Non négociable

mémoire archives
L’ouverture des archives et leur libre accès sont devenus d’une importance vitale. D. R.

Par Nouredine Benferhat – Les archives sont ces «permanences d’une nation» qui nous relient aux générations passées, qui inscrivent nos vies dans la longue et silencieuse mémoire collective. C’est qu’un peuple pour résister et consolider son union a besoin de traces, de témoins. Il a besoin de combler ces espaces vides du temps mémorial entre les îlots et son histoire.

Dans cette quête de vérité pour la construction de la mémoire, il s’agit de transcender la culture de la division par une histoire qui refuse de célébrer telle ou telle mémoire particulière, ni de ressusciter ce qui s’est passé, mais de faire comprendre, dans leur complexité, les rapports qui unissent ou divisent les hommes et les groupes, sans en gommer les aspérités.

La restitution des archives nationales est un droit non négociable. L’Algérie, pays souverain, doit prendre possession de son patrimoine éparpillé entre la France et la Turquie.

L’ouverture des archives et leur libre accès, en attendant le règlement du contentieux, sont devenus d’une importance vitale. La vérité, si longtemps occultée, serait enfin accessible pour une écriture sereine de l’histoire. Nous sommes conscients que celles qui touchent à la Guerre de libération nationale – leur maniement – requièrent exigence critique et rigueur méthodologique et ne sauraient servir de prétexte à des règlements de comptes politiques.

L’autre exigence consiste à se rappeler que les sources ne disent pas tout ou ont été offertes pour ne pas tout dire, d’où l’importance d’une intransigeance éthique dans leur exploitation.

La France doit comprendre que nous sommes en mesure d’exploiter les archives sans animosité et c’est peut-être là que nous trouverons les explications aux problèmes que nous vivons dramatiquement aujourd’hui.

Les archives, monuments de notre histoire, doivent nous être restituées. Elles n’ont aucun lien avec le procès de la colonisation pour lequel les sources ne manquent pas.

N. B.

Comment (4)

    Anonyme
    12 juillet 2020 - 12 h 29 min

    (…) Je le redis encore une fois. les faux Moudjahidines et les harkis qui n’ont pas quitté l’Algérie vont sûrement détruire toutes les archives qui les concernent. J’espère que la France en gardera un copie pour les démasquer un jour!!!

    Soraya
    12 juillet 2020 - 9 h 13 min

    Les archives concernant la guerre d’Algérie sont protégées en France, la prescription est je crois 60 ou 70 ans. Normalement elles seront publiques, elles appartiendront au domaine public. pas besoin de transfert mais de consultation libres. L’Algérie a appartenu a la France je trouverais bizarre que les archives deviendrais la propriété uniquement de l’Algérie indépendante, la France et les Français ont besoin de connaitre leur histoire aussi. Es-ce que l’Algérie est dans une période de calme pour les consulter ? L’Algérie n’a encore rien pardonne a la France et surtout pas aux harkis comment éviter que les archives de la guerre d’Algérie n’enflammerait pas les algériens. Déjà 24 crânes n’ont pas suffit alors toutes archives ca va être explosif, les algériens n’ont pas besoin de cela en ce moment

      Anonyme
      12 juillet 2020 - 15 h 09 min

      On parle d archives concernant toute l histoire. Votre fond de commerce concernant la guerre d Algérie on n en a que faire.

    Nouredine Benferhat
    12 juillet 2020 - 7 h 34 min

    Selon Maurice Halbwachs spécialiste des mémoires, la mémoire collective nationale…. permet de découvrir des valeurs nous permettant de transcender notre groupe d’appartenance pour atteindre l’universel.
    Aussi faut-il que l’appartenance soit bien enracinée. Le danger qui pourrait nous guetter, c’est l’envahissement de notre mémoire collective par les religieux. D’après ce sociologue, la mémoire collective religieuse n’admet aucune autre mémoire.
    L’histoire millénaire de notre pays est assez riche pour réduire cette mémoire à sa juste proportion, en commémorant les épopées et événements, en développant les lieux de mémoire et en rendant hommage au personnage historique qui, à différentes époques, ont forgé la nation. Et bien sûr dans un travail de conscientisation citoyenne dans une société ouverte, libérée de la açabiya

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