Abdallah Zekri : «Des dépouilles d’Algériens attendent d’être rapatriées»

CFCM Zekri
Abdallah Zekri. D. R.

Très sollicité par les médias français, le délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM) a bien voulu répondre à nos questions et apporter des clarifications sur de nombreuses ques tions liées au Ramadhan en France, marqué cette année par les mesures de distanciation sociale qui rendent le jeûne, symbole de communion et d’entraide, différent des précédents. Abdallah Zekri commente également les émeutes qui ont lieu actuellement dans certaines banlieues françaises à forte concentration maghrébine et africaine et s’exprime sur le problème de la saturation des carrés musulmans dans les cimetières français. Interview.

Algeriepatriotique : Le Ramadhan de cette année intervient dans le contexte particulier du confinement imposé par l’épidémie du Covid-19. Comment s’est passé le premier jour du mois sacré chez notre communauté en France ?

Abdallah Zekri : Permettez-moi d’abord de souhaiter un bon Ramadhan à tous les musulmans, en France, en Algérie et partout ailleurs. Les musulmans de France ont fait preuve d’une grande ferveur et ont fait de leur mieux pour respecter le confinement et les règles de distanciation sociale contraire pourtant à l’esprit même du Ramadhan, mois de communion et de partage. Comme chaque année, les musulmans de France ont essayé d’exhaler les senteurs du pays d’origine en perpétuant les traditions liées à cet événement religieux qui rapproche encore plus la communauté de ses racines.

Le mois sacré a été précédé par des émeutes dans certaines banlieues à forte concentration maghrébine et africaine. Qu’en est-il ? Quel commentaire faites-vous de cette situation ?

Les violences qui ont éclaté dans certaines banlieues suite à une bavure policière sont à inscrire dans une certaine dichotomie qui caractérise la relation entre l’Etat et les banlieues en général. Malheureusement, ce genre d’affrontements est fréquent et les expériences passées ont montré que la gestion des cités demeure le talon d’Achille des gouvernements successifs en France, qu’ils soient de gauche ou de droite. Le confinement, bien que recommandé par la communauté scientifique, a compliqué la situation dans ces quartiers sensibles en proie à d’énormes problèmes liés à la précarité et à un sentiment de marginalisation, voire d’ostracisme.

Je profite de cette occasion pour en appeler à la responsabilité et à la sagesse des uns et des autres dans ces circonstances particulières. Les problèmes qui ont ressurgi à la faveur de l’épidémie du coronavirus et du confinement qui en a résulté préludent un déconfinement qui sera problématique si les autorités n’envisagent pas une refonte totale de leur politique des banlieues. Le caractère itératif de ces incidents malheureux doit inciter le gouvernement à revoir de fond en comble sa démarche de sorte à corriger de façon définitive les erreurs qui ont empêché que l’intégration se fasse de manière souple, adroite et évolutive pour barrer la route à la fois à l’extrême-droite et à la radicalisation.

Justement, une note officielle appelant les policiers à faire preuve de modération dans l’usage de la force a suscité une levée de boucliers de la part de la droite et de l’extrême-droite. Comment réagissez-vous à cela ?

Ce sont les mêmes milieux extrémistes, racistes, xénophobes et identitaires qui s’agitent à chaque fois que le gouvernement tente de calmer les esprits et de trouver un compromis qui évite un embrasement général des banlieues comme ce fut le cas en 2005. L’extrême-droite se nourrissant d’islamophobie, elle a saisi l’occasion du Ramadhan pour monter au créneau et s’en prendre encore une fois à la communauté musulmane, en reprochant à l’Etat de ne pas être suffisamment discrétionnaire envers elle. Ces milieux ultranationalistes, à vrai dire, cherchent à provoquer des affrontements entre les services d’ordre et les jeunes des banlieues pour en tirer des dividendes politiques, dans ce contexte d’élections locales et à quelques encablures de la course à l’Elysée.

L’épidémie du coronavirus a créé un problème de saturation de carrés musulmans dans les cimetières français. Comment ce dilemme peut-il être résolu, selon vous ?

