Le FIS se cache derrière Ibrahimi et exige la dissolution des services secrets
Par Nabil D. – A l’identique des vingt-deux points consignés dans un document rédigé par le FIS au début des années 1990 et de la plateforme de Sant’Egidio initiée par Hocine Aït Ahmed et Abdelhamid Mehri en 1995, les résidus de ce parti extrémiste se sont fendus d’une déclaration attribuée à Ahmed Taleb Ibrahimi, bien qu’aucune signature de ce dernier n’apparaisse sous le texte diffusé sur les réseaux sociaux et présenté comme une «initiative de ce dernier».
Le document porte l’en-tête d’une organisation qui se donne pour nom «Le nouveau courant national» et énumère un certain nombre de revendications, dont la dissolution de la «police politique», un terme partagé par les islamistes et les berbéristes, qu’ils soient indépendantistes ou non. Le texte, qui affirme craindre un «écroulement de l’Etat» et «la survenance du chaos dans la société», se présente comme une «alternative sérieuse» qui «présente une initiative politique» qui «rapproche les points de vue de la classe politique avec toutes ses composantes – pouvoir, partis et personnalités». Ces derniers devant, selon les initiateurs de cette démarche anonyme, «faire des concessions», chacun de son côté, aux fins de «répondre aux revendications légitimes du peuple, en annihilant toutes les suspicions, notamment au sein de l’institution militaire».
Dès lors, il n’est pas malaisé d’identifier les auteurs d’une telle action qui met en avant le «dialogue» comme «unique moyen de parvenir à une sortie de crise», le recours à la violence durant plus d’une décennie ayant montré son obsolescence, d’où le changement de discours remarqué, y compris chez les terroristes Mourad Dhina et Anouar Haddam qui a été jusqu’à vouloir «débattre» avec le directeur de l’Institut des études stratégiques globales (INESG), le général Abdelaziz Medjahed, qui l’a rabroué poliment. Le document attribué à l’ancien candidat à la présidentielle de 1999, connu pour sa collusion avec les islamistes, reprend les revendications des dirigeants autoproclamés du mouvement de contestation populaire, mais y en ajoute d’autres, parmi lesquelles le report des élections législatives.
Cette organisation, qui affirme être motivée par le «devoir national», réclame «la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, la révision de toutes les lois relatives aux élections, l’activation des mécanismes d’une justice transitoire, la tenue d’élections présidentielles anticipées et la dissolution des services de renseignement», avant de «faire porter au pouvoir en place la responsabilité de tout dérapage d’autant que le Hirak maintient son caractère pacifique».
«Il y a comme une sensation de déjà vu», ironisent des observateurs avisés.
N. D.
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