Covid-19 : appel à une coopération internationale pour aider les pays fragiles

BAD
Siège de la Banque africaine de développement à Abidjan. D. R.

Plusieurs experts ont appelé lors d’une récente initiative de la Banque africaine de développement (BAD) à une coopération internationale élargie pour répondre à la situation des pays fragiles aggravée par le Covid-19.

Cet appel a été lancé lors d’une session virtuelle organisée en fin de la semaine écoulée sur le thème «Sécurité humaine dans les contextes fragiles : accroître les investissements humanitaires et de résilience», a précisé la BAD sur son site web, selon l’APS.

Organisée dans le cadre du 1er Sommet mondial «Finance en commun», cette session a vu la participation de vice-président de la BAD, chargé du développement régional, de l’intégration et de la prestation de services, Khaled Sherif, le PDG d’une société britannique spécialisée dans la gestion d’actifs, Katherine Garrett-Cox, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, et Shinichi Kitaoka, président de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA).

Dans un contexte de crise sanitaire, Sherif s’est voulu optimiste sur la volonté de tous les acteurs du développement de travailler ensemble pour renforcer et stabiliser la situation des zones à risque et des pays fragiles, rapporte la BAD.

«Très longtemps, nous avons laissé la question du développement des populations vulnérables aux associations humanitaires, ONG, fondations et acteurs de la société civile. Nous devons créer désormais des alliances nouvelles et fortes afin d’améliorer l’impact des actions humanitaires et de développement au profit des communautés rurales et des populations vulnérables», a-t-il estimé.

Rappelant la stratégie de la BAD, il a précisé : «Nous avons la conviction que seule une Afrique intégrée est une Afrique résiliente et créatrice de prospérité.»

La Banque a fortement renforcé son soutien aux Etats fragiles dans le cadre de la mise en œuvre de ses priorités opérationnelles les «High 5». Entre 2014 et 2019, ses engagements en faveur de ces pays ont connu une hausse de 51% par rapport à 2008-2013. Quelque 345 opérations d’un montant de 6,45 milliards de dollars ont été approuvées pour ces pays, où le principal défi de développement reste la fragilité.

Pour sa part, Maurer a souligné que la pandémie du Covid-19 avait aggravé sérieusement la situation des pays fragiles, déjà affectés par l’insécurité alimentaire, le changement climatique ou encore les conflits armés. «Près de 80% des cas de fragilité dans le monde proviennent d’une vingtaine de situations en Afrique, au Proche et au Moyen-Orient», a-t-il précisé.

Selon lui, «Il faut bâtir des programmes qui répondent à chaque besoin» face à l’urgence de certaines situations, qui appellent à une plus grande coopération entre les acteurs de terrain et les banques publiques de développement.

Le président de l’Agence japonaise JICA a, quant à lui, rappelé le soutien actuel du Japon aux pays africains touchés par la crise sanitaire mondiale, en termes d’infrastructures de santé ou de mise à disposition de médicaments.

Mme Garrett-Cox a souligné que le marché de l’investissement durable a progressé de 34% entre 2016 et 2018 pour atteindre 30 000 milliards de dollars, répondant à une demande d’investissement en finance durable de plus en plus forte ces dix dernières années.

Réunissant 450 banques publiques de développement, le Sommet mondial a permis de signer une Déclaration conjointe à travers laquelle une nouvelle coalition d’institutions financières consacrées au développement se sont engagées à mutualiser leurs efforts pour faire face aux nouveaux défis mondiaux liés à la crise du Covid-19 et réorienter leurs financements vers une croissance inclusive qui prend en compte les Objectifs de développement durable (ODD).

R. E.

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