Le consul du Maroc à Oran va-t-il embarquer pour Casablanca ce samedi ?
Par Karim B. – Les médias marocains annoncent que trois vols de la Royal Air Maroc sont prévus ce samedi pour rapatrier les ressortissants marocains bloqués en Algérie. Ces médias, qui citent des sources autorisées, indiquent que les rapatriements commenceront dans vingt-quatre heures et que l’opération débutera «chez le voisin de l’Est» où se trouvent «300 à 400 Marocains».
D’aucuns s’interrogent sur le sort qui sera réservé au consul du Maroc à Oran, dont les autorités algériennes réclament le rappel par Rabat. Depuis la convocation de l’ambassadeur du Maroc à Alger et l’appel téléphonique reçu par Sabri Boukadoum de son homologue marocain Nasser Bourita, il n’a y a pas eu de nouveau dans cette affaire bien que le consul ait été déclaré persona non grata. On ne sait pas quelle a été la proposition du chef de la diplomatie marocaine pour désamorcer la crise, mais la menace contenue dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères était à peine voilée. L’Algérie ayant signifié dans un langage diplomatique que si le consul n’était pas rappelé il serait expulsé.
Une telle décision, qui envenimerait de fait les relations déjà chaotiques entre les deux pays, mettrait surtout le Makhzen dans une situation inconfortable vis-à-vis de l’opinion publique marocaine qui y verrait un signe de faiblesse du pouvoir au Maroc, lequel s’en trouverait alors obligé d’appliquer la règle de réciprocité, aggravant ainsi le conflit larvé qui oppose Alger à Rabat. Un conflit exacerbé par les provocations interminables du régime monarchique qui multiplie les attaques et les manœuvres hostiles à l’égard de l’Algérie.
Les autorités algériennes semblent néanmoins avoir fixé un délai au gouvernement marocain pour qu’il rapatrie son consul insolent. On saura ce samedi si ce dernier aura regagné son pays sur la pointe des pieds ou si le Makhzen persiste à vouloir le maintenir en poste, au risque d’attiser le brasier. D’autant que l’Algérie ne fait pas seulement face aux bravades du Makhzen, mais aussi à un forcing médiatique français et à des menaces sérieuses d’embrasement à ses frontières est, en Libye, où des mises en garde sérieuses contre une conflagration généralisée sont lancées, au regard de l’implication de puissances étrangères qui se livrent une guerre par procuration.
Jusque-là, l’Algérie a fait preuve de patience et de retenue. Mais jusqu’à quand ?
K. B.
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