Abolition de la peine de mort : l’hypocrisie de l’Etat français

EM peine capitale
Le président du troisième Etat exportateur d’engins de mort, Emmanuel Macron. D. R.

Une contribution de Khider Mesloub – Ironie de l’histoire, au moment où l’Etat français célèbre, en grande pompe, le 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort, il procède, à grand renfort de destruction économique suicidaire et de durcissement autoritaire tortionnaire, à l’inauguration des peines sociales psychologiquement mortelles, infligées à l’innocente population française précipitée violemment dans la paupérisation, source de mort psychologique.

Sans avoir commis quelque crime de lèse-majesté contre le capital français opéré au moyen d’une grève générale insurrectionnelle, ou de manquements professionnels délictueux, la population laborieuse française est condamnée aux peines sociales économiquement mortelles, matérialisées par les punitifs licenciements, les blâmables marginalisations sociales, les coupables réductions de son pouvoir d’achat explosé sous l’effet conjugué de la contraction des salaires et de la hausse des prix, les répréhensibles destructions psychologiques.

C’est dans ce contexte des peines sociales économiquement mortelles administrées cruellement aux différentes catégories socioprofessionnelles françaises, notamment les classes moyennes et petites bourgeoises actuellement décimées par les mesures démentielles coercitives et les confinements pénitentiaires financièrement préjudiciables que le gouvernement Macron a célébré, le 9 octobre 2021, le 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort, organisé au Panthéon.

Lors de cette célébration, le président Macron a rappelé qu’«en 1981, la France avait été le 35e Etat à abolir la peine de mort». Mais il a surtout déploré que «483 exécutions» ont eu lieu dans le monde en 2020.

Par ailleurs, Macron, en justicier des causes pendues de sa tête «menacée de décapitation» par nombre de Français meurtris par les politiques antisociales gouvernementales, est monté au créneau (pas encore sur l’échafaud comme le souhaite une certaine frange de la population française radicalisée, notamment les Gilets jaunes, pour qui Macron est le dernier bourreau survivant, exécutant guillotinement les politiques antisociales sacrificielles dictées par le grand capital), comme l’a écrit le sociologue Roger Caillois : «Le bourreau est avant tout l’homme qui accepte de tuer les autres au nom de la loi – ou du capital dans le cas de Macron qui s’exécute et exécute sans se faire prier. Seul le chef de l’Etat a droit de vie et de mort sur les citoyens d’une nation… – comme presque 4 milliards d’individus ont dû s’immoler socialement lors des confinements ordonnés par les chefs d’Etat. Il laisse au souverain la part prestigieuse, et se charge de la part infamante – comme l’infamant Macron se charge de l’exécution de l’agenda meurtrier dicté par ses maîtres. Le sang qui tache ses mains n’éclabousse pas le tribunal qui prononce la sentence, l’exécuteur prend sur lui toute l’horreur de l’exécution – comme Macron n’aura été qu’un lampiste du capital, missionné pour exécuter les plans définis par ses employeurs. De ce fait, il est assimilé aux criminels qu’il sacrifie pour relancer le combat pour l’abolition universelle» de la peine de mort.

En effet, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a annoncé une rencontre à Paris au premier septembre 2022 afin de faire pression sur les dirigeants des pays appliquant encore la peine de mort.

«483 meurtres d’Etat administrés par 33 régimes politiques qui ont pour la plupart en commun un goût partagé pour le despotisme, le rejet de l’universalité des droits de l’Homme», a déploré, avec des trémolos dans la voix, Macron.

