L’incertaine réconciliation des mémoires

Emmanuel Mémoires
Emmanuel Macron lors de sa visite à Alger. PPAgency

Par Youcef Benzatat – A la sortie d’un débat houleux entre Françoise Vergès et Benjamin Stora, à l’occasion de la publication de son livre Mémoires dangereuses, elle me confia d’un air indigné : «Qualifier les résistants algériens à la colonisation française de terroristes, en référence à la bataille d’Alger, alors que ce sont les Français qui sont rentrés sur le territoire algérien par effraction, en violation de la souveraineté du peuple algérien, est une imposture propre à un fonctionnaire de l’Etat français, plutôt que l’expression d’un intellectuel et historien.» Comble de l’ironie, le débat s’est tenu dans l’ancien musée de la colonisation, rebâti en Musée national de l’histoire de l’immigration, pour atténuer probablement la charge symbolique et le poids historique de l’édifice construit à l’occasion de l’exposition coloniale de 1931, certainement pour son incongruité esthétique dans la «Ville lumière» et dont le directeur n’est autre que Benjamin Stora.

C’est toute la problématique et les enjeux de la gestion de la tragédie qui s’est jouée entre ces deux peuples qui s’est révélée à travers cet échange, qui n’a jamais pu s’élever au niveau d’un véritable débat responsable et comptable devant l’histoire et la mémoire collective de ces deux peuples. Cet échange a montré les limites d’un investissement objectif face à cette tragédie lorsqu’il est mené par un représentant de l’Etat français face à une militante rompue à la lutte pour la vérité sur l’esclavage et la colonisation par tradition familiale. Françoise Vergès, qui n’est autre que la nièce de l’avocat des résistants anticoloniaux Jacques Vergès, avait mis en lumière à cette occasion la volonté de l’Etat français de vouloir noyer cette tragédie à travers sa rhétorique de la «réconciliation des mémoires».

Benjamin Stora était dans son rôle et n’a fait qu’exprimer publiquement le discours officiel de l’Etat français sur la relativisation des crimes commis contre le peuple algérien pendant la colonisation. Celui de mettre sur un pied d’égalité la violence extrême subie par le peuple algérien avec les méthodes de résistance à cette violence par les Algériens. Espérant ainsi noyer les crimes de tout genre commis pendant la colonisation, allant des camps de concentration (regroupement des populations rurales et leur cloisonnement par des fils de barbelés), de l’invention et la pratique du génocide par les chambres à gaz (enfumades), jusqu’à l’ethnocide, par la dépossession des colonisés de tous leurs repères toponymiques et l’anéantissement de leur système éducatif. Sans compter leur dépossession de leurs biens matériels, de leurs terres, de la déstructuration de leur système économique, social et politique. En somme, la volonté de vouloir noyer le caractère de crimes contre l’humanité de la colonisation.

L’enjeu est de taille, et toute la gestion de la mémoire de la tragédie vécue par les peuples anciennement colonisés repose sur cette forme de rhétorique de la réconciliation des mémoires qui consiste à justifier «la contrainte» de l’usage de la violence pour «civiliser les barbares» et le peuple algérien dans la bataille d’Alger s’est comporté comme un peuple barbare, par ses méthodes «terroristes» dans sa résistance à la colonisation civilisatrice et par extension, sa violence contre les harkis et les pieds noirs chassés de «leur terre» après l’indépendance. Il est donc question de réconciliation des mémoires par la reconnaissance de la part de violence des colonisés.

Cette rhétorique ne repose pas sur l’objectivité de l’histoire ou l’exhaustivité de l’archive et même sur la subjectivité de la mémoire collective des deux peuples, elle est l’émanation d’une volonté étatique, celle de vouloir préserver l’honneur de la nation française et son mythe d’ambassadrice des droits de l’Homme dans le monde. En effet, il est inconcevable qu’une nation ayant commis de tels crimes contre l’humanité puisse se prévaloir en tant que nation bâtie sur le principe des droits de l’Homme et prétendre l’exporter à l’humanité entière.

C’est par résistance à l’effondrement de ce mythe de la grandeur de la France, pays des droits de l’Homme, que la réconciliation des mémoires entre nos deux peuples, menée par cette rhétorique sournoise de victimisation de l’agresseur, qui devient incertaine et de fait «dangereuse».

