Du Covid-19 à la mouture de la nouvelle Constitution

Alger Covid-19
Comment sera l'Algérie de demain après la crise sanitaire et l'adoption de la nouvelle Constitution ? PPAgency

Par Dr Aziz Ghedia – Pendant plusieurs jours et au fil de plusieurs articles, je n’ai parlé que de cette pandémie grippale, Covid-19, qui, bientôt, nous l’espérons bien, disparaîtra de la surface de la terre. Elle disparaîtra, aucun doute là-dessus, comme ont disparu les anciennes pandémies de grippe, de peste, de sida et d’Ebola – pour ne parler que des plus récentes – qui ont jalonné l’histoire humaine, mais après avoir, quand même, provoqué une hécatombe dans les pays qui étaient censés pourtant être bien outillés pour y faire face.

Paradoxalement, les pays pauvres et notamment ceux d’Afrique à qui les «experts» autorisés prédisaient les pires destins sont, à ce jour, relativement épargnés par le coronavirus. Non qu’ils aient pu, avec leurs maigres ressources matérielles, leurs moyens financiers limités et leurs systèmes sanitaires inadaptés et moribonds, tirer leur épingle du jeu, mais parce que la providence était de leur côté. La providence en a décidé ainsi. On dirait que le virus, une fois arrivé dans ces contrées, a quelque peu perdu de sa virulence. Ou bien, alors, c’est lui, le méchant virus, qui a subitement pris peur et paniqué devant la fougue d’une jeunesse africaine à la force de l’âge. Et il a fait pschitt comme le montre si bien une petite vidéo de sensibilisation louant les mérites du confinement et largement partagée sur les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, actualité politique nationale oblige, il est temps de changer de registre. Il est temps de parler d’autre chose. La vie n’est pas faite que de maladies, fussent-elles d’origine virale, et nonobstant leur évolution sous forme de pandémie. La vie est un combat continu, un combat de tous les jours. A titre individuel et à titre collectif.

Changer de registre ne veut pas dire sauter du coq à l’âne ; absolument pas. Seulement, il faut savoir parfois mettre de côté un sujet largement rabâché, largement évoqué et discuté pour mettre sur la table de discussion un autre sujet.

L’adage populaire dit qu’il faut battre le fer pendant qu’il est encore chaud. Cela ne veut pas dire, non plus, qu’on a épuisé le sujet relatif au coronavirus. Loin de là. Ce que les médecins et les scientifiques de façon générale connaissent de cette particule virale n’est qu’une connaissance rudimentaire. Ce virus, même cerné de toutes parts, n’a pas encore livré tous ses secrets. Nous y reviendrons un jour.

En attendant, voilà de quoi il est urgemment nécessaire de parler : la mouture de la nouvelle Constitution. Elle est enfin disponible. Elle est entre les mains des responsables politiques et de toute personne qui s’intéresse à la chose politique. Et il est demandé à ceux-ci de l’étudier minutieusement, de la disséquer en quelque sorte comme ferait un médecin légiste face à un cadavre dont on ne sait pas si la cause de la mort est la Covid-19 ou une autre pathologie létale.

Ma première réflexion à la lecture de certains comptes rendus de la presse concernant cette mouture, est que le pouvoir est toujours dans la logique du juge et d’arbitre à la fois. J’ai été vite rappelé à l’ordre, par des amis du même bord politique que moi. «A quelques détails près, elle est bien, cette Constitution», m’a-t-on dit. Pourtant, sans être nihiliste, je reste absolument convaincu que la Constitution est déjà écrite. La mouture qu’on nous présente aujourd’hui pour soi-disant enrichissement n’est qu’un leurre. Cela m’étonnerait beaucoup que les tenants du pouvoir actuels accepteraient d’y porter, in fine, les remarques et suggestions qui seraient faites par les partis politiques de l’ex-coalition ou de l’opposition. En fait, le débat ne fait que commencer. Dans les prochains jours, avec probablement la levée du confinement sanitaire, nous assisterons à des joutes oratoires contradictoires, chaque camp, islamistes comme démocrates, essayant de faire valoir son point de vue et sa vision politique pour l’Algérie de demain. Celle que le Hirak a déjà baptisée la 2e République.

