L’ambassadeur Antar Daoud récupère des biens à Paris appartenant à l’Algérie
Par Houari A. – Nous avons appris de sources sûres que l’ambassadeur d’Algérie à Paris mène une action tous azimuts pour la récupération des biens immobiliers appartenant à l’Etat algérien. Il s’agit, selon nos sources, de l’ancien siège de l’Amicale des Algériens en France, d’un appartement attenant et d’un autre logement accaparé par l’ancien président de la défunte représentation du FLN parti unique dans l’Hexagone et dont il était également membre du comité central. Ce dernier bien est occupé depuis les années 1980 à ce jour.
Antar Daoud a pris sur lui de traquer tous les biens de l’Etat dont certains ont été squattés par certains privilégiés indélicats de la nomenklatura et qui en ont fait leur propriété privée, sans que l’Etat ait jamais cherché à les récupérer et à en expulser ceux qui se sont servis de leur position pour faire de la propriété publique un patrimoine personnel. Les clés du siège de l’ancienne Amicale, sis au boulevard de Strasbourg, dans la capitale française, désaffecté depuis 1993, et le logement situé un étage au-dessus ont déjà été remises à l’ambassadeur, révèle notre source qui précise que l’occupant de l’autre logement a été mis en demeure de quitter ce duplex de haut standing dont la taxe foncière est – c’est un comble ! – payée par le contribuable algérien.
De son côté, Jeune Afrique croit savoir que l’ambassadeur d’Algérie à Paris a «mis fin aux privilèges dont bénéficiait l’ex-femme du président déchu». L’hebdomadaire français indique, en effet, que «l’ancienne épouse d’Abdelaziz Bouteflika, Amel Triki, ne fait plus partie du personnel diplomatique accrédité à l’ambassade d’Algérie en France». Cette dernière s’est installée à Paris en 2001, «après avoir été nommée secrétaire aux Affaires étrangères, avec des émoluments mensuels supérieurs à 5 400 euros», rapporte le magazine, selon lequel «sur demande de l’ambassadeur Antar Daoud, Amel Triki a dû restituer la carte diplomatique qui lui avait été délivrée selon l’usage par le Quai d’Orsay». Un titre de séjour spécial qui «lui ouvrait droit à une immunité, mais aussi à d’autres privilèges, conformément à la Convention de Vienne de 1961», note Jeune Afrique.
«L’ex-épouse d’Abdelaziz Bouteflika avait également droit à un abattement à hauteur de 60% de sa quittance de loyer. A l’ambassade, elle disposait d’un bureau qu’elle n’occupait presque jamais», ajoute l’hebdomadaire qui rappelle qu’Amel Triki est la fille d’un diplomate algérien qui fut notamment en poste au Caire.
Hormis les biens accaparés par d’anciens hauts fonctionnaires de l’Etat ou des représentants du FLN au lendemain de l’indépendance, notamment des membres de la Fédération de France, des responsables politiques sous Bouteflika ont également acquis des biens dans l’Hexagone dans les années 2000, à l’instar de l’ancien ministre de l’Industrie en fuite, Abdeslam Bouchouareb, et de l’ex-président du Parlement et ex-secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, qui a acheté un appartement de luxe dans la banlieue cossue de Neuilly, un des quartiers les plus chers de la capitale française.
H. A.
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