La vocation politique de la religion est inscrite dans sa genèse (II)

islamiste cultes
Sans structures étatiques éducatives instituées après l’indépendance, l’islamisme n’aurait jamais vu le jour. D. R.

Par Mesloub Khider – Avec la révolution néolithique, il en découle le passage de croyances fondées sur l’appartenance à la nature (animisme, totémisme) à des cultes fondés sur une création de la nature par un esprit (Dieu), en vérité propriétaire d’esclaves ou patron déifiés. On passe de l’immanence de l’esprit à l’esprit de transcendance. L’esprit est expulsé de la nature créatrice vers le ciel des nouveaux maîtres de la terre, trônant dans les palais royaux et sacerdotaux. Cette expulsion de l’esprit animant la nature sacrée nourricière trouve sa justification dans le nouvel ordre de production destructeur de la nature, entamé à l’époque néolithique. L’exploitation féroce et effrénée de la nature exige sa désacralisation. La nouvelle classe dominante esclavagiste désacralise la nature pour la soumettre à son esprit de prédation, à son culte profanateur productiviste mercantile. Au même moment où elle désacralise la terre, livrée désormais à une surexploitation effrénée, à la rapacité insatiable des propriétaires d’esclaves, elle sacralise le Ciel pour offrir une nouvelle religion consolatrice (compensatoire) aux femmes et hommes nouvellement réduits en esclavage, supporter leurs souffrances laborieuses contraignantes et aliénantes.

On connaît la suite de l’histoire productiviste de l’économie (agriculture intensive, déforestation, extraction des énergies fossiles). Depuis le néolithique, la nature a été totalement exploitée, et avec le capitalisme elle sera bientôt définitivement épuisée. Grâce à cette désacralisation, la nature a été vidée, au sens figuré et au sens propre du terme, de sa substance (matérielle et spirituelle), exploitée à outrance par les nouvelles classes mercantiles (propriétaires d’esclaves puis les industriels capitalistes). Depuis lors, la terre est devenue l’objet de toutes les destructions pour assouvir la faim inépuisable du dieu argent. Ce dieu argent, nouveau totem des créatures méprisables de notre civilisation marchande.

Pareillement, la religion ne s’élève jamais au-dessus de la société. La religion ne reflète que l’idéologie dominante de la société à l’origine de la fondation de cette religion. Une société fondée sur l’ethnie produit une religion ethnique. Il suffit de lire l’Ancien Testament pour s’en convaincre qu’il a été écrit par et pour un peuple d’éleveurs. Une société où la femme est dominée produit une religion misogyne, comme l’islam, même si les musulmans prétendent le contraire. La lecture du Coran et la réalité quotidienne se chargent de démentir leurs élucubrations sur l’islam prétendument émancipateur de la femme : sourate Al-Baqarah-223. «Vos épouses sont pour vous un champ de labour ; allez à votre champ comme [et quand] vous le voulez et œuvrez pour vous-mêmes à l’avance» ; le verset 34/38 de la sourate 4 : «Les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là au-dessus de celles-ci, et parce que les hommes emploient leurs biens pour doter les femmes. Les femmes vertueuses sont obéissantes et soumises ; elles conservent soigneusement pendant l’absence de leurs maris ce que Dieu a ordonné de conserver intact. Vous réprimanderez celles dont vous avez à craindre l’inobéissance ; vous les reléguerez dans des lits à part, vous les battrez ; mais aussitôt qu’elles vous obéissent, ne leur cherchez point querelle. Dieu est élevé et grand.»

Une société dominée par le mode de production esclavagiste produira une religion légitimant l’esclavage, comme dans le judaïsme (il n’est donc pas étonnant que les sionistes s’appuient sur leur Thora pour justifier et légitimer leur entreprise colonialiste en Palestine).

Une société désespérée par l’échec d’une tentative de transformation sociale écrasée dans un bain de sang produira une religion de la peine et de la consolation mystique dans l’isolement et la renonciation (comme c’est le cas de nombreuses sectes apocalyptiques ayant émaillé l’histoire). Une société dans laquelle une classe, autrefois opprimée, se voit devenir dirigeante produira une croyance qui justifie ce nouveau mode de fonctionnement social, comme c’était le cas pour le protestantisme face au catholicisme (on peut y inclure cette doctrine religieuse sécularisée nommée «stalinisme, nouvelle religion laïcisée – «athéisée» – d’une classe bureaucratique fraîchement arrachée à sa basse condition sociale paysanne, soudainement hissée au pouvoir par la grâce d’une révolution, qui dissimule son nom de révolution bourgeoise antiféodale).