Effectivement, le Covid-19 a malheureusement fait de nombreux morts parmi les musulmans en France. Les chiffres indiquent, d’ailleurs, qu’elle est la première victime de cette épidémie, notamment en Seine Saint-Denis, dans la banlieue parisienne où vit une forte communauté immigrée issue du Maghreb et d’Afrique. Le nombre élevé de décès parmi les musulmans a créé un problème d’insuffisance d’espaces dédiés aux carrés musulmans dans les cimetières français. Il faut savoir que le confinement et la rupture des liaisons aériennes et maritimes avec l’Algérie, entre autres, à cause de la pandémie du coronavirus, ne sont pas la seule raison qui pousse les familles à inhumer leurs défunts en France. Les nouvelles générations préfèrent que leurs proches reposent près d’elles pour pouvoir se recueillir plus souvent sur leurs sépultures. Comme je le dis souvent, ceci est une forme d’intégration par la mort, si je puis m’exprimer ainsi. Cette situation, greffée à la mortalité anormalement élevée ces derniers mois, a fait que les cimetières sont débordés. Nous sommes en contact permanent avec les autorités compétentes pour résoudre ce problème dans les plus brefs délais. Le président du Sénat, Gérard Larcher, et le président de l’Association des maires de France, François Baroin, ont été sensibilisés à ce sujet par le recteur de la Mosquée de Paris. De son côté, le président du Conseil français du culte musulman a exhorté le président Macron, lors d’une visioconférence, à instruire les maires de créer de nouveaux carrés dès que possible.

Les décès parmi les musulmans sont-ils tous dus au Covid-19 ?

Non, il y a des cas de décès par d’autres maladies ou dans d’autres circonstances.

Y a-t-il des Algériens non-résidents parmi les défunts ?

Vous faites bien de poser cette question importante. En effet, il y a parmi les personnes décédées, ces derniers temps, des Algériens qui ne résident pas en France et qui étaient juste de passage soit pour une visite familiale, soit pour faire du tourisme mais qui n’ont pu regagner le pays en raison de la fermeture des frontières. Leurs dépouilles sont bloquées dans plusieurs régions de France. L’Etat algérien doit prendre des mesures urgentes pour les rapatrier. Seuls deux aéroports, à Paris et Lyon, sont mobilisés pour accueillir les avions cargo affrétés par la compagnie Air Algérie pour ce faire. Or, je pense qu’il est nécessaire de programmer des vols supplémentaires à partir de l’aéroport de Marseille qui couvre une bonne partie du sud de la France et où vit un grand nombre d’Algériens.

Propos recueillis par Kamel M.

Comment (25)

    Le Chant Des Cygnes
    26 avril 2020 - 21 h 29 min

    A Brahms,
    Merci de m’avoir appris des choses !
    Donc Zekri est en France.
    Tavrouche aussi est Français, puisqu’il est né avant 62!
    Il y’a en Algérie très très peu d’hommes pouritiques qui n’ont pas fait valoir leurs droits à avoir la nationalité Française.
    Eh oui c’est uniquement pour cela qu’ils peuvent acheter des résidences et avoir de comptes en banque.
    Ils sont Français.
    N’importe quel Algérien avec des sous, né avant 62 peut si il à de la caillasse devient Français et cela se passe ainsi depuis la nuit des temps.
    Si tu as de l’argent n’importe quel cabinet d’avocats peut faire l’affaire, il faut juste avoir des images et de belles,des violettes de préférence.

      Brahms
      27 avril 2020 - 3 h 40 min

      A Le Chant des Cygnes,

      Je vois que vous avez compris comment cela marche et beaucoup d’algériens sont français d’office mais ne sont pas au courant. Cette possibilité discrétionnaire a été donnée par la France en excuse des crimes commis et du retard économique et financier liés au colonialisme. Les juifs ont compris bien avant nous et ont pris tous les bons postes en mettant en avant l’Holocauste de sorte qu’ils bénéficient d’une immunité à vie. Enfin, la nationalité française permet de passer les frontières de beaucoup de pays sans (demande de visa). La différence avec les juifs c’est qu’eux ne dorment pas, ils bossent dans les 02 camps pour construire leur refuge en Israël dominant tous les états arabes et africains alors qu’en 1948, ils n’avaient absolument rien.

    Le Chant Des Cygnes
    26 avril 2020 - 13 h 57 min

    Une seule question se pose ?
    Pourquoi ces Zekri, Boubakeur et tous les autres ont demandé la nationalité Française ?
    Parceq’ils sont tous Français.