Curieusement, le président du troisième Etat exportateur d’engins de mort, Emmanuel Macron, feint oublier que son pays, érigé en parangon du respect de la vie humaine, est coupable de centaines de milliers de meurtres d’Etat administrés dans de nombreux pays souverains par des armes de fabrication française. En effet, l’Etat français participe chaque jour, par ses armes de guerre vendues aux Etats despotiques (entre autres l’Arabie Saoudite), au massacre de plusieurs centaines d’innocentes victimes, notamment au Yémen où des populations meurent sous les bombardements d’armes françaises. En comparaison des centaines de milliers de victimes innocentes tuées, entre autres, par les armes françaises, les 483 exécutions dans le monde en 2020, probablement les suppliciés étaient tous des criminels condamnés légitimement par la justice pour meurtre, font «pâle figure». Sans oublier les populations irakiennes, syriennes, afghanes, libyennes, africaines, massacrées, depuis plusieurs décennies, régulièrement sans autre forme de procès, par des armes françaises, voire la soldatesque à la bannière tricolore opérant sur le terrain.

A cet égard, il est utile de souligner que les civils continuent d’être les premières victimes des conflits armés actuels. Il y a parmi eux plus de tués et blessés que parmi les forces combattantes. Autrement dit, des centaines de milliers de personnes innocentes, de par le monde, dans des pays précipités dans la guerre par les grandes puissances impérialistes en rivalité, singulièrement la France, sont condamnées à mourir sous les armes, notamment de fabrication française. L’année dernière, l’ONU a enregistré des centaines de milliers de victimes civiles rien qu’en Afghanistan, en Syrie, en Libye et au Yémen, mortes probablement par des armes de fabrication française.

Par conséquent, quelle hypocrisie de la part d’un chef d’Etat français qui organise une cérémonie au Panthéon pour célébrer le 40e anniversaire de l’abolition de la peine mort. Pourquoi Macron, si soucieux de la vie humaine, n’a-t-il pas annoncé l’«abolition» de la production d’armes françaises, responsables de centaines de milliers de victimes, civiles en majorité, chaque année ? Pourquoi n’a-t-il pas proposé la reconversion de l’industrie meurtrière vers d’autres types de production civile, facteur de paix ? C’est vrai que le commerce des engins de mort est toujours aussi florissant, notamment pour la France impérialiste. Selon le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), les dépenses mondiales de défense ont atteint près de 2 000 milliards de dollars en 2020 (plus de 1 750 milliards d’euros), soit une augmentation de 2,6% par rapport à 2019. Une croissance qui s’est produite au cours d’une année où le PIB mondial s’est contracté de 4,4% «en raison de la crise sanitaire».

Les deux premières principales «nations démocratiques», les Etats-Unis et la France, pays des «droits de l’Homme» (du plus fort militairement), ont consacré, en 2020, respectivement 780 et 50 milliards de dollars en dépenses militaires. Dans le même temps, 700 000 américains sont morts d’un simple virus grippal faute de soins en raison de la défaillance des hôpitaux, devenus des mouroirs, des couloirs de la mort. Pareillement, la France de Macron a déploré 118 000 décès de Covid-19 faute de matériels médicaux et de lits de réanimation. A cause de l’incurie de l’Etat français en matière de gestion de la pandémie, 118 000 personnes ont été euthanasiées, autrement dit elles ont été condamnées à la peine capitale : la mort. Certes, la bourgeoisie française a aboli la peine de mort judiciaire. Mais c’est pour la remplacer par la peine de mort sociale économiquement et politiquement organisée par l’ensemble de la classe dominante : gouvernants et patrons.

Macron se bat idéalement pour l’abolition de la peine de mort, mais jamais réellement pour l’abolition de la mort des peines, sociales, économiques, psychologiques qui affligent l’humanité, victime du système dont Macron est le chantre : le capitalisme mortifère.

K. M.

Comment (13)

    TOLGA - ZAÂTCHA
    11 octobre 2021 - 16 h 57 min

    ET NOS GLORIEUX CONDAMNÉS A MORT DE NOTRE IMMORTELLE RÉVOLUTION QUI FURENT EXÉCUTÉS A LA GUILLOTINE SANS PITIÉ NI RÉMISSION…!? ET POUR QUI MÊME « la grâce présidentielle » LEUR FÛT REFUSÉE PAR LE gouvernement français de l’époque… dont faisait partie un certain politicien sinistre et sadique répondant au nom de François mittérand.