A l’évidence, toute religion est politique. Toute l’histoire des religions nous le prouve. Aucune religion n’échappe à cette dimension politique inscrite dans son culte. De surcroît, au cours de l’histoire, la religion a toujours servi d’instrument d’asservissement pour les classes exploiteuses. Plus fondamentalement, toutes les religions sont expansives, se proclament «universelles», euphémisme pour désigner leur politique impérialiste. Le christianisme, à ses débuts, durant plus de trois siècles, a été une religion des opprimés. Emanation du judaïsme, cette nouvelle religion s’est bâtie contre la dépravation de la classe privilégiée judaïque alliée des Romains. La religion naissante chrétienne voulait révolutionner la société par la fin des injustices. C’est pourquoi elle a été condamnée et persécutée à la fois par la classe parasitaire sacerdotale rabbinique et les classes régnantes romaines. Par son message d’amour pour les opprimés, elle déclarait la guerre aux classes régnantes exploiteuses. Persécutée trois siècles durant par les Romains, elle a fini par être récupérée par le pouvoir romain décadent menacé d’effondrement.

En effet, à la faveur de la crise de l’empire romain envahi de toutes parts par des hordes de «barbares», l’empereur Constantin a fini par se convertir au christianisme, pour se concilier sa population opprimée, menaçante progressivement christianisée. Dès lors, le christianisme était devenu la religion (politique) officielle des classes régnantes aristocratiques européennes. L’Eglise s’était installée au pouvoir. Elle s’était dotée d’une papauté alliée de la royauté. Ce tandem politico-religieux dominera le monde chrétien européen durant presque mille cinq ans. Ainsi, cette religion des opprimés s’était-elle métamorphosée, une fois intégrée dans les palais royaux, en religion politique impérialiste des souverains pontificaux et royaux.

L’Eglise a régné sur les âmes pour mieux dominer le corps de ses ouailles. Elle s’est nourrie du sang christique de ses adeptes, réduits en serfs producteurs des richesses, accaparées par les institutions ecclésiastiques et nobiliaires. En outre, elle s’est livrée, en association avec les souverains royaux, à une politique d’impérialisme sous couvert de guerres de religion désignées sous le nom de Croisades. Elle a légitimé et béni les conquêtes colonialistes entreprises par le capitalisme naissant. Elle a religieusement cautionné et glorifié l’esclavage des Noirs. Elle a lâchement béni par son silence complice l’entreprise guerrière et exterminatrice des régimes impérialistes (français, britannique, allemand, américain).

L’islam n’est pas mieux loti. Dès sa naissance, il a affiché sa volonté d’expansionnisme territorial, son prosélytisme, sa nature impérialiste, en résumé : ses véritables ambitions politiques colonialistes et dominatrices. Cette religion, née dans le sable, bâtie par le sabre, en moins de deux décennies, a conquis par la force et converti par la contrainte plusieurs pays. Qui plus est, comme le christianisme, toute son histoire a été jalonnée de guerres et de conflits de pouvoir. Quasiment tous les successeurs du prophète Mohamed ont été assassinés par leurs proches collaborateurs, dévorés d’ambitions politiques. La religion leur a servi de tremplin pour assouvir leur soif de pouvoir. De nos jours, l’islam s’est encore amplement dévoyé par sa politisation extrémiste.

Nul besoin de retracer en détails les ravages de l’islam politisé ou de la politisation de l’islam actuellement en œuvre dans tous les pays musulmans, renouant ainsi avec ses orientations belliqueuses originelles, ses mœurs guerroyantes de sa genèse, de sa tribale jeunesse. Qu’il nous suffise de rappeler les points saillants suivants. Sa volonté totalitaire de régenter la vie de son adepte depuis le berceau jusqu’à la tombe, dans ses moindres attitudes, illustre sa nature foncièrement despotique. L’islam a toujours été l’allié objectif des dictatures politiques, des despotismes culturels, des totalitarismes sociétaux. Il faut vivre dans un pays musulman pour mesurer le poids de son absolutisme autocratique. Ennemi de la liberté de conscience, de la liberté d’expression, l’islam obère tout progrès de développement démocratique et économique. Sa focalisation obsessionnelle pour les préceptes du passé lui fait oublier les principes progressistes du présent, et ignorer totalement la nécessité d’élaborer la planification du futur. Cette religion de l’autruche se voile la face pour ne pas avoir à devoir affronter la réalité, à bâtir une existence laborieuse, fondée sur la production de l’être social terrestre fondé sur le travail, et non sur la spéculation spirituelle accomplie dans la prosternation devant les puissants, ces dieux terrestres, incarnation du Dieu céleste, extasiés d’être révérés avec autant de servitude volontaire religieusement ployée et déployée.