      Brahms
      26 avril 2020 - 18 h 46 min

      A le Chant des Cygnes,

      Toute personne qui naît sur le territoire français devient Français, on appelle cela le droit du sol. Par conséquent, un marocain, un tunisien, un jamaïcain peuvent aussi devenir français. Enfin, tous ceux qui sont nés avant 1962 sont automatiquement français ainsi que ceux qui sont restés en France + de 30 ans pour y travailler (salariés). Il n’y a donc pas que Mr ZEKRI ou BOUBAKEUR qui peuvent être français étant précisé que ce dernier est marié à une française donc il pourrait être Français X fois. Enfin, ces titres de Français ne sont pas gratuit, la France prenant en Algérie ce qui l’intéresse (revers de la médaille) depuis des siècles.

    Urgent
    26 avril 2020 - 8 h 57 min

    Il vaut mieux rapatrier les dépouilles, c’est plus facile
    les milliards expatriés par les généraux doivent rester en sécurité.

    58 ans
    25 avril 2020 - 22 h 22 min

    L Algérie n abandonne jamais les siens,,,morts ou vifs ,,,,on est pas chez momo

    Brahms
    25 avril 2020 - 19 h 43 min

    Comprendre le système ?

    Ces gens viennent en France mais pourquoi faire ? Etudier, se marier, travailler ou pour s’amuser, casser, voler, trafiquer ? Après, il y a l’éducation des parents.
    Ensuite, il y a un ressentiment vis à vis de l’ancien colonisateur qui tire toujours les ficelles dans les pays d’origine donc que vous soyez en Algérie ou en France, le maghrébin rencontrera toujours les mêmes difficultés. La seule solution, il faut liquider tous les pieds blancs (colons qui sont restés) en Algérie, pour être tranquille de ces parasites et ainsi construire un Etat de droit. Il faudrait aussi revoir les accords d’Evian car à mon avis, il y a des choses qui sont cachés au peuple d’où ce sous développement constant. Montrez nous ce qui est inscrit dans cet accord d’Evian ?

      Anonyme
      26 avril 2020 - 6 h 36 min

      Les accords d’Évian sont disponibles très facilement sur le net. Il suffit de savoir lire…

    Socrate
    25 avril 2020 - 17 h 08 min

    « Bavure policière » ??? Alors qu’un délinquant multi-récidiviste refusait d’obtempérer aux ordres de la police et qu’il n’avait aucune raison d’être dehors vu le confinement !! Une bonne idée serait rapatrier ce Mr Zekri en Algérie dont il épouse l’idéologie islamiste et le profond conservatisme.

      Lacan
      25 avril 2020 - 21 h 02 min

      He oui, EN Algerie, c’est sans gene, la prison la mattraque, l’intimidation, le meurtre et j’en passe et pour ceux qui leur echappent grace a une veritable republique, ils s’immissent comme intermediaires… avec l’arriere-pense’e « revenez ou plus exactement envoyez » vos gains et economies(DEVISE/EUROS) en Algerie, car les doulou$es de la rente, sont deja assigne’s. Bref, ils n’ont d’interet pour les Algeriens que MORTS.

      (…)

    d'abord du civisme ..et après en verra !
    25 avril 2020 - 17 h 04 min

    Ya tonton Abdallah Zekri , pour ce qui s’est passé dans les banlieues française il ne faut pas fuir la question ni ses responsabilités : il y a beaucoup d’incivisme et d’incivilité du côté de certaines racailles des banlieues. C’est, en effet, en période de confinement à son plus haut sommet que ce drame est arrivé ! Il ne faut pas fuir le problème car les banlieues françaises sont les endroits où le confinement est le moins respecté par les citoyens ! Donc, il faut d’abord dire que le confinement s’est pour tout le monde et ce n’est pas le lieu ni le moment « de parler de quartier sensibles en proie à d’énormes problèmes liés à la précarité et à un sentiment de marginalisation, voire d’ostracisme. »

    On se confine et (…) après le confinement on reparlera de ces défaillances des gouvernements successifs ! Il faut d’abord exiger de ces racailles un peu plus de respect de la loi et des actes de civisme et de citoyenneté et après on va reparler de ces questions juste après le dé-confinement mais pas avant ! Fort heureusement qu’il y a quand même des familles qui habitent ces endroits qui respectent le confinement, ce sont ces familles là qu’il faut défendre par rapport à ces racailles d’origines maghrébines et africaines !

