Dossier prioritaire
Par Abderrahmane Mebtoul – Un des dossiers prioritaires pour le nouveau gouvernement est de concrétiser sur le terrain la transition énergétique, qui accuse un grand retard, afin de s’adapter aux nouvelles mutations énergétiques mondiales, l’énergie étant au cœur de la sécurité des nations. Cela nécessite une nette volonté politique et de la cohérence. Il est, en effet, aberrant d’avoir deux ministères, l’un de l’Energie et l’autre de la Transition énergétique, avec, de surcroît, des institutions disparates qui, de par l’expérience récente, se télescopent, faute d’une délimitation claire des missions.
Il ne faut pas être utopique. La transition énergétique demandera du temps. Gouverner c’est prévoir, d’où l’importance, pour l’Algérie, de se préparer à ces nouvelles mutations afin d’éviter de vivre sur l’utopie du passé. D’ici 2030-2035, les investissements prévus dans le cadre de la transition énergétique aux Etats-Unis, en Europe, en Chine et en Inde devrait dépasser les 4 000 milliards de dollars. Les géants de l’industrie devraient réorienter leurs investissements. L’élection américaine sera déterminante pour l’avenir car les démocrates ont une autre vision de la politique énergétique, avec le retour des Etats-Unis aux accords de Paris COP21 sur le réchauffement climatique.
Bien que le nouveau Président américain affirme ne pas vouloir interdire le développement du pétrole et du gaz de schiste dont les Etats-Unis sont le premier producteur mondial, le programme de Joe Biden prévoit 2 000 milliards de dollars sur les vingt à trente prochaines années pour le développement des énergies renouvelables, les industries écologiques et l’efficacité énergétique. Plus globalement, le plan climat de Joe Biden prévoit d’investir dans les infrastructures intelligentes, pour, a-t-il expliqué, «reconstruire la nation et pour garantir que [nos] bâtiments, [nos] infrastructures d’eau, de transport et d’énergie puissent résister aux impacts du changement climatique, financer 1,5 million de nouveaux logements plus durables et éco-énergétiques, une réorganisation de l’industrie automobile vers les voitures hybrides et électriques, l’Etat fédéral devant programmer notamment l’installation de 500 000 bornes de recharge publiques sur le territoire et instaurer une prime à la conversion».
L’Algérie n’a pas d’autre choix que de réussir ses réformes – dont celle de la transition énergétique – qui seront douloureuses à court terme, mais porteuses d’espoir à moyen et long termes.
A. M.
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