Il est de la plus haute importance pour le pays de faire du dialogue une vertu cardinale

Jil régime bouteflikien
Sofiane Djilali. PPagency

Par Aziz Ghedia – Il y a quelques jours seulement, j’écrivais ceci : «Le régime bouteflikien, pour lequel sont sortis des millions d’Algériens, toutes classes sociales confondues, dans des manifestations grandioses, est bel et bien tombé. Beaucoup de ceux qui le représentaient se trouvent actuellement entre quatre murs, à El-Harrach, Lambèse ou ailleurs.

Pour certains, il ne s’agirait que d’un règlement de comptes entre clans au pouvoir dont l’objectif essentiel est de sauvegarder le système. Pour d’autres, tant que ce système perdure encore, le risque de voir la issaba se reconstituer de nouveau est à prendre très au sérieux et qu’il ne faut donc pas lâcher prise. Pour ceux-là (et ils sont, de notre point de vue, de moins en moins nombreux), il est impératif que le Hirak reprenne pour donner un nouveau souffle à la révolution inachevée. Mais, on s’en fiche éperdument.

L’essentiel pour la grande majorité des Algériens, c’est que ces corrompus, ces gens qui ont pillé le pays, ces gens dont le Hirak réclamait la tête, n’ont plus de pouvoir de nuisance. Reste que les formations politiques dont ils se réclamaient, ces gens-là, et qui avaient soutenu tous les mandats présidentiels de l’ancien régime doivent être soit écartées de toute activité politique, soit carrément mises au musée comme le recommande le parti Jil Jadid.

Aujourd’hui, le pays a besoin de se reconstruire sur des bases solides et saines. Ce à quoi s’attelle le parti Jil jadid, conscient du fait qu’il y a bien une différence entre régime et Etat, d’une part, et entre compromis et compromission, d’autre part.»

Depuis, rien n’a changé en ce qui concerne la ligne politique de Jil jadid. Jil jadid est toujours dans cet état d’esprit et ne compte nullement dévier de sa trajectoire malgré les dénigrements et les critiques sans fondement dont il fait l’objet.

Or, il se trouve qu’aujourd’hui beaucoup de gens, notamment sur les réseaux sociaux, reprochent à Jil jadid et en particulier à son chef de file, Soufiane Djilali, de fricoter avec le nouveau pouvoir. Ceci n’a absolument aucun fondement. A Jil jadid, on a adopté, certes, une nouvelle grille de lecture des évènements politiques parce que la situation sanitaire du pays due au Covid-19 l’exige. Nous pensons que celui qui ne tient pas compte de cette nouvelle donne et qui continue à réclamer aux Algériens et aux Algériennes à reprendre les manifestations hebdomadaires de rue ne peut être qu’aventuriste. Ceci d’une part.

D’autre part, nous considérons qu’il est de la plus haute importance pour le pays de faire du dialogue une vertu cardinale. Dialoguer avec le pouvoir de fait, c’est-à-dire avec le nouveau président Abdelmadjid Tebboune, indépendamment de sa qualité d’élu par une frange de la population algérienne ou de désigné par l’institution militaire pour trouver une solution qui puisse sortir le pays de cette situation de marasme politique, économique, sociétal, etc. n’est pas vendre son âme au diable comme le sous-entendent, ou du moins le pensent certaines personnes malintentionnées. Est-ce cela une compromission ?

On sait qu’en politique, quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, il y a toujours des gens qui trouvent à redire. Mais personne ne détient la vérité, personne n’a le monopole du patriotisme.

Par ailleurs, et il est important de le souligner ici, ce qui s’est passé, dernièrement, au cimetière de Sidi Yahia, lors de l’inhumation du révolutionnaire Lakhdar Bouregâa, est un scandale. En effet, deux ou trois énergumènes se sont conduits d’une manière peu honorable avec Soufiane Djilali, venu assister à l’enterrement, en essayant de le chasser comme un pestiféré. Or, dans l’histoire récente de l’Algérie, ce chef de parti a joué un rôle indéniable dans le déclenchement du Hirak dont ces énergumènes voudraient, aujourd’hui, avoir la paternité. On ne construit pas une nouvelle Algérie tant que ce genre de comportement est encore ancré dans l’esprit de certains de nos concitoyens.

A. G.

Comment (10)

    Karamazov
    9 novembre 2020 - 11 h 24 min

    Khouya Ghedia ,

    Vous savez bien que je n’ai pas dit que c’est sur l’immunité collective que vous aviez changé d’avis.

    Iben moua je ne pense pas que SD a changé  complètement de position concernant la situation globale que traverse notre pays , car il n’a pas rejoint le Hirak en claironnant    vive le Hirak.