    Anonyme
    25 avril 2020 - 16 h 31 min

    Musulmans de France ou musulmans français, il y a une nuance.

    Le Chant Des Cygnes
    25 avril 2020 - 15 h 30 min

    Bavure Policière ????
    Un énergumène avec un casier judiciaire de plusieurs pages, à 2 heures du matin sur une grosse cylindrée non casqué qui s’échappe à la vue des forces de l’ordre, tout cela en plein confinement, certainement c’est une faute et une grossière bavure policière.

    Badre
    25 avril 2020 - 15 h 28 min

    Il (…) devrait se poser la question sur le rapatriement de la dépouille de l’imam de la mosquée de Nantes décédé du covid, or que tous ceux qui sont décédés des suites ne peuvent pas être rapatriés.
    On ne changera jamais !!

    Heureusement que le paradis relève du pouvoir absolu du tout Puissant

    Brahms
    25 avril 2020 - 15 h 06 min

    Quand un pays ne se développe pas, quand les Ministres jouent avec l’argent du peuple (ISSABA) pendant des décennies, quand les habitants s’amusent aux cartes, dominos au lieu de bosser 10 à 12 heures par jour, cela donne un pays sous développé, une population égarée et de multiples contentieux en suspend.
    Personnellement, je connais beaucoup de retraités algériens qui ne peuvent pas rentrer en Algérie car ils sont enquiquinés dans beaucoup de domaines, ils font donc des aller et retour (Paris – Alger) en gaspillant une fortune dans des voyages incessant qui à la longue deviennent fatiguant et ne servent absolument à rien, si ce n’est à encombrer les ports et aéroports.
    – Prenons le cas, par exemple, de la retraite : Le dinar algérien n’est pas convertible alors que la retraite est payée en euro mais virée sur le compte bancaire en France si bien que le retraité algérien devra faire des allers et retours entre les 2 rives pour retirer ses fonds et pour les convertir en Algérie afin de pouvoir subvenir à ses besoins. Imaginons un retraité invalide à 75 %, les difficultés qu’il va rencontrer sur le terrain ainsi que les risques qu’il va prendre avec le change d’argent alors que pour les retraités marocains en 24 à 48 heures, leurs euros sont sur leurs comptes bancaires au Maroc via le réseau financier de la Banque Postale ou autres organismes financiers, les retraités italiens, espagnols, portugais, même chose, ils n’ont aucun souci. Chez nous, on laisse volontairement la situation à l’abandon puis on met, 1 représentant algérien, qui va tenter d’alerter et de remonter ce problème vers les Consulats, Ambassades mais ce même problème ne sera jamais résolu. Au final, les banques algériennes de types (BNA, BEA, CPA) perdent une manne financière considérable en devises car elles ne savent pas attirer les devises de tous ces retraités algériens en mettant un réseau de type Mastercard à leur disposition afin qu’ils puissent virer leurs retraites sur un compte IBAN en devise ouvert en leur nom avec une carte bancaire internationale de retrait. Ce sont donc des millions d’euros qui échappent aux banques algériennes donc un manque à gagner permettant de financer l’économie nationale et mis bout à bout, ce sont des milliards d’euros qui restent en France ou ailleurs. Ces retraités algériens qui pensaient un jour, rentrer au pays, sont en réalité dépités, déçus et tournent en France en attendant la mort. Vous allez enfin dans des foyers SONACOTRA, vous avez aussi des retraités analphabètes qui traînent depuis 45 ans dans la même chambre à attendre, je ne sais quoi. Très triste et quand vous discutez avec eux, certains ont un manque de confiance, de considération, ils sont perdus ayant pour certains honte de rentrer car ayant les poches vides.

      Anonyme
      25 avril 2020 - 16 h 59 min

      Il y a des tas de points dans votre post auxquels qu’on peut commenter :
      – les retraités peuvent vivre en Algérie et demander que leur retraite soit « virée » sur place (ils peuvent la retirer en euros sur place et faire une conversion au noir sans être inquiétés …) : de nombreux retraités font cela depuis longtemps.
      – il y a des banques françaises qui ont des filiales en Algérie (https://www.bnpparibas.dz/particuliers/algeriens-residents-a-letranger/
      qui rendent des services de qualité, mais le change est fait selon le taux officiel !!!; Il y a aussi
      La BNA (en tous cas sur le web) : https://www.societe.com/etablissement/banque-nationale-d-algerie-30320138800020.html
      La BIA dont la BEA est actionnaire à 50%.

