Fantasmes israéliens et marocains sur l’agence présidée par Chafik Mesbah
Par Karim B. – La chaîne de télévision officielle israélienne i24 s’est intéressée au nouvel organisme créé en Algérie et confié au politologue Chafik Mesbah. Dans une émission consacrée au sujet, la chaîne a notamment abordé la question du Sahara Occidental et celle du soutien de l’Algérie à la cause sahraouie, le but de ce média étant de démontrer que le président Tebboune aurait «retiré le dossier aux militaires pour le confier à une institution civile».
L’insinuation de la chaîne i24 est à peine voilée et trahit une manœuvre pro-marocaine. Mais une chercheuse d’origine algérienne, installée en France, a corrigé le tir dès l’abord en expliquant, en substance, que la question du Sahara Occidental, comme toutes celles liées à la lutte des peuples pour leur indépendance, est une constante nationale qui n’est pas liée à des personnes, ni à des institutions, mais est ancrée dans la politique étrangère de l’Algérie quels que soient le Président ou le gouvernement.
L’émission de la chaîne d’information israélienne, dans sa version arabophone, a le mérite, néanmoins, de montrer que l’Etat hébreu suit de très près l’évolution de la situation politique en Algérie, dans un double contexte marqué par une crise interne «camouflée» pour le moment par la crise sanitaire mondiale, et par le rapprochement de plus en plus ouvert entre le régime de Tel-Aviv et un certain nombre d’Etats du Golfe qui viennent de confirmer leur disposition à renforcer la coopération avec Israël dans le cadre du nouvel ordre mondial pensé et imposé par Washington. On apprend, en effet, que les Emirats arabes unis, le Bahreïn et un troisième pays membre du CCG que le Jerusalem Post qui rapporte l’information ne nomme pas – il s’agit très probablement l’Arabie Saoudite – ont décidé de financer des recherches conduites dans des laboratoires israéliens pour trouver un antidote au Covid-19.
L’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement a été créée pour «participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique nationale de coopération internationale en matière économique, sociale, humanitaire, culturelle, éducative, scientifique et technique», est-il précisé dans le décret présidentiel portant création de cette instance appelée à élargir le champ de l’action diplomatique du pays sans que son rôle interfère avec celui du ministère des Affaires étrangères ou empiète sur ses prérogatives.
Présidée par un académicien de renom, vieux routier de la géopolitique, sa création a suscité l’intérêt de pays qui cherchent à «neutraliser» l’Algérie dont le caractère inébranlable de son appui aux causes palestinienne et sahraouie donne du grain à moudre aux deux puissances occupantes que sont Israël et le Maroc, particulièrement gênées par cette constance inaliénable de la politique étrangère algérienne fondée sur la non-ingérence et le rejet de toute entreprise coloniale.
K. B.
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