Israël prive les Palestiniens du vaccin anti-Covid : l’Algérie interviendra-t-elle ?
Par Mohamed K. – L’historien français Jean-Pierre Filiu a alerté sur la privation des Palestiniens du vaccin contre le Covid-19 par les autorités israéliennes. Dans une tribune intitulée «Mieux vaut être colon et israélien pour être vacciné en Palestine», il affirme que «les polémiques sur la gestion gouvernementale de la crise sanitaire ont rejeté au second plan le débat sur la vaccination de la population palestinienne de Cisjordanie qu’Israël devrait prendre en charge en tant que puissance occupante».
Le chercheur rappelle que «la Quatrième Convention de Genève, un des fondements en 1949 du droit international humanitaire, prescrit, dans son article 56, que la puissance occupante a le devoir d’assurer et de maintenir, avec le concours des autorités nationales et locales, les établissements et les services médicaux et hospitaliers, notamment en adoptant et en appliquant les mesures prophylactiques et préventives nécessaires pour combattre la propagation des maladies contagieuses et des épidémies». «Depuis le début, en 1967, de son occupation de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, Israël a décidé de n’appliquer cette convention que de manière sélective, et ce malgré un avis consultatif rendu en faveur de son applicabilité, en 2004, par la Cour internationale de justice de La Haye», indique Jean-Pierre Filiu.
«Alors que la population palestinienne de Cisjordanie et de la bande de Gaza résistait mieux que l’israélienne au début de la pandémie, sans doute du fait de sa plus grande jeunesse, l’état calamiteux du système local de santé a entraîné une progression fulgurante des contaminations à l’automne, avec aujourd’hui plus de 1 800 décès comptabilisés (environ 1 300 pour les 2,8 millions d’habitants de Cisjordanie et 500 pour les 2 millions de Gaza)», relève l’animateur du blog Un si proche orient. Il précise que l’Autorité palestinienne a signé en janvier quatre contrats d’importation de vaccins, mais que le ministre de la Santé israélien «a balayé toute demande palestinienne de vaccination, se prévalant des accords d’Oslo, signés en 1993 entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), et assignant à l’Autorité palestinienne la responsabilité de la santé de la population sous son contrôle».
Le régime raciste de Tel-Aviv accorde le privilège de la vaccination aux quelque 450 000 colons israéliens de Cisjordanie, ce qui, selon Jean-Pierre Filiu, «suscite l’indignation», d’autant qu’«il semble exclu qu’Israël amende à cet égard sa politique, y compris pour les près de 140 000 Palestiniens qui viennent quotidiennement de Cisjordanie pour travailler sur son territoire». «Une fois de plus, au Moyen-Orient, la crise sanitaire apparaît non seulement comme un révélateur, mais comme un amplificateur des tensions, des contradictions et des rapports de force», conclut l’historien.
L’Algérie viendra-t-elle en aide aux Palestiniens désormais abandonnés à leur triste sort par la majorité des pays arabes qui ont normalisé avec l’entité sioniste ? L’Autorité palestinienne en a-t-elle fait la demande ?
M. K.
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