La réconciliation des mémoires de nos deux peuples, tant souhaitée par les deux Etats, ne correspond pas à une volonté émanant du peuple algérien. Celui-ci n’a jamais eu besoin de recevoir une quelconque repentance, ni excuses de la part de son ancien colonisateur, c’est dans sa culture d’être un peuple de paix et de réconciliation et d’être dépourvu de toute forme de haine envers les autres peuples. Mais il est aussi un peuple doté d’un sens aigu de l’honneur et de la dignité. Son regard sur la France reste conditionné par la perpétuation de sa représentation abusive dans ce mythe de grandeur, pourtant tombé en désuétude avec ses crimes coloniaux devant l’humanité entière. Elle est tout au plus perçue par la conscience collective comme une nation incapable d’assumer son comportement criminel dans l’histoire, comme l’avait fait l’Allemagne post-nazie.

La réconciliation des mémoires de nos deux peuples est une affaire très sérieuse pour la traiter sous l’impulsion de conjonctures défavorables, d’un côté comme de l’autre et d’être confiée à des fonctionnaires liés par des impératifs idéologiques. C’est l’affaire d’hommes et de femmes qui sont capables de regarder vers l’avenir pour bâtir une relation durable fondée sur un intérêt commun et un humanisme sans calculs, comme l’avaient fait François Mitterrand et Helmut Cohl.

Y. B.

Comment (23)

    Anonyme
    17 juillet 2020 - 17 h 58 min

    Tant que le débat sur la guerre d’Algérie n’est pas totalement libre et sans aucune exclusion, tant qu’on ne voit pas autour d’une table les vrais acteurs de cette guerre à commencer par les combattants du FLN, les messalistes et les harkis, tant que ce sont les mêmes vociférateurs FLNesque qui sévissent depuis le cessez le feu à travers leur récit qui ne trompe presque plus personne ou leur mercenaires et bien rien ne s’arrangera aucune réconciliation n’est possible. La France est un pays démocratique, et le FLN désormais n’a quasiment plus aucune emprise la dessus aucun politique qui voudra se faire élire ne prendra des risques à répondre aux appels intéressés du système FLN. Une seule solution : mettre tout sur la table archives, témoignages des victimes ou des descendants, ……si le débat est totalement libre et sans aucune exclusion, .la dessus le perdant est sans aucun le FLN sera le FLN. Il va même disparaître en tant qu’entité politique pire en tant que référence de combat pour la liberté et ce d’abord et avant tout aux yeux des algériens de souche.

    ATAKOR
    17 juillet 2020 - 15 h 53 min

    Ce film qui sera diffusé ce soir à partir de 21h GMT sur Canal Algérie relate les souffrances endurées par les Algériens dans les camps d’internement durant la guerre de libération. Suivez le lien ci-dessous pour voir la bande annonce:

    https://www.facebook.com/EPTVCANALALGERIE/videos/595051801215321/

    Ayweel
    17 juillet 2020 - 14 h 14 min

    J’aimerais ajouter une remarque à tous ces commentaires. Un mariage, même par infraction ou forcé, une fois rompu et malgré les séquelles, chez les couples conscients de l’avenir des enfants, se séparent chacun son chemin tout en restant les meilleurs amis. Et chez les couples inconscients, c’est l’annonce d’une guerre de 100 ans qui sera léguée aux héritiers (ماانحبك مانصبر عليك). Pour ceux qui détestent la france, la france est partie, pour ceux qui aiment la France ils l’ ont déjà suivi. La question qu’on doit aujourd’hui se poser est; qu’est ce qui va se passer si la france prend la décision d’ouvrir ses frontières au peuple algérien ????? Je vous laisse imaginer la suite..
    Ce que le citoyen algerien doit retenir, c’est que la france en 130 années de présence sur le sol nord africain, n’a pas changé les noms des douars, des villages, des rivières, des montagnes, des collines, des rues et ruelles et n’a pas interdit les noms et prenoms ancestraux pour en imposer des noms gaulois sur les actes de naissances et dans les tribunaux elle prévoit des traducteurs pour donner la chance aux autochtones de sr defendre dans leur langue. Donc si on veut parler dela mémoire c’est considérer la mémoire dans toute sa globalité et non les quelques bytes où sont stockées les 130 années de la france. La mémoire d’un peuple, d’une nation n’est pas une memoire d’un ordonnateur, où on efface ce qui nous déplaît et on conserve juste ce qui nous plaît. Avant de parler de réconciliation avec d’autres il faut d’abord voir si les algériens entre eux se sont réconcilier……