      – des quantités non négligeables d’argent liquide rentre par les frontières (après déclaration pour les sommes dépassant 5000 € et sans déclaration pour les sommes inférieures). Cela alimente le marché noir (voulu par les autorités) au grand profit de ces retraités (mais pas que).
      Le système du marché noir est insignifiant au Maroc et en Tunisie, cela pousse à ce que les gens (y compris les retraités) cherchent et trouvent des solutions. Nos retraités et plus encore les résidents en France cherchent l’application du taux parallèle … il y aurait aussi le système du transfert comme
      -utilisation de Western Union pour certains transferts …
      – Au passage « Vous allez enfin dans des foyers SONACOTRA, vous avez aussi des retraités analphabètes qui traînent depuis 45 ans dans la même chambre à attendre, je ne sais quoi. » mérite des explications : des retraités dans une chambre pendant 45 ans !!! Ils ont donc plus de 100 ans ?
      Je connais bien les Sonacotra (j’y ai habité) et je vis et travaille en France depuis 1970 et je ne vois pas beaucoup de centenaires dans ces lieux. Il est vrai que certains vivent d’aide et que cela est difficile d’autant plus qu’ils ne peuvent rentrer définitivement en Algérie sinon ils perdraient cette aide (…) . Mais c’est une minorité.
      – ceux qui vivent dans les Sonacotra se sont souvent coupés de leur famille volontairement et reprendre avec l’épouse et les enfants est parfois problématique, d’autant plus que la réalité du pays est dure c’est vrai, mais tout le monde pousse à ce que le retraité reste en France (par calcul bien entendu).

        Brahms
        26 avril 2020 - 0 h 16 min

        A Anonyme,

        En réponse, je vous confirme que pour toucher une retraite en France, il faut y avoir un domicile, un compte bancaire et faire une déclaration annuelle aux impôts.
        Ensuite, si vous êtes venu à 18 ans en France en y restant 45 ans en foyer, chez moi cela fait 63 ans et non 100 ans.
        Enfin, la Sonacotra, devenue Adoma en 2007, a fait évoluer une bonne partie de son patrimoine composé de foyers-hôtels vers des résidences sociales. La population algérienne qui était dominante à l’origine ne représente plus aujourd’hui que moins de 30 % des occupants, ce qui en fait malgré cela la nationalité la plus importante. Ce public s’est faiblement renouvelé. Certains n’ont jamais connu d’autre habitat que le foyer durant leur séjour en France et leur moyenne d’âge est particulièrement élevée. Parmi ces chibanis, dépositaires d’une bonne partie de la mémoire de l’immigration algérienne de l’après-Seconde Guerre mondiale, une enquête réalisée en 2007 a permis d’identifier deux grandes catégories. Il y a d’abord ceux qui ne veulent pas rentrer en Algérie, que ce soit de manière définitive ou pour des périodes alternées avec des séjours en France. Il y a parmi eux des gens qui ont perdu tout lien avec leur pays d’origine. Ils n’y ont plus de famille et n’y sont pas retournés depuis longtemps. Certains ont de la famille en France et c’est en France qu’ils veulent terminer leur vie. Ils peuvent avoir des situations financières et des situations de santé très variées. Les plus âgés, qui ont eu une carrière professionnelle sans trop d’interruptions, disposent de ressources suffisantes pour vivre à leur aise. Ils ont adopté le mode de vie en foyer comme celui qui leur convient le mieux, il est vrai dans un contexte où leur marge de choix est très réduite étant donné le coût en résidence pour personnes âgées. Le niveau de prix, le confort et les services correspondent à leurs attentes. Ils sont bien sûr attachés à la convivialité de voisinage qu’ils ont pu développer avec leurs pairs et de ce fait apprécient plus les établissements de capacité modeste ou moyenne où il y a une forte homogénéité de population. Ceux qui ont la chance d’être encore en bonne santé vivent assez bien leur vieillesse, attendant la mort avec sérénité. Ceux qui sont malades ou handicapés souffrent beaucoup de la solitude et disent ne plus avoir goût à la vie. Ils ne rentrent pas au pays parce qu’ils sont trop lourdement malades et handicapés. Ces hommes sont plus en souffrance que ceux qui ont coupé tout lien avec le pays. Ils ressentent douloureusement l’échec de n’avoir pu mener à bien leur projet migratoire, surtout s’ils constatent que leurs enfants connaissent des difficultés et qu’ils ne pourront bientôt plus les aider. La vie en foyer reste un exil qu’ils parviennent à aménager plus ou moins en développant de bonnes relations avec les voisins. Seraient-ils mieux en Algérie ? Peu d’entre eux voudraient vivre auprès de leur famille, vu qu’ils seraient une charge pour elle. Il y a aussi la question des traitements pharmaceutiques lourds que certains doivent prendre et des soins réguliers qu’ils doivent suivre. Il paraît difficile de pouvoir trouver les mêmes en Algérie. Il y a ensuite les résidents qui ont gardé un lien assez étroit avec leur pays et qui y retournent régulièrement. Les gens qui sont encore en activité y passent un mois par an, les retraités y restent de deux à six mois, certains faisant deux séjours dans l’année. Ces personnes ont encore de la famille au pays et disposent de revenus suffisants pour payer leurs voyages et offrir des cadeaux à leurs proches chaque fois qu’ils se rendent chez eux. Ce sont pour la plupart des gens qui n’ont pas trop de problèmes de santé. Malgré cela, c’est l’accès aux soins, la disponibilité et le coût des médicaments qui les empêchent de séjourner plus longtemps au pays.