A. G.

 

Comment (15)

    Karamazov
    13 mai 2020 - 10 h 42 min

    On a dit tout et n’importe quoi à ce sujet Dr Ghedia , et vous-même vous aviez admis que cela n’aide pas à se faire une opinion pertinente. Vos propos à ce sujet comme les nôtres n’avaient aucune base scientifique et n’étaient que spéculation.

    Conscient de cela je ne me suis pas fait une conviction inébranlable à ce sujet , et aujourd’hui encore je doute de ce qu’on nous débité à ce sujet car nous ne sommes pas forcément plus avancés qu’au début de la pandémie.

    J’ai dit que je ne suis pas un fana jusqu’au-boutiste du confinement mais pour un confinement temporaire , transitoire et limité parce qu’il n’y avait pas d’autres solutions et ce parce qu’on nous disait quel Covid était très contagieux et un redoutable tueur. Et je n’ai jamais dit que le confinement était une panacée qui se ferait sans conséquences , mais que l’urgence était sanitaire et non économique et surtout que vous en tant que médecin vous ne devriez pas vous tromper à ce sujet.

    Maintenant il se susurre que la pandémie de Covid a commencé beaucoup plus tôt qu’on le dise et que finalement le virus n’est donc pas si contagieux qu’on ne l’a laissé entendre.( le premier cas en France est daté du 27 décembre , pourquoi il n’a pas développé de cluster autour de lui ?). Si c’était le cas vous auriez raison , mais à votre insu .
    Il faut ajouter à cela que d’autres insinuent que ce le Covid a moins tué que les traitements multiples et hasardeux qui ont été administrés aux malades.

    L’avenir nous apportera sans doute d’autres révélations qui vous donneront raison concernant les conséquences économiques et sociales. Est-ce que cela valait les mesures drastiques prises ? Mais à l’heure où on en parle vous n’en savez pas plus que nous. Vous auriez raison sans raisons , mais vous allez nous dire que vous saviez.

    Anonyme
    12 mai 2020 - 17 h 22 min

    « Comment sera l’Algérie de demain après la crise sanitaire et l’adoption de la nouvelle Constitution ? » – Elle sera nettoyée totalement de sa vermine corrompue qui a vendu le pays pour le koursi.

    ALILOU
    12 mai 2020 - 17 h 20 min

    Tant que la religion est privatisée par l’état et tant que le pays est devenu une prison a ciel ouvert, constitution ou pas constitution, personne n’applique rien.

    Karamazov
    12 mai 2020 - 17 h 03 min

    J’avais zapper cette contribution avant de me rendre compte que c’est mon Cher frère et éminent Dr Ghedia qui l’avait signé. Alors je me suis dit il ne faut pas que je laisse passer ça sans que j’aille lui faire mes révérences.
    Au risque de chopper une overdose après m’être farci le reniement et le parjure d’YB à propos du Hirak voila que c’est le Dr Ghediabqui en rajoute une louchée.
    Ma parole, ça vole en escadrille !

    La lecture de cette contribution m’a rappelé un proverbe de Guezgata qui dit :si tu veux te fâcher avec un ami , il faut laisser de quoi vous rabibocher.

    Si je vous comprends vous vous êtes emmêlé les pinceaux à propos du Covid pour rien. En sorte vous faites comme Y.B qui a vend son âme au Hirak et qui tente vainement de la lui racheter en l’accusant de vol.
    Hier cette pandémie allait tous nous emporter, ceux que le Covid aura gentiment épargnés mourront de faim et de misère et maintenant vous n’avouez même pas que c’est une mouta3ade , un moment d’égarement. Vous faites dans le déni, carrément.
    Et comme vous n’arrivez pas à vous en passer vous ne lâchez pas le Covid, c’est par lui que vous commencez votre contribution.

    C’est là une façon de nous parler du Covid en laissant croire qu’on parle de la constitution tout en parlant du Covid .