    Hmed hamou
    17 juillet 2020 - 13 h 56 min

    Nos « élites » (élites autoprcoclamées, comme on a aussi des 3oulema autoproclamés, on est jamais mieux proclamé que par soi-même doivent se dire ) je disais donc, nos élites, quand il s’agit de leurs intérêts individuels, personnels, familiaux,…ils, quelles que soient leurs idéologies ou leur bord politique (c’est leur dénominateur commun) , n’ont et n’ont jamais eu aucun problème ni aucune objection de conscience vis à vis le l’ex force coloniale. Il y vont, y étudient, y font des affaires, y passent du bon temps, font des jours et des nuits de queue devant le consultat pour le visa, s’y réfugient en priorité et avec plaisir, y envoient leurs enfants étudier, se soigner, …mais dès qu’il est question, d’une possibilité, de l’intérêt général, dans l’intérêt du pays et du peuple…là ils nous dégainent plus vite que leur ombre la fameuse liste des griefs qui s’étend jusqu’à l’horizon et jamais exhaustive, toujours extensible, et se mettent à égrener et énumérer tous nos contentieux memoriaux ancestraux, de l’époque coloniale, de l’occident en général,…en algerie, dans le monde musulman, la oumma, la Palestine, les croisades, la disparation de dinosaures…toutes les atrocités du colonialisme commis contre les peuples innocents, les nécessités de repentance, les devoirs de mémoire irréalisables et « inatteignable » compte tenu de toutes les impossibilités de réconciliation mais qui reste néanmoins le passage obligatoire et la condition sine qua non pour envisager la moindre relation apaisée et pouvoir envisager un avenir normal… Et ll’impossibilité de laisser le travail de mémoire aux historiens rien qu’aux historiens sans qu’on viennent leur tracer les grandes lignes et même les interlignes…
    Cette « fibre patriotique stridente » on la retrouve donc, chez nos islamistes, nos laïques, nos démocrates,nos gauchistes, nos droitistes, …nos « tout-ça-à-la-fois » (car il existe qui sont tout ça à la fois, et nombreux).
    Peut être la catégorie la plus représentative de ce patriotisme à fleur de peau sont nos islamistes (juste pour illustrer) qui passent leur temps à médire sur l’occident, des kouffar, en rappelant tous ses vices, toutes les atrocités qu’il a commis depuis les croisades et même bien avant (depuis sortie d’adam du paradis (eh oui, le serpent c’était l’occident), et l’impossibilité de toute réconciliation avec lui tant qu’il continuera à jouer au miroir réflecteur (de nos échecs et nos maux), et tant que le Hamas sera contesté à ghaza, et tant que l’occident continuera à armer les émirs du moyen Orient pour se livrer à la chasse excessive des ou tardes dans notre sahara… etc etc.
    Et d’où est ce qu’ils nous prêchent toutes ces belles paroles patriotiques et toutes ces mises en garde contre l’occident, ses dangers et ses vices? Depuis l’occident évidemment où ils crèchent en famille, où ils aiment y vivre et assurent l’avenir de leurs enfants dans des écoles d’excellence, en technologies, et autres sciences des kouffar! Ils connaissent tellement la qualité et la douceur de vie en occident et ses bienfaits qu’ils la déconseillent chaudement et vivement aux commun de leur compatriotes restés au bled (eh oui c’est le rôle des élites de mettre en garde ceux qui ne sont pas élites, on leur disant: estimez-vous heureux, même benis, vous qui n’avez rien vu et menez une vie simple de saints simplets!! Il ne faut surtout pas changer ! Vous êtes et vous en serez là mémoire vivante des temps memoriaux, les fossiles vivants pour les paléontologues, et les archéologiques,…et toutes les théories de la régression, tout frais payé, voyage sans fin et sans possibilité ni de descendre ni de faire demi tour…
    Je me rappelle d’un docteur, je ne me rappelle plus dans quel domaine, mais un élite donc, un élite et demi même (quand on sait le niveau pâquerettes de beaucoup d’autres) , qui, dans une émission télé, déconseillait aux jeune téléspectateurs du pays d’apprendre le français (langue bientôt morte prédisait il) et surtout pas d’aller faire leur études en France (pays vieillissant et finissant) car lui, il en sait quelquechose , il sait de quoi il parle, lui il y a fait ses études (il a un doctorat) en français et en france…il parle en connaissance de cause donc. On sent presque sa gorge nouée d’émotions, de regrets sans doute de ne pas avoir eu la chance de faire l’école de Ben bouzid, si ahmed taleb Ibrahimi et si amimour,…
    Ps. Ce qui est remarquable, c’est qu’on a une mémoire sélectives. On a aucun griefs vis avis de Turquie par exemple qui nous a troqué pieds et poings liés en 1830 et pour couronner le tout ont voté contre notre indépendance en 1962…oui oui, a l’époque erdogane n’était pas encore né et puis entre frères (entre frères musulmans) on doit se rappeler que des bons souvenirs (à tel point que ça commence à donner des idées, même espérer le calif erdogan) ! Sinon, Un exemple, de bons souvenirs ? Si vous en trouvez un, je rejoins la confrérie aux chacals de ce pas…

