Grave violation du droit international : le Maroc plante des mines à Guergarate
Par Kamel M. – L’armée marocaine plante des mines antipersonnel le long du talus improvisé à Guergarate et s’emploie, dans le même temps, à l’implantation d’un barrage de fils de fer barbelés au même endroit. Le Makhzen viole ainsi la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, signée à Ottawa, au Canada, en décembre 1997, et qui compte 161 Etats au 15 juillet 2013.
Lorsqu’un pays devient Etat partie à la Convention, il s’engage à ne jamais employer, mettre au point, produire, stocker, ni transférer des mines terrestres antipersonnel et à ne pas aider toute autre partie à mener ces activités, à détruire dans les quatre ans tous les stocks de mines antipersonnel, à éliminer dans les dix ans toutes les mines antipersonnel posées, à apporter son aide au déminage, à la sensibilisation aux mines, à la destruction des stocks et aux activités d’aide aux victimes partout au monde et à présenter au secrétaire général de l’ONU un rapport sur les mesures prises pour remplir ses obligations au titre de la Convention.
Les Nations unies interviendront-elles pour interdire cette entorse aux lois internationales ? Rien n’est moins sûr, pensent des observateurs avertis qui mettent en avant l’incapacité de l’organisation internationale à organiser un référendum d’autodétermination depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en 1991. Cessez-le-feu violé par la partie marocaine sans que la communauté internationale dénonce cette énième provocation marocaine. Pis, de nombreux pays ont applaudi la décision de Rabat de recourir à la force pour déloger des civils sahraouis, poussant ainsi le Front Polisario à reprendre les armes pour se défendre. Le Président sahraoui vient, d’ailleurs, de déclarer tout le territoire du Sahara Occidental zone de guerre.
Le régime monarchique de Rabat a été adoubé par le soutien que lui ont apporté les Etats du Golfe, la France et les Etats-Unis. Un soutien motivé par le plan de normalisation avec Israël pour l’élargissement duquel Américains, Israéliens et Emiratis comptent sur l’adhésion du Maroc pour permettre à l’entité sioniste de mettre un pied en Afrique du Nord. Il est donc fort peu probable que le Makhzen se voit intimer l’ordre de déminer la zone de Guergarate et de se conformer aux lois internationales.
Sur ces entrefaites, l’armée sahraouie annonce la poursuite du pilonnage de positions marocaines, alors que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’échine à nommer son représentant pour le Sahara Occidental au plus tôt pour tenter de contenir la situation explosive.
K. M.
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