Quand l’ignorance devient une vertu, l’idiotisme s’inculque à l’école

prof ignorance
L'école est devenue l'antichambre de la mosquée. D. R.

Par Mesloub Khider – Quand l’ignorance du culte authentique se conjugue avec le culte de l’ignorance, cela révèle que la raison perd sa foi, la foi déraisonne. L’école perd ses repères, les enfants ignorent leurs pères, réduits à ne se former qu’au contact de leurs paires, cette génération de repaire de vipères sans foi ni loi, sinon celles de l’inconscience et de la déviance propres à cette catégorie d’âge. De nos jours, la famille ne remplit plus sa mission éducative, l’école, sa vocation pédagogique.

Ironie de l’histoire, à l’époque où, dans la majorité des pays, le ministère de tutelle se nommait ministère de l’Instruction, l’école prodiguait une réelle éducation ; depuis qu’il a été baptisé ministère de l’Education, l’école se cantonne à enseigner exclusivement l’instruction. De même, paradoxalement, l’Etat s’est démis de cette mission éducative des enfants pour la déléguer exclusivement à la famille au moment où celle-ci est en pleine implosion, décomposition, recomposée selon les canons libertaires et libertins du modèle sociétal amoral capitaliste. Force est de constater que toutes les instances structurantes chargées de la construction de l’identité personnelle et de la socialisation de l’enfant sont en crise. Excepté, pour la situation de Algérie, l’institution religieuse jamais autant prégnante et conquérante, notamment au moyen de ses mosquées, devenues uniques lieux archaïques tout à la fois d’instruction, d’éducation, de socialisation et de politisation.

Aujourd’hui, en Algérie, la construction d’une mosquée s’érige souvent sur la destruction d’une école et l’atomisation et la pulvérisation de la famille. L’école est devenue l’antichambre de la mosquée. D’aucuns diraient la chambre à coucher de l’islamisme où s’opère impunément le viol de l’esprit des enfants. La mosquée a annexé l’école, a désaxé la famille, rendues toutes les deux inopérantes et caduques en matière éducative. La parole de l’imam prime celle du père, celle de l’enseignant, figures parentale et scolaire destituées de leurs prérogatives éducatives.

La mosquée a dévoyé la mission pédagogique de l’école. Elle lui a imprimé une orientation scolaire où l’enseignement du Livre unique sacré a désacralisé tous les livres du Savoir. Les connaissances scientifiques ne sont plus sacrées. Les savoirs ne sont plus consacrés. La mosquée les a massacrés.

L’ancien temps de la soif de connaissance longtemps béni, de la fertilité culturelle algérienne raffinée, a été définitivement banni, excommunié de la science didactique et pédagogique, remplacé par la tentaculaire et totalitaire théologie. Cette théologie infiltrée dans l’enseignement sous la dénomination amphigourique de «sciences islamiques», ou plutôt «sciences autistiques», tant l’idéologie islamiste s’apparente à l’autisme, ce trouble neurodéveloppemental affectant les interactions sociales réciproques, la communication ; caractérisé par un comportement compulsif obsessionnel, restreint, répétitif et stéréotypé ; marqué par un mode de pensée détachée de la réalité et une prédominance de la vie intérieure illustrée par le repliement sur soi-même, induisant une intolérance exacerbée aux changements.

Aujourd’hui, la mer intellectuelle algérienne a été asséchée, tarie par l’envahissement du désert de l’ignorance de l’Orient. Le Sahara algérien se chargeant d’irriguer en revenus sa population prosternée, grâce à la rente pétrolière majoritairement par le pouvoir mafieux détournée.

L’Algérien contemporain, au lieu de s’instruire intellectuellement en vue de développer son pays, préfère contempler passivement le Ciel pour l’implorer d’exaucer ses vœux pieux d’une vie ascétique fondée sur la dévotion, la prière, la mortification, le refus d’affronter le monde et ses difficultés (caractéristique de l’inadaptation à la vie sociale), le goût maladif à considérer le monde et la vie comme un mal nécessaire, une vallée de larmes gorgées de souffrances déversées par Dieu pour tremper la foi des vrais croyants, fortifier leurs âmes (sic).

La terre lui sert juste de moyen de génuflexion. Mais jamais de réflexion. Ni encore moins de laborieuses productions industrielles et agricoles. A quoi bon travailler, du moins en Algérie, pour développer le pays ?

C’est devenu un spécialiste de l’importation de ses subsistances et un professionnel de l’exportation de sa vie vers les pays mécréants. En effet, l’Algérien se nourrit de la production des autres pays développés et, quand il daigne travailler, il alimente la production des autres pays par la vente de sa force de travail aux patrons étrangers. C’est à perdre son latin, ou plutôt son arabe dialectal ou son kabyle. Au pays, il aime tenir les murs, à l’étranger il est fier de se murer derrière l’usine à trimer pour son ancien colon. Nos pères révolutionnaires libérateurs doivent se retourner dans leurs tombes. Hier, ils ont libéré l’Algérie de l’occupation. Aujourd’hui, leurs enfants n’aspirent à aucune occupation. Ni laborieuse. Ni intellectuelle. Ni culturelle. Ils préfèrent occuper la mosquée. L’envahir, l’exploiter à des fins réactionnaires, terroristes. La mosquée leur sert de lieu de production : production de l’ignorance et de vacuités existentielles.

