Prestige et pouvoir

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La répression et une justice instrumentalisée ne feront que renforcer le Mouvement populaire. PPAgency

Par Nouredine Benferhat Le prestige est l’un des attributs de l’autorité et du pouvoir. Il implique des aptitudes propres à exercer le leadership et qui font référence aux mécanismes d’identification positive.

Les caractéristiques de l’autorité dans sa conception moderne sont le savoir qui allie connaissances scientifiques et rationnelles, la légitimité fondée sur la compétence des individus et leurs négociations, la reconnaissance qui ne découle ni du statut ni de la position professionnelle, la soumission volontaire.

L’autorité est aussi inhérente à la capacité individuelle ; elle ne se confond pas avec la force, et la duplicité ne peut être substituée à elle. Elle suppose une volonté d’agir en direction de buts reconnus. Dans les sociétés modernes basées sur l’éthique et le sens du service public, l’Etat est l’instrument privilégié de la rationalisation du pouvoir et de l’autorité légitime. Il apparaît que dans notre passé, l’Etat a été sous l’influence des légitimités coutumières et religieuses où des lobbies manœuvrent, intriguent, instrumentalisent la langue, la religion, la révolution et entretiennent des réseaux clientélistes qui ont sapé l’autorité de l’Etat et discrédité sa personne, provoquant une crise de confiance avec pour corollaire le délitement du lien social. C’est une société de sujets dont la citoyenneté a été confisquée par des satrapes qui ont réduit son destin aux limites de leur médiocrité.

Des soulèvements régionaux ont eu lieu à plusieurs reprises exprimant le mal-être de la population. Aucun effort n’a été fait pour en saisir la signification. Leurs accumulations ont conduit à des révoltes maladroitement réprimées mais qui ont produit une cohésion et une solidarité sociale dont l’aboutissement a été le merveilleux Hirak, mouvement inextinguible qui exclut tout retour au passé ou en arrière.

Il nous semble que la leçon à retenir pour l’avenir est que la répression et une justice instrumentalisée ne feront que renforcer et souder encore plus fort la solidarité citoyenne révélée pendant cette mobilisation historique.

Le prestige est un plébiscite des citoyens, il ne s’octroie pas, ses récipiendaires doivent mériter du peuple et honorer les qualités qu’il exige.

N. B.

Comment (2)

    Anonyme
    6 août 2020 - 15 h 36 min

    « dans notre passé, l’Etat a été sous l’influence des légitimités coutumières et religieuses où des lobbies manœuvrent, intriguent, instrumentalisent la langue, la religion, la révolution et entretiennent des réseaux clientélistes qui ont sapé l’autorité de l’Etat » vous croyez que ce n’est plus le cas pour en parler au passé??

    lhadi
    6 août 2020 - 11 h 33 min

    « Enfant gâté » d’un système d’un autre temps et d’une pratique du pouvoir d’un autre âge, le Président de la république se doit de s’émanciper de cette tutelle qui l’empêche de regarder la réalité d’un pays qui s’est enfoncé dans une surenchère de symboles; un pays où tout ce qui est de l’ordre de l’autorité est balayé.

    Le chef de l’Etat doit bazarder cet héritage dans les poubelles de l’histoire. Il n’y a rien à en garder.

    Il me plait de lui rappeler ce que Churchill disait : couper les arbres pour rendre la forêt plus belle.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

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