      Ghedia
      12 mai 2020 - 19 h 19 min

      Primo, je ne vous à qui correspondent les initiales YB que vous citez ici.
      Secundo, dans mes précédents articles concernant le Covid-19, je n’ai jamais dit que ce virus allait nous emporter tous. Bien au contraire, d’emblée j’avais défendu le principe de l’immunité collective. On aurait eu moins peut-être un peu plus de morts par ce virus mais nettementoins par les autres pathologies. Aujourd’hui même, j’ai appris qu’à l’échelle de Bordj Bou Arreridj, par exemple, le nombre de ceux qui sont passés de vie à trepas par manque de prise en charge dans les structures sanitaires publiques qui se sont focalisé sur cette épidémie et uniquement sur cette épidémie est pratiquement le triple que ceux du Covid. Quant aux conséquences économiques du confinement, on aura l’occasion d’en parler.

        Karamazov
        13 mai 2020 - 9 h 02 min

        Issar vous ne connaissez pas Y.B. , yek ?

        Vous ne lisez donc que vos articles . Narcisse va! Vous ne savez pas ce que vous auriez gagné à le connaître. Je suppose que vous ne vous reconnaissez pas non plus dans vos initiales non plus . Mais bon , il change d’avis tellement qu’il m’arrive aussi de ne pas le reconnaitre.

        Décidément vous faites semblant de chercher la coquille à chaque fois qu’un commentaire a fait mouche.

        Quand on parle du Covid il ne s’agit pas seulement du virus en tant que tel mais de tout ce que vous avez écrit sur et autour que les plus eschatologistes parmi nous vous envieront.

        Sinon , il est clair que les réponses, y compris inflammatoires, feront plus de dégâts que le Covid lui-même.

        Je vous concède qu’on s’y prend mal , mais est-ce pire que l’immunité collective ?

          Ghedia
          13 mai 2020 - 12 h 09 min

          Ah, ça y est, j’ai reconnu maintenant YB. Il vient de signer un autre article. Merci l’ami de m’avoir rafraîchi la mémoire. MAIS, LUI ET MOI, NOUS SOMMES DANS DEUX REGISTRES DIFFÉRENTS. Nous n’abordons pas les mêmes sujets.

          Karamazov
          13 mai 2020 - 14 h 05 min

          Aie!
          « MAIS, LUI ET MOI, NOUS SOMMES DANS DEUX REGISTRES DIFFÉRENTS ».
          Ok,ok, je ne recommencerai plus a Sidi !

          Mais ontarnous , ontarnous kane , vous peut-être que vous n’empiétez pas dans ses rayons. Mais il lui il est obligé de parler de tous les sujets parce qu’il est omniscient.

        Krimo
        14 mai 2020 - 7 h 04 min

        Dr Ghedia,

        Par ceci vous rabachez l’evidence  » Quant aux conséquences économiques du confinement, on aura l’occasion d’en parler « .

        Doc que vous dire si ce n’est cette petite sagesse italienne :  » Celui qui se loue soi-même trouve bientôt des personnes qui se moquent de lui. »

          Ghedia
          14 mai 2020 - 11 h 46 min

          Je ne vois aucune « auto-louange » dans mes propos.Mais, il est de notoriété publique que les effets secondaires de cette pandémie seront dramatiques sur le plan économique. Ce constat est fait par tout le monde : économistes et simples gens de bonne foi. Pas besoin de sortir de St Cyr ou d’être un adepte de Ricardo pour aboutir à ce diagnostic.

        Karamazov
        14 mai 2020 - 16 h 48 min

        C’est vrai que le Dr Ghedia ne se fait pas de louanges. Il est encore trop fier pour lui même pour ça.

    Smail
    12 mai 2020 - 11 h 04 min

    Tout le problème est dans le dernier paragraphe : projet de société islamiste ou démocrate ? En plus du système actuel, zaama nationaliste, version néo FLN. Bien que chacun va se prévaloir des « valeurs » des autres par hypocrisie. Voilà pourquoi les adeptes de la constituante n’ont peut être pas tout à fait tord parcequ’il sera possible de s’etriper d’une manière civilisée dans un cadre organisé, et si possible légal.
    L’erreur de la déclaration de la Soummam, c’est de n’avoir pas eu le courage de décider d’une orientation claire, la formule adoptée (‘un état social dans le cadre de valeurs de l’Islam’) est flou et interpretable à idéologie variable.

    lhadi
    12 mai 2020 - 10 h 05 min

    « Rendons à Cesar ce qui est à Cesar…tout est à Cesar ». Cette affirmation de G. Clemenceau illustre bien le paysage politique de ces deux dernières décennies.