    Et, aujourd’hui, ces mêmes français « osent » parler de « l’abolition » de la peine de mort… HYPOCRISIE SADIQUE QUAND TU LES TIENS…

    Anonyme
    11 octobre 2021 - 5 h 41 min

    drôle de doctrine et de festoyage alors que des êtres humains sont condamnés
    chaque jour à mourir sous le feu des impérialistes et néocolonialistes.

    Vive l'Algérie
    10 octobre 2021 - 21 h 25 min

    Grâce à notre GRAND TABBOUNE , la France a été recadré ce soir .
    Vive notre grand TABBOUNE !
    Vive notre grande armée !
    Vive l’Algérie indépendante !

      Anonyme
      11 octobre 2021 - 12 h 23 min

      Yep , Il a su absorbé tous les chocs et traitant avec fluidité cette crise …
      À suivre …
      Vive l’Algérie !

    Anonyme
    10 octobre 2021 - 20 h 31 min

    Les bavures policieres françaises on devrait compter le nbre de morts par an , juste pour voir?
    C est aussi une condanation à mort quelque part et pire sans justice, les bavures policieres dont l etat francais qui en est tuteur et responsable?

    Anonyme
    10 octobre 2021 - 20 h 17 min

    Que de têtes d’algériens guillotinées , Badinter est arrivé bien tardivement! Plus que de l’hypocrisie, pas de mot qui convient dans la langue de molière

    Un passant
    10 octobre 2021 - 18 h 59 min

    Pays de criminels.
    Quand on les entend parler on fond.
    Ils ont dans la bouche des mots qui enchantent et ravissent les citoyens.
    Leurs paroles sont mielleuses, et l’arrière cour est un engrenage impitoyable, et malheur à celui qui tombe ou est poussé dedans.
    Ils parlent de démocratie, parlent des Droits de l’Homme et insistent que ces droits sont ce qu’il y a de plus importants et sont nés chez nous, en France disent-ils.
    Ils parlent d’équilibre de la société et du droit du citoyen, du droit au travail au logement, du droit à manifester et exprimer son avis en toute légalité.
    Dans la réalité, on a vu et on voit encore autre chose, des citoyens enfumés dans des grottes, d’autres torturés, ou purement et simplement liquidés, d’autres passés à la guillotine, qui est une invention française, et nul ne sait où sont les tombes de ces malheureux.
    Des citoyens éborgnés dans des manifestations légitimes, des citoyens handicapés à vie, d’autres matraqués pour le plaisir de donner des coups et de montrer sa force.
    Des citoyens renvoyés de leurs logements suite à des jugements iniques, douteux, de tribunaux expéditifs, et laissant entrevoir l’œuvre d’une dictature qui ne dit pas son nom, et un déni de ce droit du citoyen qu’ils ne cessent de mettre en avant.
    Ce chaud et froid, ces rires et ces pleurs se passent simultanément en France.
    Dans tout cela où est leur démocratie, quand le citoyen est muselé, alors que tous disent travailler en son nom. Et quand il parle, ils s’empressent comme un seul homme de le museler par tous les moyens, laissant entrevoir une mascarade une cabale dirigée contre ce même citoyen.

    Anonyme 3
    10 octobre 2021 - 18 h 25 min

    Ils ont abolit la peine de mort dans leurs pays et responsables dès millions de morts en Afrique comme le Rwanda, lès Syriens, lès libyens et aujourd’hui lès Maliens .sans parler dès peuples qui ont affamés,morts par manque de nutritions et dés médicaments dû aux embargos votés à l’ONU.un homme ou femme sages font du bien aux autres enfants comme ils font pour les leurs .ça ne sert a rien d’abolir la peine chez toi alors que tu portes le sang dans tes mains dès autres,en plus la peine de mort c’est uniquement pour les criminels.ce n’est pas les criminels de guerres qui manque .