          Le Chant Des Cygnes
          26 avril 2020 - 21 h 49 min

          A Brahms,
          Si vous avez cotisé en France, vous pouvez aller vivre même en Amazonie, votre retraite et votre complémentaire sont versées.
          La.seule condition est de fournir un certificat de vie dès que les organismes vous le demande. Donc avoir une résidence et tout le reste ce n’est que du Khorti comme on dit chez nous.
          Donc d’après vous tous les Français qui sont aux quatre coins du monde rentre tous les mois pour toucher leurs retraites ?
          Il ne faut jamais affirmer des choses quand on ne maîtrise pas le sujet.
          Merci

          Brahms
          27 avril 2020 - 4 h 02 min

          A le Chant des Cygnes,

          En réponse, je vous confirme que le dinar algérien n’est pas convertible donc votre comparaison avec l’Amazonie, ou la France n’est pas fondée puisque la monnaie de ces pays est convertible contrairement à l’Algérie. De plus, le retraité algérien n’aura pas l’équivalence des droits en allant vivre en Algérie donc il préférera toujours avoir un point de chute en France pour les soins médicaux, toucher sa retraite en euro à date fixe, renouvellement de titre de séjour (valable 10 ans), compte bancaire en France, nécessitant un domicile fiscal en France. Vous avez donc oublié les conditions administratives et fiscales, vous vous êtes juste focalisé sur la finance. Enfin, vivre aux USA ce n’est pas interdit, seulement vous perdrez vos avantages en France car vous changerez de Résidence fiscale (habitation). C’est donc le domicile qui fait foi, de sorte que le retraité algérien est assis entre 2 chaises, il est toujours bloqué (drôle de système).

      Belveder
      25 avril 2020 - 19 h 06 min

      Le Temps de la 405 matricule français pour épater les voisins est révolu Tu nous donnes de grandes leçons comment si on ne connaissait le fonctionnement des choses

        Brahms
        26 avril 2020 - 0 h 22 min

        A BELVEDER,

        Je vois que tu aimes les Peugeot. (…). Je te rappelle que les problèmes sont causés par la ISSABA avec pour témoin Mr ABDALLAH ZEKRI qui rencontre des difficultés énormes d’où cet article.

