La pandémie de Covid reprend de plus belle : situation «très grave» en Tunisie
Par Mohamed K. – Les autorités tunisiennes n’ont pas eu d’autre choix que de confiner à nouveau la population dans une grande partie du pays et d’imposer un couvre-feu dès 20 heures au lieu de 22 heures, en pleine saison estivale. Le secteur du tourisme, déjà mal en point, court à sa faillite et rien n’augure d’une amélioration de la situation dans les semaines à venir, alors que l’été entame déjà son deuxième mois.
Selon la correspondante de France 24 à Tunis, qui se réfère aux chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Tunisie est le premier pays dans le monde arabe et en Afrique en termes de malades et d’hospitalisations. «On a pu voir des images, ces derniers jours, que ce soit du côté de Kairouan, dans le centre du pays, ou à Siliana, dans le nord, des hôpitaux saturés, les malades ne pouvant pas se procurer de l’oxygène dont ils ont besoin», a-t-elle indiqué. «S’ajoute à cela l’apparition du variant Delta [indien, ndlr] qui a été détecté ces derniers jours et qui inquiète les autorités», a-t-elle poursuivi, en décrivant une situation «très grave».
Six semaines de confinement total avaient été préconisées par les autorités sanitaires tunisiennes, mais le gouvernement n’a pas suivi cette recommandation vu la situation économique et sociale du pays, une compensation de ce que représenterait une telle décision sur le plan financier étant «impossible». «Le secteur du tourisme espérait pouvoir amorcer une reprise cet été avec l’arrivée de vols charters depuis la Russie et le Luxembourg», a fait savoir la journaliste tunisienne, mais la Tunisie va devoir refermer ses frontières jusqu’à nouvel ordre.
Dans un reportage réalisé par la chaîne russe Russia Today, des artisans et hôteliers des régions ouest de la Tunisie s’étaient plaints de l’absence de touristes algériens qui permettaient à nos voisins de l’Est de profiter d’une manne financière considérable qui faisait vivre le tourisme local. Près de deux millions d’Algériens étaient attendus en Tunisie, où les stations balnéaires sont à l’arrêt depuis la survenance de la crise sanitaire mondiale et les mesures drastiques décidées par l’Algérie pour éviter une catastrophe, d’autant que les capacités de gestion d’une épidémie à grande échelle ont montré leurs limites, le secteur sanitaire algérien étant moribond.
L’Algérie, qui a fourni à la Tunisie de l’oxygène à titre gracieux, souffre elle-même d’une pénurie, la dernière victime en étant le journaliste Slimane Bakhlili qui, quelques heures avant son décès, avait lancé un SOS à travers les réseaux sociaux.
L’Algérie est en voie d’être frappée de plein fouet par une nouvelle vague, les responsables ne cessant de mettre en garde depuis plusieurs jours. De nouvelles restrictions achèveraient de déprimer une population algérienne déjà durement éprouvée par les nombreux problèmes auxquels l’Etat n’arrive pas à trouver des solutions.
M. K.
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