Pendant que l’Algérien s’adonne à sa principale occupation religieuse opérée dans la mosquée, le pays, lui, est livré aux travailleurs étrangers, notamment chinois et africains. L’Algérien préfère transformer sa vie en champ de ruines, plutôt que de produire sa vie par le travail des champs, dans les chantiers. Les chants du muezzin suffisent à remplir ses occupations, à combler sa médiocre existence.

A croire qu’il a inversé les valeurs. L’école, ou l’annexe de la mosquée, lui a inculqué deux notions antinomiques. Destruction et construction. L’Algérien semble avoir confondu les deux termes dans son apprentissage schizophrénique scolaire dispensé par l’enseignement officiel national. Pour l’Algérien, faire œuvre de destruction est synonyme de construction. Et toute construction se bâtit par la destruction. Dans le cerveau de l’Algérien contemporain, façonné par l’école islamisée dispensatrice de l’ignorance, cette vertu fondamentale, les deux opérations se valent : elles sont équivalentes. Détruire le pays est une œuvre de construction. Construire le pays équivaut à le détruire (par l’abstentionnisme professionnel, ce refus de participer au développement social du pays adopté par la majorité de la population adulte ; par la prévarication administrative et gouvernementale opérée a différents échelons des institutions du système par les rares «travailleurs» algériens pourvus d’une conscience professionnelle ingénieusement maffieuse).

Belle logique schizophrénique infligée par l’école de l’ignorance, qui dispense le vice enrobé dans une vertueuse pédagogie islamisée.

La raison raisonnable raisonnante est dissonante en Algérie. La logique dissolvante islamisée lui a fait perdre son harmonieux entendement.

M. K.

Comment (11)

    ZORO
    17 septembre 2020 - 23 h 08 min

    A Monsieur Mesloub
    Il n y a pas qu a l ecole que l ignorance est devenue une vertue ,c est aussi chez ceux qui se servent de leurs claviers pour ecrire dans le seul but de denigrer tout ce qui ne sied pas a leur gout pour friser en fin de compte le ridicule. En 70 l instituteur touchait 700 Da par mois ,le kilo de viande d agneau valait 5 Da et la sardine moins de 1 Da, l enseignant pouvait donc se payait 140 kg de viande ou 7 agneaux ,et sil etait tenté par le poisson il pouvait s offrir 700kg de sardine.
    Aujourd’hui l instituteur percoit 35000 DA , le kg de viande ovine est à 1500 Da et la sardine à 700da le kg , son salaire ne peut lui offrir que 25kg de viande et 50kg de sardine.c est a ce niveau que vous auriez commencé votre comparaison pour etre credible et non accuser pour des raisons idiologiques une langue et sa religion de tous les maux qui rongent notre ecole.
    SigneZORO. ..Z…

      @zoro
      18 septembre 2020 - 12 h 18 min

      @zoro
      Aujourd’hui l instituteur percoit 35000 DA , le kg de viande ovine est à 1500 Da et la sardine à 700da le kg , son salaire ne peut lui offrir que 25kg de viande et 50kg de sardine.

      Moi je vois que c’est cher payé pour cet instituteur de khorotto et au passage il touche plus que les 35 000DA sans compter les congés payés, ne sont ils pas en congé depuis plus de six mois
      Remarque ils roulent presque tous en voiture ce n’était pas le cas de l’instituteur d’avant , la voiture c’était un luxe

    LE CORBEAU ET LE RENARD
    17 septembre 2020 - 18 h 49 min

    On avait demandé une fois à un Onagre, Mulet(BGHEL) c’est qui ton père et il répond subitement sans hésitation mon oncle (maternel) c’est le cheval (Khali el 3aoud.).
    Donc vous voyez le paradoxe de la situation Mrs.
    On est devenu des champions hors paires pour la dénomination des problèmes.
    Si le problème n’existe pas on va l’inventer comme disait une fois A. Schwarzenegger à un journaliste.
    On veut des palliatifs et des solutions à nos problèmes récurrents et s’il le faut en créer des alternatives à la hauteur de nos aspirations, et non énumérer les problèmes à l’emporte pièces comme vous le faites si brillamment Mr. M.K.
    Comme on le dit si bien dans le jargon populaire à l’occident:
    NÉCESSITÉ EST MÈRE DE TOUTES LES INVENTIONS.
    NECESSITY IS THE MOTHER OF INVENTIONS.
    Et chez nous on dit La fénéantise et la réclusion sont les mamelles des Algériens.