      Larbi
      25 avril 2020 - 19 h 06 min

      @Brahms
      Concernant les retraités,ce que vous décrivez n’est pas tout à fait correct.Je m’explique:
      Je suis de Belgique et je passe maintenant une majeure partie de mon temps en Algérie.(j’ai 59 ans et pas trop loin de la retraite..:)
      J’ai ouvert un compte devise en Algérie (plus précisement à la BEA) et je fais virer mes euros de mon compte belge vers mon compte devise Algérien.Le transfert dure environ 3 jours en période normale.Je retire le plus normalement du monde mes euros à la BEA.Après,je fais ce que je veux avec mes euros.La seule petite difficulté que j’ai eu pour ouvrir mon compte devise en Algérie est que j’ai du fournir un certificat de résidence.C’est un ami qui me l’a fait à la mairie car je ne suis pas propriétaire en Algérie.
      Poue être complet,pour ceux que cela interesse,je conseille de faire le virement tout frais bancaires payés en Europe car,sinon la banque Algérienne se sucre pas mal avec les frais….

        Brahms
        26 avril 2020 - 0 h 43 min

        A LARBI

        Je note que ta réponse est contradictoire.

        En effet, tu prétends connaître le système des virements bancaires mais ce que tu oublies de dire, c’est qu’il te faut une adresse en Belgique donc nécessairement un appartement, donc un loyer mensuel à payer avec en prime les charges générales + les impôts du Revenu annuel à payer donc au final, ta retraite sera amputée d’au moins 50 %.
        Admettons que tu touches une retraite à taux plein de 1100 €, par mois – 50 % = 550 €, par mois donc impossible de faire des va et vient incessant en Algérie et surtout de vivre dignement avec 550 €, par mois.
        Mentir ne sert donc à rien. Enfin, si tu ajoutes tes prétendus frais de virements à 10 € mensuel, ta retraite sera alors de 540 € et sache que tu devras déclarer en +, ton compte bancaire aux impôts Belge ou Français, sous peine d’amende de 1500 € (déclaration obligatoire). Par conséquent, je doute fortement qu’un retraité algérien puisse jongler comme tu le dis. Le système algérien est en réalité obsolète, inadapté et ne fait rien pour palier à ces nombreuses carences. Beaucoup reste à faire et malheureusement, ce ne sont pas les retraités algériens qui devront faire le job mais plutôt au Ministre des Finances en Algérie afin de mettre son système aux normes internationales. Quand, peut être en 2030 ou 2040.

      Safi Pelitze
      26 avril 2020 - 15 h 33 min

      Je vous ou je rêve, alors maintenant vous attendez l’argent des immigrés pour l’économie Algerienne ?
      Toutes ses grosses têtes qui ont piller le pays depuis les années 60 eu tout va pour eux et leurs enfants et aux immigrés de récupérer la sauce. Vous croyez quoi apres avoir payer les loyers et autres charges qui est le salaire et plus qu’un directeur général en Algerie ou d’un bon fonctionnaire, ils leurs restent plus rien, si ils ont ou mettre de côté ou avoir construit d’Algérie et participer à l’économie en faisant travailler des entreprises du batimants, électriciens, maçons, plombiers et de plus les retraites ou immigrés plus jeunes ont participer je pense pas mal, maintenant ils viennent en vacances, font travailler les restaurants, hôtels, résidences de location, taxis, non ça ne vous suffit pas, l’argent du pétrole et du gaz vous auriez du le faire travailler, les voleurs doivent avoir la conscience tranquille et les immigrés doivent culpabilisés ?

        Brahms
        26 avril 2020 - 19 h 26 min

        A Safi Pelitze,

        J’ai lu votre commentaire et votre blocage se situe dans ce que font les autres. Si un voleur a pris de l’argent puis s’est sauvé, c’est son problème, il aura tôt ou tard des problèmes avec la justice donc inutile de faire des comparaisons. Vous croyez qu’en France, en Suisse, en Belgique, il n’y a pas d’escrocs qui cachent aux impôts ou qui fraudent, lisez la presse, il y a des cas d’escroqueries tous les jours. Les affaires Cahuzac, Balkany, Fillon, Sarkozy sans compter tous les malfrats.
        S’agissant de l’Algérie, c’est + un problème de confiance, de sérieux et d’organisation. C’est cela qui nous fait défaut car derrière, on n’a pas les bonhommes qu’il faut pour faire avancer le pays. Vous savez, une Algérie forte c’est automatiquement plus de respect pour l’algérien de l’étranger donc vous êtes lié au pays et vous avez l’obligation d’apporter votre pierre à l’édifice.
        En tous les cas, L’Etat algérien est immortel, il restera toujours, il vivra et fera face aux autres pays par contre, un homme fera son temps de vie et décédera. Ainsi, va la vie.

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