Cependant, il en était ainsi du judaïsme et du christianisme (y compromis sa variante orthodoxe) du temps de leur règne despotique et meurtrier sous le féodalisme triomphant. C’est l’expansion du mode de production capitaliste dans les pays occidentaux qui a relégué ces religions à un rôle subalterne, périphérique, d’assistant des basses œuvres du capital triomphant. Le retard économique du monde arabe et d’autres peuples du tiers-monde féodal (primitif, paysan colonisé), explique seule la prévalence et la pérennisation de cette mystique religieuse archaïque. Et la résurgence du djihadisme ne constitue qu’une réaction de survie de la part des anciennes classes dominantes archaïques que le grand capital international instrumentalise pour servir ses intérêts et ralentir le développement économique de ces pays pourvus d’importantes richesses naturelles, convoitées par les puissances impérialistes.

Pour ce qui est de l’Algérie, l’islam radical est apparu au lendemain de l’indépendance de l’Algérie. Il n’est pas inutile de noter d’emblée la coïncidence historique entre la naissance de l’Etat-nation algérien et le surgissement de l’islamisme. En effet, on ne peut pas comprendre et expliquer l’apparition de l’islamisme sans le situer dans le prolongement de la fondation de l’Etat algérien. Sans édification de l’Etat algérien, pas d’enfantement de l’islam radical. Sans structures étatiques éducatives et médiatiques instituées au lendemain de l’indépendance, l’islamisme n’aurait jamais vu le jour. Il serait demeuré dans la nuit de ses ténébreuses et sages pratiques locales – tribales. En résumé, durant des siècles, les Algériens observaient un islam traditionnel villageois, fondé sur la tolérance. Une fois l’Algérie indépendante, l’islam se politise ou plutôt la politique s’islamise, comme il est de coutume dans un pays musulman où la religion est érigée en religion d’Etat. L’islam est instrumentalisé par le régime dictatorial algérien aux fins d’asservissement du peuple et de dévoiement de la politique. L’islam a été délibérément introduit dans l’espace politique pour contrer les forces oppositionnelles bourgeoises et socialistes progressistes. De toute évidence, l’institutionnalisation de la religion s’est traduite par la régression de sa dimension tolérante et de sa «mission spirituelle». L’islam est devenu un simple instrument politique au service des Etats musulmans despotiques.

Le judaïsme, religion minoritaire millénaire, était au XIXe siècle, à la faveur de l’émancipation des juifs opérée en Europe, en voie d’extinction. En effet, par son émancipation, une grande majorité de juifs s’était intégrée, voire totalement assimilée à sa société d’«accueil», son pays «adoptif» (la France, l’Allemagne, l’Autriche, l’Angleterre, les Etats-Unis, etc.). Cette religion opprimée, de tout temps «apolitique», dépourvue de toute dimension universelle (car elle ne s’adonne plus au prosélytisme), et donc de toute ambition de domination, va se fourvoyer dans l’impérialisme européen triomphant du XIXe siècle, et se dévoyer dans la religion colonialiste et raciste prépondérante à l’époque (le christianisme sous toutes ses variantes totalitaires, chapeauté par le capitalisme triomphant). Tout se passe comme si, devant le déclin de l’emprise du judaïsme sur ses ouailles converties au capitalisme libéral et libre penseur, réalité illustrée par l’éloignement de la religion ou conversion au protestantisme ou au catholicisme d’une importante frange judaïque, les instances rabbiniques politisées, soucieuses de stopper l’hémorragie religieuse, ont confectionné un dérivatif politique pour réanimer la foi juive au moyen d’une entreprise impérialiste de création d’un foyer juif sur la base du mythe d’une ancienne nation juive détruite.

