Pourquoi Emmanuel Macron garde toutes ses chances de rempiler en avril prochain
Par Ramdane Ahemouth – Plus la date du premier tour du scrutin, prévue le 10 avril prochain, se rapproche, plus Emmanuel Macron montre des signes forts de sa capacité à dominer la campagne, imposer ses thèmes et, surtout, à être maître des horloges, un élément fondamental, voire déterminant dans une course à l’élection présidentielle.
Depuis son interview, intitulée «Où va la France ?» diffusée sur les chaînes du groupe TF1, sans le moindre doute depuis lors un candidat in petto, Emmanuel Macron, madré, a d’autant plus occupé l’espace médiatique qu’il a totalement éclipsé les concurrents. Cela va des phrases polémiques avec des propos chocs qu’il distille au fil des jours au travail inhérent à sa fonction de président. Et ça marche.
D’autre part, il faut bien admettre que les candidats potentiels – est officiellement candidat celui qui aura réussi à recueillir 500 parrainages – peinent à lui ravir sa première place dans les études d’opinion, favorables l’une après l’autre. Selon le dernier baromètre Ifop-Fiducial pour la chaîne d’information en continu LCI, publié ce mercredi, Emmanuel Macron fait toujours seul la course en tête avec 27% d’intentions de vote, loin devant ses adversaires. Suivi par la cheffe du parti lepéniste d’extrême droite (RN) et la candidate de la droite, estimées, elles, à 16% d’intentions. Alors que Zemmour, le Diafoirus de la politique qui prescrit rien de moins que la remigration pour sortir sa France d’un incurable marasme, est crédité de 13% d’opinions favorables.
Plus important encore, ensuite, les programmes des candidats déclinés avec parcimonie donnent d’ores et déjà un éclairage sur ce que serait leurs mandats respectifs. L’on connaît l’antienne du parti frontiste reprise à l’envi, consistant à faire de la souveraineté nationale, de l’immigration, généralement associée à l’insécurité, du protectionnisme et de l’Europe des thématiques nodales de son programme.
Puis à droite, la cheffe de file des républicains tente une gageure : un grand écart qui va du centre-droit à la droite dure, incarnée par le député des Alpes-Maritimes, ami du polémiste qui veut renvoyer la France au moyen-âge. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la candidate LR a sorti, ce mercredi, la triste saynète jouée par Sarkozy en son temps lorsqu’il parla de nettoyer les banlieues au Karcher. Elle veut, elle aussi, «ressortir le Karcher de la cave». Vaste programme pour les Français dont les principaux sujets de préoccupation sont le pouvoir d’achat, la santé, l’hôpital, l’environnement, l’écologie, les retraites, l’emploi, les inégalités et les injustices sociales.
Une classe politique hors sol qui veut la bailler belle. A l’évidence, pas de quoi convaincre une majorité de Français à la recherche d’un candidat qui assure, rassure, rassemble et, surtout, parle de thèmes essentiels. Chacun a en mémoire les couacs, les nombreux échecs et les promesses non tenues du Président sortant. Mais au bénéfice tout de même d’une conjoncture complexe marquée par une crise sanitaire inédite, Emmanuel Macron garde intactes ses chances de briguer un second mandat.
Les enjeux, enfin, sont énormes, desquels dépend l’avenir de la France, pays sur lequel plane sérieusement le spectre d’une guerre civile. De plus, c’est le moins mauvais des candidats du millésime 2022, nous l’avons déjà écrit ici.
R. A.
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