Stress hydrique : quand le ministre Chemseddine Chitour contredit son collègue des Ressources en eau

Chitour stress hydrique
Chemseddine Chitour, ministre en charge de la Transition énergétique et des Energies renouvelables. D. R.

Par Mounir Serraï L’Algérie connaît un stress hydrique. Les Algériens le savent. Mais cette fois-ci, l’affirmation vient d’un membre du gouvernement Djerad. Il s’agit non pas du ministre des Ressources en eau mais de celui en charge de la Transition énergétique et des Energies renouvelables.

Evoquant la consommation énergétique et la part du gaspillage, Chemseddine Chitour déclare : «Nous sommes en stress hydrique. Il va falloir épargner l’eau.» Des propos qui nous renseignent donc sur l’état catastrophique des réserves en eau et expliquent un tant soit peu les coupures intempestives et de plus en plus fréquentes d’eau à travers le pays. Des coupures toujours présentées comme ayant un lien avec des travaux de réparation de canalisations.

Ce qu’a affirmé Chemseddine Chitour, connu pour son franc-parler, révèle ainsi une réalité jamais communiquée, ni assumée comme telle par le ministère des Ressources en eau qui a toujours assuré de l’état appréciable des réserves d’eau et de sa disponibilité en quantités suffisantes jusqu’à la prochaine saison de pluie. «Le volume des eaux en réserve, tant au niveau des barrages qu’au au niveau des stations de dessalement et même de la nappe phréatique, est suffisant pour répondre aux besoins des citoyens durant l’année en cours», avait affirmé récemment le ministre des Ressources en eau, Arezki Baraki. Chemseddine Chitour a-t-il fait cette déclaration pour mettre son collègue du gouvernement devant ses responsabilités ? Une chose est sûre : les Algériens souffrent d’un sérieux manque d’eau et, surtout, d’une mauvaise répartition de cette ressource qui se raréfie.

Selon des sources proches de l’Algérienne des eaux, le niveau des barrages a atteint un seuil critique. Certains barrages sont à 16%, ce qui signifie qu’ils sont normalement hors service. Il y a une opération d’urgence qui vise à augmenter le nombre de forages pour tenter de compenser un tant soit peu l’énorme déficit en ressources hydriques et d’éviter le pire en cette période de grande consommation d’eau à cause de la chaleur et des mesures de lutte contre le coronavirus qui poussent les gens à passer beaucoup de temps à la maison et donc à consommer plus d’eau.

M. S.

Comment (3)

    Hmed hamou
    24 juillet 2020 - 19 h 45 min

    Un stress hydrique. Les barrage encrassés, qui ne retienne quune infime partie de leurs capacité théorique, donc qui n’ont de barrage que le nom, des mares aux canards. La déforestation et les feux de forêt favorisant l’érosion. Les réseaux de distribution vétustes et mal faits, les branchements sauvages et mal réalisés, les déperditions et les gaspillage à tous les niveaux…

    Et là on parle d’eau tout court, de l’eau qui coule du robinet auquelle on a ajouté quelques gouttes de javel. Donc, une eau avec toutes les couleurs, de tous les goûts, toutes les odeurs, des dépôts (en plus du calcaire ) …et je ne parle là que du visible et du vérifiable par tout le monde sans moyens intellectuels ni matériels, juste des yeux, un nez et une langue, qui fonctionnent à peu près normalement. Mais, qu’en est il de l’eau potable, la véritable. C’est à dire sans couleur, sans goût, sans odeur,…et bien entendant sans germes , sans métaux lourds,… Une eau potable quoi?
    Faire des forages c’est une bonne idée. Mais toutes les nappes sont polluées avec les rejets intempestifs des usines et domestiques qui n’épargne aucune rivière et aucun ruisseaux, aucune plaine, aucun versant… (ceux-là même qui alimentent les nappes).
    Reste la nappe saharienne, et on veut la détruire avec le gas de schistes, déjà que l’exploitation du gas et pétrole conventionnels ont sûrement fait des ravages…
    Bientôt on achetera un un baril d’eau contre dix de pétrole si on trouve quelqu’un pour nous en vendre.

    Inchallah
    24 juillet 2020 - 11 h 53 min

    Entre les reserves et la distribution d’eau il y a énormément de FUITES !
    L’infrastructure est sous-terre, donc cachée, laissons tomber
    Heureusement que nous ne vivons pas de notre agriculture !
    Encore une révelation sur une démographie catastrophique d’ignorants religieux.
    Quand on aime son Dieu, sa Nation et ses enfants, on n’en fait pas beaucoup : déduisez !
    Trop de monde engendre des problèmes : pauvreté générale, chomâge, guerres, conflits internes et externes, crises en santé, éducation de qualité et logement, extremisme, trafic et corruption, pénuries diverses, dévaluations, décadence puis soumission à d’autres puissances, émigration de masse devenue impossible hélas !

    Amazighkan
    23 juillet 2020 - 23 h 12 min

    Maintenant que la fusée pardon la grande fusée inamovible est opérationnelle, il n’ y a aucun stress ni problème hydrique. Nous serons bientôt inondés par des pluies miraculeuses grâce au génie de celui qui voulait notre bonheur malgré nous. Heureusement qu’il a laissé une feuille de route et un programme qu’il faut juste suivre à la lettre pour nous propulser parmi les pays qui souffrent du trop plein d’eau comme le Bengladesh par exemple.
    PS : Combien de barrages et de retenue collinaires aurions nous pu construire quand les petro-dollar coulaient à flots ? Mais bon certains diront que la Grande fusée inamovible, c’est le prestige..

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