Le bilan des islamistes au Maroc : pacte avec Israël et légalisation du cannabis
Par Abdelkader S. – Les islamistes au Maroc ne sont pas au service de l’islam mais du roi Mohammed VI et de son conseiller André Azoulay. Arrivés au pouvoir après les émeutes de 2011, les Frères musulmans marocains ont monopolisé le gouvernement à ce jour dans une alliance tacite entre le Makhzen et cette mouvance dont le régime de Rabat s’est servi pour étouffer la révolte dans l’œuf, en simulant une ouverture démocratique et un partage du pouvoir.
Depuis, Mohammed VI et André Azoulay ont fait faire au PJD de Saâd-Eddine El-Othmani les plus sales besognes qu’aucun autre parti de la même obédience n’a faites ailleurs. Après avoir fait signer le pacte d’abdication à l’entité sioniste par le Premier ministre islamiste, le roi a fait passer une loi portant légalisation du cannabis par le même biais, soulevant un tollé général au sein du parti désormais menacé d’implosion, depuis qu’Abdel-Ilah Benkiran a claqué la porte avec fracas.
Sur ces entrefaites, la société marocaine, qui sombre dans la misère, continue sa descente aux enfers, entraînant dans sa chute vertigineuse des fléaux sociaux qui sont allés en s’aggravant ces dernières années. Le témoignage poignant de cette fillette d’à peine treize ans violée et exploitée dans une querelle familiale est un marqueur criant de ce délitement d’une société qui part en vrilles. A l’extrême-nord, la fermeture des frontières avec l’Espagne a poussé les habitants de cette région, qui vivent exclusivement de la contrebande, à occuper la rue pour exiger l’intervention de l’administration centrale afin de les sauver de la paupérisation qui les menace de famine.
Les dix ans de règne des Frères musulmans au Maroc sont une véritable catastrophe. Sur le plan économique, le Maroc coule à vue d’œil, en dépit des images édéniques que le Makhzen et ses médias tentent de vendre à l’international, alors que la crise du Covid-19 a tué sa principale source de revenus : le tourisme. C’est, d’ailleurs, en position de faiblesse que le Maroc a normalisé ses relations avec Israël, sur ordre de ses bailleurs de fonds du Golfe, au premier rang desquels les Emirats arabes unis. Rabat escompte des retombées financières importantes promises par Abu Dhabi et Tel-Aviv qui parle déjà de gros investissements prévus au Maroc et dans les territoires sahraouis occupés.
Mais les Marocains n’ont pas dit leur dernier mot. Contraints au silence face à une répression féroce, ils n’en attendent pas moins le moment propice pour se soulever contre la monarchie prédatrice dès que les moyens seront réunis. Ce dimanche, ce sont les cultivateurs de kif qui sont montés au créneau pour exiger des explications du pouvoir central sur les modalités de production et de commercialisation de cette drogue. Ces derniers, qui révèlent, par ailleurs, qu’ils ont toujours exercé cette activité sans être inquiétés, puisqu’ils s’affichent ouvertement, veulent pousser le gouvernement marocain à négocier et ne comptent pas se laisser détourner la manne financière qui en découle et qui se chiffre en plusieurs milliards de dollars.
L’islamiste Saâd-Eddine El-Othmani gravera son nom dans l’histoire du Maroc comme celui qui aura livré le Maroc à l’Etat hébreu et rendu licite une substance prohibée par la religion. Triste bilan.
A. S.
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