Récit glaçant d’un Français emprisonné pour avoir révélé le vrai visage du Qatar
Par Mohamed K. – Un chef d’entreprise français a raconté le cauchemar qu’il a vécu au Qatar où il dirigeait une entreprise tout en étant le président de la communauté française dans cet émirat. Jean-Pierre Marongiu a révélé des faits invraisemblables qui se sont déroulés dans ce pays dont le régime se targue de vouloir instaurer la démocratie dans le monde arabe à travers le sanglant «printemps arabe» qui a détruit des Etats entiers.
Après avoir vécu quelques années idylliques avec son épouse et ses deux enfants en bas âge, l’entrepreneur, qui était associé à un membre de la famille royale, a été interviewé par M6 dans une émission consacrée à la diaspora française dans les pays du Golfe. Jean-Paul commettra la grave erreur de s’exprimer librement dans un pays tenu d’une main de fer par les Al-Thani. «C’est de l’esclavage moderne», avait-il dit, en expliquant comment les autorités qataries tiennent en otage tous les étrangers qui y résident. «Les associés [des Qataris] sont la propriété du sponsor physiquement», a-t-il indiqué.
L’émirat, qui applique la règle de 51/49, a décidé de ruiner ce Français «bavard» avant de le jeter en prison trois mois après la diffusion du reportage par la chaîne française. Il raconte que son compte a été vidé par son associé de façon tout à fait arbitraire, sans aucune autorisation d’une quelconque institution, la banque s’étant exécutée sans aucune objection. L’homme d’affaires se retrouvera à la rue, et sa famille n’a pu être rapatriée qu’après qu’il eut soudoyé des officiers à l’aéroport qui ont annulé l’interdiction de quitter le territoire durant les deux heures que devait durer l’embarquement.
Jean-Paul raconte qu’il s’est enfui à Manama, capitale du Bahreïn voisin, ville distante de 70 kilomètres, à bord d’une embarcation de fortune. Arrivé sur place, il s’est rendu à l’ambassade de France où il lui a été clairement signifié qu’elle ne pouvait rien pour lui, sinon l’inviter à regagner la France. Signalé aux autorités qataries, il sera interpellé, menotté et reconduit manu militari à Doha où il écopera d’une peine de six ans de prison ferme, sans avoir eu droit à un avocat sur place.
Sa description des conditions de détention dans les geôles des Al-Thani donne froid dans le dos. «Les prisons du Qatar, loin du faste de l’Etat qatari, sont des blockhaus sans lumière du jour, un long couloir dans lequel sont entassés des centaines de prisonniers. Dans un couloir prévu pour huit ou douze, nous étions trente-cinq ou quarante à dormir à même le sol. Les gardiens s’arrêtent à la porte du couloir, ils viennent nous jeter la nourriture au sol, une nourriture que même les rats ne consommeraient pas. La vie s’organise comme une jungle à l’intérieur, et tous les trafics les plus innommables comme les plus bénins s’y déroulent», a révélé l’homme d’affaires français, qui affirme avoir été placé plusieurs fois en cellule d’isolement et rapporté des faits de tortures et de viols.
Voilà donc le pays qui soutient les révolutions populaires dans le monde arabe pour instaurer un régime démocratique dénoncé par un Français qui y a souffert le martyre et a été privé de sa liberté durant six longues années pour avoir dit tout haut ce que tout le monde pense du régime qatari immonde et ordurier. La victime de ces abus déplore surtout la complicité de son pays, la France, qui, pour des intérêts bassement matériels, n’a pas bougé le petit doigt pour sauver son ressortissant d’une exaction face à laquelle la seule réponse qu’il a obtenu des représentations diplomatique et consulaire de son pays fut de lui remettre une liste de ce que la France ne peut pas faire pour lui et pour tous ses concitoyens qui se retrouveraient dans la même situation quelque part dans le monde.
M. K.
Comment (13)