    En effet, la constitution algérienne avait beau tracé la voie au « florentin d’Alger »; il marcha dans la sienne. Ce qui a permis au « au Césarisme algérien » d’être le « géniteur » d’un Etat patrimonial qui a permis l’émergence d’une république de copains et de coquins. En d’autres termes, tous les maux, qu’endure, au jour d’aujourd’hui, la nation algérienne, proviennent du non respect de la loi fondamentale de la république.

    Par conséquent, je suis sous l’influence de la méfiance vis à vis de tout projet de reforme qui consiste à vouloir, encore et de nouveau, triturer la constitution algérienne. Pourquoi ? Parce qu’elle est la règle la plus élevée de l’ordre juridique de notre pays. Elle est la loi suprême de l’Etat à laquelle tous les gouvernants et les gouvernés doivent jurer loyauté, fidélité et respect.

    L’Algérie est une république semi-présidentielle bicamérisme – un Président qui préside, un gouvernement qui gouverne et deux chambres qui contrôlent la politique du gouvernement et légifèrent des lois.

    Une vice présidence n’a aucune utilité parce qu’en cas de démission, de décès ou d’empêchement, c’est au président du sénat de combler la vacance du pouvoir tout en préparant l’élection d’un nouveau Président. La nomination d’un vice président va à l’encontre de l’art 7 et 8. Exemple : le président est élu. Il nomme un vice-président. Au bout d’un mois, pour moult raisons, il y a vacance du pouvoir. Selon la nouvelle mouture constitutionnelle, le vice-président deviendra le nouveau Président de la république sans la légitimité des urnes : c’est anti démocratique.

    Quant à l’Art 51 qui fait débat, et à mes yeux n’a pas lieu d’être, il suffit de se référer à la jurisprudence « Fujimori Fujimori » – ex président du Pérou, ou plutôt celle concernant les ministres de l’énergie, de l’industrie et autres consorts qui ont pris la poudre d’escampette, avec « armes et bagages », pour trouver, définitivement, refuge dans leurs pays de coeur ; pays qui n’extradent jamais leurs ressortissants.

    La constitution algérienne oriente la politique gouvernementale. Elle fait prévaloir dans les relations internationales les principes de la coexistence pacifique entre Etats, quel que soit leur régime social.Dans ses rapports avec les autres pays, l’Algérie a pour principes le respect des souverainetés et de l’intégrité nationales, l’égalité des droits, le règlement pacifique des litiges entre Etats, la non-ingérence, le refus de tout recours à la force ou de toute menace de recours à la force pour mettre en cause les frontières existantes, pour imposer à une nation le choix de ses alliances ou son système politique social. La posture de l’armée nationale populaire algérienne est rconforme aux lois de la république et à l’esprit des principes qui régissent la charte des nations unies.

    Je veux, respectueusement, rappeler, au président de la république que son devoir est aussi de veiller à la sauvegarde d’une nécessaire continuité, d’assurer la permanence des valeurs, des principes et des traditions qui ont forgé l’identité nationale. Garant de ce qui fait le destin, l’âme de la nation, il ne doit pas perdre de vue que la longévité d’une constitution est la synovie d’un Etat fort, d’une république solide.

    Selon les prérogatives que la constitution lui octroie, ill aurait été plus judicieux qu’il dissolve l’assemblée nationale afin de donner au pays un nouveau paysage politique plus conforme à l’esprit démocratique de nos institutions.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      Vendredi
      12 mai 2020 - 21 h 51 min

      Voilà un énième copié-collé de ce plagiaire invétéré. (…)

    Zaatar
    12 mai 2020 - 9 h 14 min

    Bonjour Aziz,
    Saha ramdanek. On est d’accord. On joue bien chez H’mida n’est ce pas? Le Rachem et ellaab….

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