    Hmed hamou
    17 juillet 2020 - 11 h 16 min

    Nos « élites » (élites autoprcoclamées, comme on a aussi des 3oulema autoproclamés, on est jamais mieux servi que par soi-même se disent-ils) nos élites, je disais, quand il s’agit de leurs intérêts individuels, personnels, familiaux,…ils, quelles que soient leurs idéologies ou leur bord politique (c’est leur dénominateur commun) , n’ont et n’ont jamais eu aucun problème ni aucune objection de conscience vis à vis le l’ex force coloniale. Il y vont, y étudient, y font des affaires, y passent du bon temps, font des jours et des nuits de queue devant le consultat pour le visa, s’y réfugient en priorité et avec plaisir, y envoient leurs enfants étudier, se soigner, …mais dès qu’il est question, d’une possibilité, de l’intérêt général, dans l’intérêt du pays et du peuple…là ils nous dégainent plus vite que leur ombre la fameuse liste des griefs qui s’étend jusqu’à l’horizon et jamais exhaustive, toujours extensible, et se mettent à égrener et énumérer tous nos contentieux memoriaux ancestraux, de l’époque coloniale, de l’occident en général,…en algerie, dans le monde musulman, la oumma, la Palestine, les croisades, la disparation de dinosaures…toutes les atrocités du colonialisme commis contre les peuples innocents, les nécessités de repentance, les devoirs de mémoire irréalisables et « inatteignable » compte tenu de toutes les impossibilités de réconciliation mais qui reste néanmoins le passage obligatoire et la condition sine qua non pour envisager la moindre relation apaisée et pouvoir envisager un avenir normal… Et ll’impossibilité de laisser le travail de mémoire aux historiens rien qu’aux historiens loin de tout calcul…
    Cette « fibre patriotique stridente » on la retrouve donc, chez nos islamistes, nos laïques, nos démocrates,nos gauchistes, nos droitistes, …nos « tout-ça-à-la-fois » (car il existe qui sont tout ça à la fois, et nombreux). Plus le son de cloche est strident plus ça sonne faux…
    Peut être la catégorie la plus représentative de ce patriotisme à fleur de peau sont nos islamistes (juste pour illustrer) qui passent leur temps à médire sur l’occident, des kouffar, en rappelant tous ses vices, toutes les atrocités qu’il a commis depuis les croisades et même bien avant (depuis sortie d’adam du paradis (eh oui, le serpent c’était l’occident), et l’impossibilité de toute réconciliation avec lui tant qu’il continuera à jouer au miroir réflecteur (de nos échecs et nos maux), et tant que le Hamas sera contesté à ghaza, et tant que l’occident continuera à armer les émirs du moyen Orient pour se livrer à la chasse excessive des ou tardes dans notre sahara… etc etc.
    Et d’où est ce qu’ils nous prêchent toutes ces belles paroles patriotiques et toutes ces mises en garde contre l’occident, ses dangers et ses vices? Depuis l’occident évidemment où ils crèchent en famille, où ils aiment y vivre et assurent l’avenir de leurs enfants dans des écoles d’excellence, en technologies, et autres sciences des kouffar! Ils connaissent tellement la qualité et la douceur de vie en occident et ses bienfaits qu’ils la déconseillent chaudement et vivement aux commun de leur compatriotes et coreligionnaires restés au bled (eh oui c’est le rôle des élites de mettre en garde ceux qui ne sont pas et ne seront jamais (on y travail) élites, on leur disant: estimez-vous heureux, même benis, vous qui n’avez rien vu et menez une vie simple de saints simplets!! Il ne faut surtout pas changer ! Vous êtes et vous en serez là mémoire vivante des temps memoriaux, les fossiles vivants pour les paléontologues, et les archéologiques,…et toutes les théories de la régression, tout frais payé, voyage sans fin et sans possibilité nni de descendre ni faire demi tour…
    Oui, Mr Benzatat, je me rappelle d’un docteur, un élite donc, un élite et demi même (quand on sait le niveau pâquerettes des autres) , qui, dans une émission télé, déconseillait aux jeune du pays d’apprendre le français (langue bientôt morte prédisait il) et surtout pas d’aller faire leur études en France (pays vieillissant et finissant) car lui, il en sait quelquechose , il sait de quoi il parle, lui il y a fait toutes ses études (il a un doctorat) en français et en france…il parle en connaissance de cause donc. On sent presque sa gorge nouée d’émotions, de regrets sans doute de ne pas avoir eu la chance de faire l’école de Ben bouzid, si hmed taleb Ibrahimi et si amimour,.. Oui, il parlait Tellement en connaissance de cause et tellement sincère que cela ne l’a pas empêché quand même d’envoyer ses enfants, à lui, étudier en français et en France… Quel exemple de sacrifice et don de soi ! Mais, ils sont trop modestes, nos élites, pour le reconnaître, et surtout trop honnêtes pour être sincères (de peur de choquer les petites gens,de les écraser quoi…quoi d’autre ? ).
    À quoi servirait de se réconcilier collectivement…nos élites le font et depuis longtemps individuellement et familialement.