C’est la naissance du sionisme, antithèse du judaïsme pacifique millénaire, le début de la religion judaïque dévoyée vers un projet politique raciste, colonialiste, issu de l’impérialisme européen. La suite, tout le monde la connaît : la fondation coloniale de la Palestine par des sionistes, justifiée et légitimée au nom de l’irrationnel et fallacieux «droit de réappropriation» du sol palestinien, effectivement habité durant l’Antiquité par des populations sémites disparates, de confession judaïque, mais converties ultérieurement, au fil des siècles et des vicissitudes de l’histoire, au christianisme, puis à l’islam, devenues ainsi palestiniennes (ironie de l’histoire, les protagonistes instigateurs du mouvement sioniste, citoyens européens, américains ou autres, n’appartiennent absolument pas au rameau sémitique, autrement dit ce ne sont pas des sémites, mais issus des populations turcophones d’Asie centrale, converties tardivement au judaïsme, conversion opérée à partir du VIIe siècle ; et les populations établies en Palestine, aujourd’hui arabes et musulmanes et moindrement chrétiennes, sont les véritables descendantes des multiples tribus antiques de confession judaïque, autrement appelées juifs).

Rien de nouveau sous le Ciel de Dieu, de Yahvé ou d’Allah : la politique poursuit sa voie serpentueuse au service de la religion, et la religion poursuit sa route tortueuse au moyen de la politique.

«Le degré d’inhumanité d’une religion en garantit la force et la durée : une religion libérale est une moquerie ou un miracle.» Emil Michel Cioran

M. K.

(Suite et fin)

Comment (9)

    Ben
    14 août 2020 - 10 h 18 min

    Il faut bannir la religion de nos écoles pour former un citoyen responsable. Surtout, dissoudre le ministère des « affaires » religieuses. Qui veut être un imam, il n’a qu’à le faire volontairement et sans le CCP.

      sahh
      14 août 2020 - 16 h 30 min

      OUI je vote !

    Anonyme
    13 août 2020 - 23 h 57 min

    Oh combien j aimerai que votre texte soit lu par une majorité d Algériens car il résume parfaitement toutes les péripéties de l histoire des religions et surtout comment l Algérie est tombé entre les mains d incultes conservateurs arabisants islamistes dès l indépendance….on en paye le prix fort….dommage car même si notre société était traditionnelle ,il n y avait pas cet extrémisme islamique qui la ronge hypocritement car plus les gens pratiquent et se montrent ostensiblement plus ils sont voleurs et dépourvus d humanité…

    Anonyme
    13 août 2020 - 23 h 10 min

    Mahatma Ghandi avait dit et avec raison d’ailleurs: « Certaines personnes ne voit DIEU que sous la forme d’un bout de pain. » Je ne sais pas s’il parlait de son dieu Vishnu ou tu créateur.
    Sauter du COQ à L’ANE(comme on dit) d’une religion à une autre sans se donner la peine de l’étudier est la pire des choses qui puissent arriver à l’être humain(si l’on se considére comme des humains).
    Quand on utilise ses oreilles et non sa cervelle pour réfléchir on arrive souvent pieds joint à l’endroit ou des personnes malveillantes ont à priori tendu le piège pour une certaine catégories de gens qui ne se donne pas la peine d’y réfléchir et qui emboite en pas à la 1ere occasion.

    Anonyme
    13 août 2020 - 13 h 12 min

    Si on compare les pays asiatiques à la culture musulmane (qui ont adoptés la religion musulmane mais conservés leur culture) et les pays d’Afrique du Nord (qui ont adoptés la religion musulmane et depuis leur indépendance ont adoptés la culture des arabes), on s’aperçoit que la haine de la femme ou autre est plus un problème d’éducation que de religion.
    Il n’y a pas plus développé, sur et tolérant pays que la cité-état de Singapour qui est un pays de culture musulmane dans ses fondements.

    Anonyme
    13 août 2020 - 12 h 27 min

    Peut on être croyant sans avoir de religion?
    On peut croire en Dieu et être anticlérical ,ne faire partie ni suivre aucune religion!!!
    C est mon cas et j en suis heureux car je n ai pas besoin d être comme un mouton dans un troupeau qui suit à l aveugle ce que des hommes ont édifié pour terroriser et mener à la baguette des milliards d humains à travers les siècles…
    Pour moi Dieu est tellement grand ,tellement puissant qu aucun être humain ne peut le représenter ou en être son porte parole.
    Je m adresse directement à lui sans aucun intermédiaire du coup je ne fais aucune différence entre tel ou tel être humain de telle ou telle autre religion, ce que je cherche chez l autre et qui est important c est les valeurs qu il véhicule.
    Du coup je n ai aucun problème avec un chrétien,un juif,un hindouiste ou un musulman car tous sont le même moule d enfermement doctrinal religieux .
    Je m entends aussi avec un athé car il est libre aussi de ne croire en rien c est sa vie et sa spiritualité ne regarde que lui.
    Si tous les êtres humains étaient comme moi le monde serai peut-être meilleur mais j en doute car l homme inventera toujours quelque chose pour faire la guerre, voler les richesses de ses voisins, asservir d autres humains…c est le propre de l homme…la religion ne lui sert que de prétexte

