune en des termes émouvants pour l’interpeller sur la situation des travailleurs du secteur privé mis en congé forcé suite à la grave crise sanitaire du coronavirus. «Vous avez mis la moitié des fonctionnaires en congé tout en continuant de leur verser leurs salaires alors que nous autres travailleurs dans le secteur privé n’avons même pas de quoi nourrir nos enfants», s’est indigné le citoyen qui travaille dans une usine de fabrication d’appareils électroménagers.
Cet appel à raser toute l’Algérie «gouvernement et peuple compris» peut sembler extravagant, mais il ne révèle pas moins le désarroi des citoyens face à l’incurie du pouvoir qui veut montrer qu’il maîtrise la situation mais qui, dans les faits, est complètement débordé et incapable de faire face à la crise. La raison en est simple : les tenants du pouvoir actuels ont pris les rênes sans y être préparés dans le contexte d’une élection présidentielle imposée par l’ancien chef d’état-major de l’armée et dont les conséquences se font terriblement ressentir.
En effet, au défaut de légitimité dont souffre le successeur d’Abdelaziz Bouteflika et la rupture qui s’est produite entre le peuple et le commandement de l’armée s’est greffée la composition d’un gouvernement pléthorique et complètement inapte à travers des ministres néophytes, cooptés par la hiérarchie militaire sur le seul critère de la loyauté. La défaillance des cercles de décision s’est révélée au grand jour, si bien que la fin de la crise sanitaire risque de chambarder les calculs de l’Etat profond, qui continue de tirer les ficelles derrière le rideau malgré la gravité de la situation sanitaire.
«J’ai écouté votre discours et je n’y ai rien compris», a dit le citoyen qui a perdu son emploi, en apostrophant Abdelmadjid Tebboune. «Vous voulez combattre le coronavirus en nous affamant ?» l’a-t-il interrogé, en ironisant sur les assurances du chef de l’Etat qui a affirmé que la situation était sous contrôle. «Vous affirmez que vous avez tout préparé alors que nos employeurs nous ont virés et vous venez nous baratiner avec une distribution de pomme de terre et de semoule. Ce n’est pas un problème de blé ou de légumes, mais celui d’un droit que nous vous réclamons», s’est écrié le citoyen qui exige que les travailleurs du secteur privé bénéficient des mêmes indemnités que ceux du secteur public.
«Vous nous avez fait croire que la mafia était en prison, que c’était Sellal, Ouyahia et Hamel, mais on découvre que la vraie mafia est parmi nous et qu’elle est toujours là à sucer le sang des travailleurs modestes, en doublant et triplant les prix des denrées alimentaires», s’est insurgé le citoyen, en invitant Tebboune à «libérer Sellal, Ouyahia et Hamel» car, a-t-il argué non sans sarcasme, «les vrais voyous qui affament le pauvre peuple et le font courir derrière un sachet de lait sont libres».
H. A.
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