    Ps. Le plus grand plaisir de voyager en avion en première classe, et de payer plus cher son billet (pour le même traget, dans les même conditions atmosphériques, et voyager dans le même cercueil volant que tout le monde ) c’est pas tant la tranche de cachir en supliment, ou le verre de pekho en plus du goblet de gazouz , mais c’est de savoir qu’il y a juste à côté, juste derrière, des compatriotes qui voyagent en deuxième et n’en ont pas droit à tout ça. On paie plus cher juste pour le plaisir de voir, et d’entendre le son, l’hôtesse de l’air tirer le rideau derrière elle…

    Mr Benzatat serait t-il d’accord de supprimer le rideau séparant les deux classes en gardant la différence de tarifs et même les privilèges? Juste supprimer le petit rideau ?

    Karamazov
    17 juillet 2020 - 10 h 33 min

    « Arrêtez   de nous embrouiller avec la colonisation « , avait répliqué  Macron à un jeune Algérien qui l’avait interpellé à ce sujet pendant que de’autres criait fizza ! fizza !
    Iben moua je pense que quand un Président Algérien osera dire à un président Français : « arrêtez de nous gonfler avec  votre œdipe colonialiste  à l’envers , nous nous avons liquider le nôtre », ce jour  on   passera à autre chose et on n’aura pas besoin de réconciliation des mémoires.

    B. Stora n’a pas encore écrit un mot qu’YB a harnaché son chamal pour monter une cabale et lui faire un procès d’intention.

    Y.B n’a rien trouvé pour discréditer B. Stora que rapporter des propos qu’aurait peut-être pu tenir la nièce de Vergès.  Et si cette nièce aurait pu tenir ces propos , c’est que c’est forcément vrai. Et nous nous sommes là pour croire ce qu’en pense celui qui a vu celui qui a vu l’ours.

    Y.B voudrait non seulement désigner les représentant à  l’Algérie mais aussi , ou surtout ceux de Fafa.

    Moua je trouve cette démarche  de réconciliation des mémoire tout à fait inutile  dans les relations avec Fafa. Et j’ai de bonnes raisons pour affirmer cela.

    Ceux qui comme moua  estiment que seuls nos intérets doivent guider notre démarche  ne changeront pas leur opinion parce que  Fafa et nous sommes d’accord sur la version officielle de l’histoire.

    Et ceux qui de part et d’autres entretiennent la rancœur ne changeront pas non plus leur opinion , parce qu’une version officielle  de l’histoire a été écrite.

    Ensuite comment peut-on  à la fois quémander  plus de fizzas,  Invectivez Fafa à partir de Sétif et aller se faire soigner dans un hôpital de l’armée  à Fafa ?

    Car je pense que  cette affaire de mémoire est une affaire personnelle , c’est le lien qu’entretient chacun avec sa propre mémoire qui est le problème .  C’est le rapport à cette histoire commune qui  pourrit la relation.

     Et maintenant , à  supposer que la France  nous fasse des excuses bien plates et reconnaisse tous les crimes de la colonisation et après ?

