Ces arrière-pensées obscures qui exposent Daoud et Zekri à la calomnie
Par Houari A. – «Ce n’est pas à 70 ans que je vais entamer une vie frivole», a confié, d’un ton narquois, l’ambassadeur d’Algérie à Paris à son proche entourage. «Ceux qui m’agonisent de calomnies en se tapissant dans l’ombre sont des lâches, je les connais et je sais pourquoi ils agissent ainsi», a réagi, de son côté, le président de l’Observatoire contre l’islamophobie en France. Mohamed-Antar Daoud et Abdallah Zekri font l’objet d’attaques récurrentes depuis quelque temps. La raison en est que les deux hommes, œuvrant chacun dans son domaine, dérangent des cercles qui voient en eux des acteurs susceptibles de contrarier leurs plans machiavéliques.
En mars 2021, l’ambassadeur d’Algérie en France a mené une action tous azimuts pour la récupération des biens immobiliers appartenant à l’Etat algérien, dont certains avaient été squattés par certains privilégiés indélicats de la nomenklatura et qui en avaient fait leur propriété privée, sans que l’Etat n’ait jamais cherché à les récupérer et à en expulser ceux qui se sont servis de leur position pour faire de la propriété publique un patrimoine personnel. Le magazine Jeune Afrique avait, par ailleurs, révélé que l’ambassadeur d’Algérie à Paris a «mis fin aux privilèges dont bénéficiait l’ex-femme du président déchu», en indiquant que «l’ancienne épouse d’Abdelaziz Bouteflika […] ne fait plus partie du personnel diplomatique accrédité à l’ambassade d’Algérie en France». Cette dernière s’est installée à Paris en 2001, «après avoir été nommée secrétaire aux Affaires étrangères, avec des émoluments mensuels supérieurs à 5 400 euros», rapportait le magazine.
Seul contre tous, le président de l’Observatoire contre l’islamophobie, Abdallah Zekri, affronte, lui, la montée rarement égalée de la haine antimusulmane en France, mettant en garde contre les conséquences désastreuses que la complicité d’une certaine classe politique et des médias pourraient avoir. Ses prises de position virulentes et, surtout, constantes, lui valent d’être ciblé par des attaques émanant de plusieurs milieux, y compris au sein de certaines institutions censées défendre l’islam et la communauté musulmane. Peu de responsables du culte musulman jouissent du respect auquel le président de la Mosquée de la Paix, à Nîmes, a droit de la part des musulmans de France qui voient en lui un des rares véritables défenseurs de la religion musulmane face aux extrémistes qui multiplient les provocations, les médias qui leur servent de porte-voix et une certaine classe politique complice.
Dans une interview à Algeriepatriotique, Abdallah Zekri a appelé à une «insurrection intellectuelle contre l’extrême-droite et ceux qui l’incarnent», en ne cachant pas sa crainte de voir la course à l’Elysée «trouver dans la flagellation des musulmans une sorte de courte-échelle qui […] leur permettra de gagner des voix sur le dos de millions de Français et de binationaux qui seront ainsi accusés d’être la cause de toutes les crises que vit la France et dont les facteurs sont pourtant nombreux et ne concernent en rien cette frange de la société qui en est, à vrai dire, la première victime».
Ne mâchant pas ses mots, le délégué général du CFCM a dénoncé une «récupération politicienne du sujet de l’immigration, stigmatisée, montrée du doigt, accusée de tous les maux», alors qu’«on s’offre en spectacle devant les millions de Français que nous représentons et qui se font étriller chaque jour que Dieu fait dans les médias, sans que nous puissions être ce bouclier qui les prémunit des complots qui s’ourdissent dans les laboratoires capitonnés de l’extrême-droite et, depuis un certain temps, de la droite également», a-t-il déploré.
Voilà pourquoi le diplomate et le religieux sont deux hommes à abattre.
H. A.
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