      Anonyme
      11 octobre 2021 - 9 h 52 min

      Pas des millions de morts mais des milliards!! Tous les morts actuellement sur terre sont l’œuvre de la France!!

      Elephant Man
      11 octobre 2021 - 10 h 26 min

      @Anonyme 3
      Exactement, la peine de mort c’est pour les criminels et ce ne sont pas les criminels de guerre et terroristes qui manquent.

    zedache
    10 octobre 2021 - 17 h 30 min

    François Mitterand, considéré comme premier abolitionniste de France, est aussi celui qui, sans états d’âme, a signé les arrêtés d’exécution des militants de la guerre d’indépendance algérienne, dont Ahmed Zabana, en 1956. A l’occasion du quarantième anniversaire de la promulgation de la loi d’abolition de cette peine, personne n’a daigné rappeler ce sinistre épisode qui a eu pour théâtre Serkadji. Pas même Badinter, champion des Droits humains, pour lequel la vie d’un Algérien ne vaut sans doute pas autant que celles des criminels. Zabana comme ses compagnons n’était pas un criminel, mais un militant de l’indépendance de son pays. Ci-après la dernière lettre qu’il a écrite à l’adresse de ses parents peu avant son supplice .
    « Mes chers parents, ma chère mère.
    Je vous écris sans savoir si cette lettre sera la dernière et cela, Dieu seul le sait. Si je subis un malheur quel qu’il soit, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu, car la mort pour la cause de Dieu est une vie qui n’a pas de fin et la mort pour la patrie n’est qu’un devoir. Vous avez accompli votre devoir puisque vous avez sacrifié l’être le plus cher pour vous. Ne me pleurez pas et soyez fiers de moi. Enfin, recevez les salutations d’un fils et d’un frère qui vous a toujours aimés et que vous avez toujours aimé. Ce sont peut-être là les plus belles salutations que vous recevrez de ma part, à toi ma mère et à toi mon père ainsi qu’à Nora, El Houari, Halima, El Habib, Fatma, Kheira, Salah et Dinya et à toi mon cher frère Abdelkader ainsi qu’à tous ceux qui partageront votre peine. Allah est Le Plus-Grand et Il est Seul à être équitable.
    Votre fils et frère qui vous aime de tout son cœur H’mida. »
    Par ailleurs dans son discours au Panthéon, Badinter, tout en se félicitant des progrès de l’abolitionnisme dans le monde, a omis de rappeler qu’Israël, un pays cher à son coeur, continue à pratiquer et à s’en vanter publiquement, les exécutions extra-juduciaires contre les Palestiniens. Mais direz-vous, les victimes ne sont que des Palestiniens !!

      Elephant Man
      11 octobre 2021 - 10 h 25 min

      @Zedache
      Badinter je le croyais mort…
      Effectivement, peine de mort = Mitterrand et combien de nationalistes Algériens assassinés par la guillotine Allah Yarhmoum …sans omettre Fernand Iveton…ni Gueraiche Saïd un mineur…
      Allah Yarham EL CHOUHADAS AL ABRAR
      TAHIA EL-DJAZAÏR

    ILS SONT CONTRE LA PEINE DE MORT MAIS POUR L'IVG, ALLEZ COMPRENDRE?????
    10 octobre 2021 - 17 h 28 min

    et macron et badinter sont pour l’IVG (12 semaines), c’est à dire pour la tuerie des bébés, des êtres innocents, la vie, l’espoir de l’humanité, les créations divines, mais sont contre la peine de mort pour les tueurs et violeurs d’enfants innocents, qui sont les ennemis de dieu et contre l’humanité! c’est ça la société française, elle marche sur sa tête!

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