    Vous  croyez que les héritiers, les ayant droits ,  tout ce que ont fait leur fond de commerce lâcheront Fafa pour autant?

    Mais qui est assez naïf pour croire que c »est ce problème de mémoire qui complique la relation  quand il s’agit d’affaires personnelles ?

    Qui est assez naïf  que c’est la relation que nous avons avec Fafa sur ce sujet qui pourri la relation et non la relation que nous avons nous mêmes avec  notre passé , pour ne pas dire notre complexe du colonisé , qui  nous empêche de passer à autre chose , et de dépasser cette fixation?

      Toujours là à déblatérer
      17 juillet 2020 - 16 h 48 min

      Toujours là à déblatérer, l’auteur de cette tribune n’avait pas pour objet de faire une fiche de lecture des ouvrages de Benjamin Stora où il traite de la question des mémoires. Pour cela vous n’avez qu’a aller vous instruire en les lisant. Il s’agit de « la Gangrène et l’oubli », « Guerre des mémoires » et « Mémoires dangereuses. » Vous pouvez également aller consulter ses autres ouvrages sur la colonisation française de l’Algérie, sur la guerre d’Algérie ou sur l’histoire du mouvement national algérien et beaucoup d’autres ouvrages. Le choix du témoignage de Françoise Vergès a bien été souligné dans cette tribune « C’est toute la problématique et les enjeux de la gestion de la tragédie qui s’est jouée entre ces deux peuples qui s’est révélée à travers cet échange… Cet échange a montré les limites d’un investissement objectif face à cette tragédie lorsqu’il est mené par un représentant de l’Etat français face à une militante rompue à la lutte pour la vérité sur l’esclavage et la colonisation par tradition familiale. Françoise Vergès, qui n’est autre que la nièce de l’avocat des résistants anticoloniaux, Jacques Vergès, avait mis en lumière à cette occasion la volonté de l’Etat français de vouloir noyer cette tragédie à travers sa rhétorique de la « réconciliation des mémoires ».

    La Oumma est la source coloniale
    17 juillet 2020 - 6 h 43 min

    Les Anglais et les Francais avec la guerre des 100 ans n’ont pas senti la nécessité de se « reconcilier ». Cette trouvaille sert les hommes politiques vivants plus qu’apaiser les « mémoires ».
    Le complexe d’infériorité ou plus celui de la fuite en avant font que le régime algérien veut endosser au passé les tares de son présent. L’Inde ne sait pas mise à la recherche d’une reconnaissance du tort des anglais, en silence les Indiens se sont mis au travail et à présent ils sont une puissance. Donc les peuples colonisables croient que les peuples dont les actes de l’histoire ont fait d’eux des victimes seraient la faute de l’agresseur et pas de l’agressé. Une tare. Les colonisables lancent des messages codés. L’Algérie fut colonisé par ce que les Tucs avaient échangé l’Algérie contre les terres limitrophes en Syrie -accords Seykes-Picot. L’unique c… coloniales est dans l’ésprit fataliste qui est celui encore persistante: la Oumma où ils fourent encore la tete.

      Abonyme
      17 juillet 2020 - 12 h 32 min

      l’Inde n’est pas une ancienne colonie française et fait partie du commonwealth ce qui explique son développement on ne peut pas en dire autant de la françafrique.

    Campus
    16 juillet 2020 - 23 h 32 min

    Esclavage des noirs et de chrétiens à Alger au XVIIIème siècle, qui en parle?
    Stora est un lambertotrotskyste.Il fera des excuses et accessoirement issu d’une famille juive de Constantine.

    Krimo
    16 juillet 2020 - 22 h 11 min

    M. Benzatat,

    Pour sur, que la reconciliation des memoires ne peut trouver le moindre conciliabule si vous agissez de la sorte : La suceptibilite a fleur de peau quand la dame Verges vous confie les propos tenus par Stora et pourtant vous ecrivez :  « Elle est tout au plus percue par la conscience collective comme une nation incapable d’assumer son comportement criminel dans l’histoire comme l’avait fait l’Allemagne post-nazi » La demarche n’est pas a la hauteur pour un CONCILIABULE, parce que je peux vous certifier que l’autre camp reagirait tout naturellement comme vous.