    Mouamim j’ai été révolté par l’annonce du cinquième mandat et je suis sorti pour crier mon indignation , une fois. Mais après ces cris révolte impuissants avant même l’annonce de la capitulation de Fakhamatouou, j’ai arrêté de manifester. A ce moment là il n’y avait pas encore de Hirak . Puis vinrent les tnahawga3istes , le mouvement a été infesté par la vermine islamiste, les bérberiste , et des radicaux de tout poil. Mais pas que , car des apôtres de tous bords son venus les rejoindre pour leur apporter théorie , poésie, théologie, allégorie, et bénédiction.  C’est là que j’ai sorti ma mikhrayeuse contre tous ces hurluberlus qui se sont enflammés pour ce mouvement processionnaire incantatoire .

    Au delà du retrait de la candidature de fkhama lePouvoir n’a rien cédé  : Bensallah et Bedoui ont été  a été au bout de  leurs missions, il  y a eu la présidentielle , le référendum et la normalisation istamarète.

    En quelques mots, le Pouvoir a gagné , seuls quelques irréductibles et quelques mauvais perdants feignent de soutenir   encore ce mouvement et de  lui conférer un poids et une crédibilité.

    C’est pour cette raison  que je trouve l’attitude de S.D pragmatique et cohérente, et je ne crois pas comme certains qu’il s’est trahi. C’ ‘est pas tout a fait le cas de Khouya Ghedia qui s’est plus compromis avec le Hirak. D’où sa fixation sur le référendum et sa précipitation pour le dénoncer contrairement à SD qui lui ne considérait pas que le référendum était aussi déterminant ou terrifiant que ça.

    Maintenant que reste-il ? Pour ceux qui voudraient faire de la politique et non pas pour ceux qui sont définitivement désespérés comme moua .

    Négocier effectivement .

    Quant à moua je reste sceptique sur le changement .

    Sceptique car je suis persuadé qu’une société qui ne carbure qu’à la rente et à la religion n’est porteuse en elle-même d’aucune condition de son changement. Donc sans événement extérieur , sans bouleversement géologique, climatique, génétique, il n’y a rien a espérer.

    Notre société est fragmentée , le Hirak n’est qu’un amas d’éléments incompatibles sans programme politique ni projet de société, à part des velléités messianiques. qui ne sont capables que de monstruosités que savent produire les crises. Ce serait une folie que de laisser l’initiative à une telle société.

    Je changerai peut-être d’avis quand les intellectuels algériens se mettront à une critique radicale de la culture , de la religion et de la société , au lieu de l’accompagner comme Addi dans sa  »régression profonde ».

    Discours et Analyse pragmatique
    9 novembre 2020 - 7 h 45 min

    SD a un discours que l’on comprend et fait une assez bonne analyse.
    Ce que les gens lui reprochent c’est qu’il incite a l’auto-reflexion et prone l’Engagement De chaque Citoyen en Politique.
    Personne n’aime entendre qu’il faut s’engager en politique Et Militer avant de revendiquer….

    Faire gagner l’Algerie
    8 novembre 2020 - 20 h 59 min

    Ceux qui ont a coeur de faire gagner l’Algerie et avant de proposer quoi que ce soit commencer par respecter les personnes a qui ils s’adressent.
    1. L’insulte et le Mépris Affiche et qq fois assume trouve son origine dans une analyse dépassée Et retrograde des franges de la population et en particulier des jeunes.
    2. Cela me fait penser a beaucoup de professeurs qui pendant la Pose, accusent tous les Eleves d’être Nuls, et continuent pendant des dizaines d’années sans jamais se remettre en cause, jamais…Et admettre que peut être le problème c’est pas les Élèves…
    Responsable oui, toujours, coupables, non jamais. Au passage, cette mentalité est partage aussi bien par les profs que par les élèves.
    Voila pourquoi le niveau du débat reste Nul Et Vire au vulgaire !

    SaidZ
    8 novembre 2020 - 12 h 27 min

    Je suis solidaire avec Sofiane Dilalli. Respect!
    Comment peut-on exclure des gens du mouvement citoyens? sur quoi se baser pour dire à tel ou tel qu’il est des nôtres ou pas?
    il faut laisser le tamis faire son travail. Tous ceux qui sont contre le peuple vont se retrouver dans la poubelle politique, c’est inévitable!

    Anonyme
    8 novembre 2020 - 11 h 57 min

    Le seul soucis c’est que dialogue pour Djillali veut dire à-plat-ventrisme.