    Anonyme
    17 septembre 2020 - 16 h 03 min

    et on se demande pourquoi le pays stagne dans un sous développement chronique !!! ailleurs sauf exception les jeunes d’origines emigrés de 3 E et parfois de 4 E generations adoptent les memes réflexes !

    Marche arriére
    17 septembre 2020 - 13 h 49 min

    Malheureusement le mal est fait et il est trés profond.
    Quand les enfants sont biberonnés à la religion dès leurs tendre enfance, n’attendez pas grand chose en retour.
    Ceux qui veulent avoir un projet d’avenir se saignent pour faire la harga, rien que ce dernier mois plus de 2000 Algériens ont débarqués sur les côtes Espagnoles.
    Le pays va se vider de sa matiére grise et tous les pouvoirs s’accomodent de cela, car qui dit gens lettrés dit revendication de démocratie.
    L’Algérie va se dépeupler et ne resteront en place que les barbus.
    Rien que dans ma famille 3 personnes ont fait la harga depuis le début de l’année et beaucoup d’autres sont sur la liste, et je dis qu’ils ont bien raison.
    Sur AP on lit tellement de commentaires laudateurs pour tous ceux qui ont mené le pays à la ruine , que rien ne m’étonne. Dans la vie généralement on ne récolte que ce que l’on séme.

      Anonyme
      17 septembre 2020 - 17 h 14 min

      Tu crois que l’europe est mieux lotie pour encourager la haraga, l’espagne qui ne vit que du tourisme alors avec la Covid19 son économie est en faillite.

        @ anonyme
        17 septembre 2020 - 18 h 47 min

        On disant qu’ils ont raison je parle de personnes de ma propre famille et je le redis ils ont 1000 fois raisons.
        Il y’a une chose qu’ils auront, c’est ce sentiment de liberté que jamais ils n’auront en Algérie. Si ils sont travailleurs ils s’en sortiront et ils auront une vie respectable, chose qu’en Algérie ils n’auront même pas en rêve. les populations ???? vieillissent et ils ont besoin de main d’oeuvre. La reprise en Europe et dans le monde sera forte quant à l’Algérie Allah ghaleb, il y’a toujours la main de l’étranger !!!!!

    Identité en danger
    17 septembre 2020 - 13 h 49 min

    Des prénoms orientaux, occidentaux ou de Berbères de l’antiquité , même les Idir et Akli, Amirouche Farida, Malika, Omar, Rachid,Djamila etc sont abandonnés, notre société est en danger.

    Quel Gachîs ! ya latif !
    17 septembre 2020 - 12 h 31 min

    Qui a crée l’Univers?
    Qu’y -a – t-il après la mort?
    En tout cas s’il y a quelqu’un d’aussi fort, il est aussi responsable de TOUT ce qui se passe. IL NE JOUE PAS !
    Deux questions éternellement invérifiables scientifiquement et insolvables!
    ———Alors contentons-nous de nous concentrer sur le concret :
    Comment améliorer cette chose (technique, rentabilité, productivité…?)
    Comment résoudre ce problème : (Santé, climat, conflits…)
    Avant les jeunes arrivaient en France ils savaient parler Français et trouvaient du travail…
    Chez nous on sait parler l’Arabe et derdja et certains l’Arabe et le Berbere…
    sauf quelques rescapés qui parlent et lisent le Français et peu de ceux qui maitrisent l’Anglais;
    je n’ai jamais entendu des Algériens parler autre que Derdja, Kabyle ou Français entre eux !
    Ah si ! Pardon; Au foot : One two three…
    Ah une idée encore : Si Dieu a fait descendre le Coran en Arabe c’est alors pour les Arabes seulement, ou alors qu’il entend par là qu’il faille apprendre une langue pour utiliser une discipline.
    Alors l’Arabe pour la religion
    et l’Anglais et le français pour la technologie
    Et le summum c’est aussi de maitriser le Russe ou le chinois !
    et le solfège pour la musique, les gestes pour les sourds…

    @moi-meme
    17 septembre 2020 - 11 h 45 min

    OOoops y’a des fautes je vous l’accorde : trop de précipitation ! désolé

    REFEREND'AIR
    17 septembre 2020 - 11 h 44 min

    REFERENDUM : Alors les sujets qui fâchent on les abordent ou que le futile ????????????????????
    On est mal, on est mal !
    L’image parle par elle même.
    On mélange donc langue avec instruction et religion.
    Mais où a étudié cette «  » »institutrice » » »?
    Vive la laïcité partout.
    L’Âne ne peut apprendre à son ânon que le brâillage.
    J’aurais préféré des phrases poussant au civisme, comme en Chine et ailleurs en haut du tableau !
    POUR INFO : « Je suis musulman pratiquant mais je mange au moins 2 livres, de thêmes différents, par mois depuis l’âge de 16 ans ».

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