    Mitterand-Kohl, elle est bien bonne celle-la, c’est Adenauer -Schuman qui l’ont initie puis Adenauer-De Gaulle pour la finaliser. Au debut de cette reconciliation Mitterand cassait de l’arabe et bien loin de lui les relations franco-allemandes. Du temps de Kohl c’était l’Europe et les stigmates de la 2eme guerre etaient deja cicatrisees. Par ailleurs l’Allemagne au lendemain de la guerrre restait le dernier rempart pour contrer l’invasion rouge et sauver ce qui restait de l’Ouest et c’est un peu pour cela qu’elle fut menagee et choisie par les allies et non par la france qui n’avait aucun role sinon la presence. Le proces de Nuremberg est edifiant a ce sujet.

    La dame Verges ne voudrait-elle pas profiter de l’heritage du nom? C’est juste une question. Avant d’en vouloir a Stora faut d’abord faire le menage chez soi, les annees 90 on disait « tlaa lel djebel »

    lhadi
    16 juillet 2020 - 20 h 27 min

    La question est de savoir pourquoi on ne se focalise pas sur le présent sinistrée qui fige toute la réalité de la vie du citoyen et de l’Algérie ?

    J’essaie de trouver les raisons de ce mutisme. Serait ce parce qu’on ressent une indifférence dans laquelle on vit comme une réalité passible du silence ? Est-ce une capitulation morale, comme dirait Nietzsche ?

    Quoiqu’il en soit, le déluge sonore, qui oscille entre repentance et excuses, fait l’impasse sur le présent enchainé par des motifs politiques ou théologiques, l’imagination dans laquelle on se noie dans le champs magnétique des contradictions et des collisions alors que c’est seulement dans une constellation de lucidité, de responsabilité, d’analyses et de réflexion que la vérité surgira.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    anonyme
    16 juillet 2020 - 18 h 41 min

    Tous les peuples ont leurs bougnoules. Pour la France, ce sont les Algériens. Pourquoi ? parce qu’ils ont « osé » les combattre et les expulser de leur pays .. Demain, en Algérie, les bougnoules des Algériens seront les Sub-sahariens. Au Canada, ce sont les Amérindiens. Aux USA, ce sont les Noirs. Etc., etc. On ne se réconcilie jamais avec celui qui vous regarde de haut. On ne peut qu’essayer de le côtoyer sans lui faire la guerre … La France et l’Algérie redeviendront « égales » quand la « mémoire » et le « devoir mémoriel » auront disparu de la circulation médiatique, c’est à dire quand les esprits auront fait table rase de l’Histoire. Dès qu’on parle de « mémoire », on se rappelle tout et on ne pardonne rien ! La « mémoire » sert uniquement les Juifs, qui en ont fait un instrument de chantage contre les Chrétiens. Autrement que devant les Juifs, l’Occident impérialiste ne s’excuse devant personne. Allez savoir pourquoi ?!!! Dieudonné a réalisé un sketch exceptionnel, « Le championnat de la victimisation ». Allez rire un peu le plus sérieusement du monde … L’Algérie n’y est même pas mentionné, car nous n’avons perdu que 1,5 million de morts, contre des dizaines de millions pour les prétendants au titre. Pour vous dire un peu !

    Ayweel
    16 juillet 2020 - 17 h 57 min

    Monsieur Y.Benzatat , le plus important vous l’avez bien exprimé à la fin de votre texte. l’histoire qui relate le passé, qu’l soit lointain de deux siècles ou très lointains de plusieurs siècles, ne peut être changée, mais l’histoire qui s’écrit au présent pour définir notre futur, peut s’écrire dans le bon sens, dans un sens qui crée bonheur, paix et prospérité pour nous, peuple algérien et pour les autres peuples qui nous entourent, une histoire où les relations entre les pays se font dans un respect d’intérêts mutuels. Donc le plus important c’est le futur. L’union soviétique à eu 20 millions de martyres je dis bien vingt millions de tués par les nazis, aujourd’hui , bien que l’URSS n’existe plus, les russes sont parmi les premiers partenaires de l’Allemagne, de même aussi, les relations entre la France et l’Allemagne, les USA et le Japon, la chine et le Japon et sans oublier les relations entre israël, l’Égypte et les pays du khalije. Donc les algériens d’aujourd’hui, avec d’autres peuples peuvent entamer les premières lignes de leur belle histoire, loin des commerçants dont seul fond de commerce est l’histoire.