      Merrikh
      9 novembre 2020 - 7 h 57 min

      Bien d’accord avec vous.
      S.D a prouvé son à-plat-ventrisme depuis longtemps et trouve des « preuves » dans tout ce que fait le pouvoir actuel (clan qui a pris le pouvoir). Après avoir justifié l’élection de A.T., il a donné un satisfecit de « démocratie » au référendum avec le 23,xx% de participation ! Comme si les manipulations des « jauges » des élections (participation et résultats) n’existaient pas et étaient inconnues des algériens (ceux qui ont vu et vécu ces élections depuis 1962-1963 au moins).

    Karamazov
    8 novembre 2020 - 11 h 42 min

    Le dialogue est une vertu cardinale et perseverare diabolicum. L’autoflagellation est un péché capital.

    Mais que n’aviez vous besoin d’autant de d’anesthésiques pour overdoser nos mémoires de poissons rouges et notre amnésie congénitale ?

    Iben moua je suis ravi kamim de votre retour parmi nous . Beni soit le seigneur qui vous nous a rendu. Félicitation pour la réussite de votre hyménoplastie à Canossa .

    Je pense que ceux qui reprochent à Jil Jadid son pragmatisme ont tort . Ce
    n’est effectivement pas Sofiane djillali qui a tourné casaque, c’est le vent qui a tourné .

    Ceci dit , il ne s’agit pas de Jil Jadid ou de S.D qui a été à peu prêt constant. Nonobstant quelques encanaillements du coté du Hirak.

    Il s’agit de vous Khouya Ghedia . Je ne vous demande pas de manger votre chapeau publiquement à propos de votre position vis avis du référendum qui a été kamim en porte-à-faux par rapport à celle de votre parti, ni de nous expliquer comment l’évidence vous a rattraper , mais seulement d’avouer que vous vous êtes trompé et que vous avez miser sur le mauvais chameau.

    Quant à  » Ceci n’a absolument aucun fondement. A Jil jadid, on a adopté, certes, une nouvelle grille de lecture des évènements politiques parce que la situation sanitaire du pays due au Covid-19 l’exige. Nous pensons que celui qui ne tient pas compte de cette nouvelle donne et qui continue à réclamer aux Algériens et aux Algériennes à reprendre les manifestations hebdomadaires de rue ne peut être qu’aventuriste.  »

    Venant d’un parangon de l’immunité collective n’est-ce pas trop fort de café ?

    Pourquoi vous ne dites pas que le Pouvoir a gagné la partie et que eddenya m3A lwagfine? Ou clairement qu’il serait inconscient de faire confiance à la populace comme l’a subodoré Sofiane Djillali?

    Et surtout comme je n’ai jamais cessé de le professer. Surtout qu’en vérité aucun des ténors de la politique et de l’opposition n’a l’intention de laisser l’initiative à ce troupeau de tubes digestifs ambulant .

      Ghedia
      8 novembre 2020 - 13 h 52 min

      Frère Karamazov
      L’immunité collective, j’y tiens toujours. Sur cette question, je n’ai pas changé d’un iota… même s’il est, depuis longtemps, admis qu’il n ‘ ya que les c… qui ne changent pas d’avis. Mais qui suis-je, moi, pour l’imposer au peuple ? Les pouvoirs publics en Algérie ont, à l’instar d’autres pays, opté pour le confinement, je n’ai pas donc, moralement, d’appeler les gens à faire fi de cette recommandation et de les inciter à reprendre le hirak. Voilà pourquoi je dis qu’il faut faire en fonction de cette nouvelle donne. La confrontation directe avec les pouvoirs publics ne serait dans l’intérêt de personne. Elle n’engendrera que désordre et anarchie…

        Anonyme
        8 novembre 2020 - 17 h 31 min

        Votre immunité collective vous êtes le seul à en parler encore. A cette vitesse on aura atteint 60 ou 70% de personnes infectées dans 5 ou 6 ans. Admettons qu’elle arrive en 2022 ou 2023, ceux qui l’auront eu en 2020 ou 2021 ne seront plus protégés car l’immunité ne va pas attendre que tout le monde soit immunisé. Votre immunité fait donc pssshhhittt!!!

    Mourad
    8 novembre 2020 - 10 h 22 min

    Nous somme tous d’accord sur la complexite de la situation et l’oportunisme de certain, cette oportunisme est née de la situation politique algerien et des detenteurs de pouvoir. A Sofiane Jilalli d’insister sur la liberation des media, un etat de droit et surtout la libration des detenus d’opinion, ainsi les gens ne vont pas voir en lui un vendu mais plutot un moderateur sans perdre de vue le souhait des algerien a la liberté.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.