    Ouinna ! ! !
    13 août 2020 - 11 h 47 min

    Ils affichent une religion car ils n’ont pas de morale ! (Amine maalouf)

    Karamazov
    13 août 2020 - 9 h 26 min

    Iben moua je souscris totalement à ce qu’écrit MK. Mais une fois dit que reste-il ? Il ne faut pas confondre diagnostic et traitement. Il ne faut pas non plus faire de la conscience de soi une religion. Copernic qui était chanoine n’a pas défroqué après avoir découvert l’héliocentrisme et beaucoup de scientifique de génie étaient comme lui. Aucun rationalisme , aucune découverte scientifique, aucune philosophie , aucun progrès social, n’a eu raison de la religion. Et les matérialismes les plus révolutionnaires de notre siècle que sont le communisme et le capitalisme non plus.

    MK citant Freud disait que la religion est une névrose, mais Freud a dit aussi que la religion est une réalité. Ce n’est pas qu’une névrose , c’est aussi une thérapie, ou du moins une réponse thérapeutique. Mais c’est avant tout un système de représentation. Et la majorité des croyants sont tout à fait sains d’esprit. Ils sont consentants.

    Personne ne saurait être consciemment dissonant pour s’avouer qu’il est névrosé et qu’il assume totalement.

    Abou Stroff
    13 août 2020 - 8 h 04 min

    malgré la modestie qui m’étouffe, je constate que M. K. ne fait que développer une argumentation que je ressasse depuis des lustres. en effet, voilà ce que j’ai, maintes fois, écrit:
    je crois que, pour éviter un débat « byzantin », il nous faut admettre que, vu la taille de notre cerveau, nous n’avons guère la capacité requise pour démontrer l’existence ou la non-existence d’un être omnipotent et omniprésent que nous appellerons Dieu (la fourmi a t elle une quelconque idée du nombre d’étoiles d’une galaxie ou de l’électron qui est là et qui, en même temps selon la physique quantique, n’est pas là?).
    par contre, tout porte à croire que les religions, toutes les religions, sont des produits humains répondant à des problèmes spécifiquement humains. en effet,
    1- elles permettent aux êtres humains d’atténuer leur angoisse existentielle. en effet, l’homme est le seul animal qui sait qu’il va mourir (grâce à la tridimensionnalité du temps humain qu’engendre le travail). par conséquent, l’homme a tous les droits de s’inventer un Dieu et un au-delà pour affronter, sereinement sa finitude inéluctable.
    2- elles permettent, dans les sociétés de classes, aux couches dominantes de mieux asseoir leur domination sur les couches dominées en faisant croire à ces dernières que l’ordre dans lequel elles vivent est un ordre « naturel » qu’il ne s’agit surtout pas de remettre en cause (ne pas se révolter contre « el hakem », n’est ce pas une attitude recommandée aux fidèles?).
    en d’autres termes, la religion est la drogue dure la plus dure parmi les drogues dures. d’ailleurs, on peut remarquer que le coefficient de corrélation entre l’archaïsme d’une société (cf. les sociétés dites arabo-musulmanes) et l’emprise de la religion sur la dite société est proche de +1 pour ne pas dire qu’il est égal à +1.
    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune à part que:
    1- l’islam, comme religion de l’Etat, défendu par la marabunta qui nous gouverne ou l’érection d’un « Etat islamique » exigée par la vermine islamiste sont des fumisteries revendiquées par toutes les couches sociales archaïques (c’est à dire celles qui appartiennent au monde ancien qui ne veut pas mourir) dont la marabunta et la vermine sont des parties intégrantes et que la dynamique du capitalisme, en tant que système en voie de domination, ne cesse de déclasser et de marginaliser
    PS: méditons ces deux sentences remarquables de K. Marx:
    « la critique de la religion est la condition préliminaire de toute critique »
    « L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole. »

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