    Anonyme
    16 juillet 2020 - 17 h 05 min

    On aimerait bien connaître dans quel contexte il a
    cité ce mot de terroristes. J’ai assisté à ses conférences où il a toujours parlé de combattants du FLN. Un lien vers une vidéo serait le bienvenu…

      Yamina
      16 juillet 2020 - 19 h 30 min

      Il n’y a que ça, cher monsieur. Surtout les videos où Stora parle de feu Amirouche, ath yerham Rabi ! et de ses djounouds Moudjahidines qu’il a qualifiés de « terroristes » après le massacre des habitants du village de Melouza qui ont tous été égorgés, en réalité, par des soldats des services spéciaux français pour coller en définitive cette tuerie collective de masses à nos glorieux Moudjahidines… Revois ton histoire avant de soutenir ce faux « historien » qui soutient en catimini et HYPOCRITEMENT la colonisation française en Algérie. Cet homme n’écrira JAMAIS la Glorieuse Histoire de L’ALGÉRIE de façon SINCÈRE… Aussi, NOUS REFUSONS FERMEMENT QUE CET INDIVIDU FASSE PARTIE DE CETTE COMMISSION ET TEBOUNE NE DOIT – EN AUCUNE MANIÈRE. – ACCEPTER SA NOMINATION. Cet individu veut effacer à tout prix les CRIMES GÉNOCIDAIRES commis par la france en terre Algérienne durant 132 années d’occupation terroriste par la france. Bravo Mr. Youcef BENZATAT pour votre lumineux article plein de vérités.

        Anonyme
        17 juillet 2020 - 6 h 35 min

        @Yamina, Amira, Sarah, Kahina etc… Que fait Amirouche dans le massacre de Melouza?? C’est le colonel Mohammedi Said dit Si Nacer (qui plus tard deviendra membre du FIS) qui était responsable de la wilaya 3 en mai 1957 (Amirouche sera son successeur). Vous êtes en train de mélanger avec la bleuite où là par contre ces les services français qui l’ont manipulé. La tuerie de Melouza a été une expédition punitive contre les messalistes du MNA (à leur tête le fameux Mohamed Bellounis) qui ont tué 3 agents de liaison du FLN. Il faut ouvrir un livre d’histoire (…)

          Anonyme
          17 juillet 2020 - 8 h 06 min

          Erratum il fallait lire « ce sont les services français »

      Da M'Hend
      16 juillet 2020 - 19 h 36 min

      @Anonyme. Monsieur, laissez-moi vous dire haut et fort que VOUS ÊTES LA HONTE DE L’ALGÉRIE ET DU PEUPLE ALGÉRIEN en défendant cet « historien » hypocrite. Je tenais à vous le dire.

        Anonyme
        17 juillet 2020 - 7 h 45 min

        @Mhend, Mohand, Ait Idjer, Mekla, etc… arrêtes avec ton patrio-khortisme. Après avoir insulté Stora parcequ’il était juif tu viens m’insulter!! L’histoire d’une guerre ce n’est pas que de belles choses. C’est fait d’héroïsme certes mais aussi de sales histoires de trahison, exécutions sommaires, erreurs etc… si tu ne racontes que les belles histoires il faut écrire des fictions et non des livres d’histoire. Notre guerre contre le colonisateur français était juste, et à la place des Amirouche et Ben Mhidi et tous les autres, j’aurais fait la même chose. On a vu dans l’histoire de notre guerre que les beaux parleurs et ceux qui donnaient des leçons aux Algériens comme tu le fais n’étaient pas les premiers au front…

      Lyes2993
      16 juillet 2020 - 21 h 25 min

      Ah vous encore !? cet article semble encore contrarier votre adoration de Benjamin Stora ! Il semblerait que nous soyons plus nombreux à douter de la fiabilité de historien propulsé expert de la colonisation française de l’Algerie …

    Karamazov
    16 juillet 2020 - 16 h 12 min

    Iben moua je pense qu’on est mal barré pour cette réconciliation. Si chacun cherche à faire expier à l’autre le mal qu’il a fait, je ne vois pas comment on doit raconter l’histoire pour se mettre d’accord .

    Il y a encore des témoins et des victimes et tous ceux à qui de part et d’autre on a raconté des histoires de la colonisation et de la guerre de libération.

    Et puis de quoi s’agit-il vraiment ? De dire la vérité ? Ou de se mettre d’accord sur la façon de la raconter ?

      anonyme
      17 juillet 2020 - 7 h 23 min

      J’adore votre dernière question ! Elle résume la « conciliation » d’intérêts et non la réconciliation humaine qui existe entre nos dirigeants et les dirigeants français … sur le dos de leurs peuples !

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